𝘚𝘦𝘱𝘵𝘪è𝘮𝘦 𝘴é𝘢𝘯𝘤𝘦.

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« Rien n'est intéressant. »

À peine venais-je d'arriver dans le cabinet de mon psychologue qu'il me posait des questions sur ma scolarité.

« Tu ne m'en as pas beaucoup parlé, j'aimerais qu'on approfondisse le sujet. » me dit Jungkook d'un ton neutre.

Je soupirai et me réinstallai dans le canapé. Je pris un coussin et le mis sur mes jambes.

« Quelle période ? La primaire ? Le collège ? Lycée ? »

« Raconte-moi tout. »

« Bon et bien... » j'inspirai une grande bouffée d'air pour commencer mon récit.
« L'école primaire s'était très bien passée. J'avais beaucoup d'amis et tout le monde m'aimait. » Je réfléchis un moment. « Je me souviens que beaucoup de filles étaient amoureuses de moi. » ricanai-je. « J'avais de bonnes notes et tous les profs me félicitaient. »

La primaire était une période facile. J'étais toujours dans les « normes ». J'étais quelqu'un d'ouvert, je me faisais des amis rapidement. Mes notes étaient au bord de l'excellence.
J'avais une belle vie.

« J'entre au collège, mes trois premières années se passent à merveille. » je fermai les yeux et essayai de revivre mes dernières années de collège. « Pendant ma dernière année de collège, j'ai découvert que j'aimais les hommes. Je l'ai dit à un amis proche et ce connard l'a répété à tout le bahut. » je soufflai fortement et repris : « Résultat, les gens ont commencé à être dégoûtés par moi et ma sexualité. Plusieurs personnes ont commencé à m'insulter puis petit à petit les insultes sont devenues des coups. »

Je me souvenais qu'il y avait même des personnes d'autres collèges qui étaient au courant. Parfois ils venaient en groupe pour me tabasser.
Au bout d'un moment les coups ne m'ont plus rien fait, ne me faisaient plus mal.

« Pendant qu'ils me frappaient, il m'insultaient. Ils me disaient que j'étais dégeulasse, que je ne méritais pas de vivre. » déclarai-je. « Tout ça a continué jusqu'au lycée, ça s'est calmé en dernière année. »

« Comment vivais-tu tout ça ? »

Au début je ne comprenais pas. Ensuite je m'en suis voulu de l'avoir dit. Après je me suis habitué.

Pendant un long moment j'étais triste et je me détestais moi et ma sexualité. Au point que j'en suis venu à être habitué aux moqueries et aux insultes. Cela me faisait toujours mal au fond, mais je ne prenais plus la peine de répondre aux provocations. Je me laissais frapper sans rien dire.

« J'étais habitué. » lui répondis-je.

« Vraiment ? » je vis alors mon psy prendre une expression de surprise.

J'acquiesçai en silence. Une boule se formait dans ma gorge, une soudaine envie de pleurer m'arrivait et j'essayai de contenir mes larmes.

« Ça fait mal. » révélai-je.

J'essuyai d'un revers de main les gouttes qui commençaient à se former aux coins de mes yeux.
Je reniflai. En y repensant, ça faisait mal. Toute les méchancetés que j'avais reçues en faisant en sorte qu'elles ne m'atteignent pas.
Pendant toutes ces années, je n'avais pas pleuré, je me laissais faire. Même seul, je m'étais persuadé qu'en parler n'allait pas arranger les choses.

« C'est ridicule... » soufflai-je. « C'était il y a des années maintenant, ça ne doit plus m'affecter maintenant. » la boule dans ma gorge éclata et quelques sanglots traversaient ma bouche.

« Apparemment cet harcèlement t'a affecté plus que tu ne le crois. » certifia mon psychologue. « Tu en as parlé à quelqu'un pendant ces années d'études ? »

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