Soirée entre amis - Cassandre & Roche

Chapitre 1

L’équipe de la commissaire Cassandre venait enfin de résoudre une affaire difficile qui les avait occupés durant plusieurs semaines. Ils étaient tous fatigués mais tellement soulagés d’en avoir enfin fini avec ce dossier. Lorsque Cassandre leur proposa de se retrouver au cabaret où Nicky avait l’habitude de chanter, tous acceptèrent sans exception.

Elle leur donna donc rendez-vous à vingt heures le soir même, ils avaient trois heures pour rentrer chez eux, prendre une douche et se préparer pour cette soirée entre amis.
 
Nicky arriva vers 19 heures au cabaret. Elle devait se préparer pour la scène et en profita pour leur réserver une table.
 
Marchand passa chercher Roche, ils arrivèrent les premiers et s’installèrent à la table. Ils furent suivis de près par Sidonie et Batelier, qui prirent place à leur côté. Tous s’étaient habillés pour l’occasion, robe pour Sissi, pantalon, chemise et veste pour ces messieurs, ils n’étaient quand même pas allés jusqu’à mettre une cravate.
 
Nicky vint les voir avant de monter sur scène, ils discutaient tranquillement en attendant le début du spectacle.
 
20h30, Cassandre n’était toujours pas arrivée.
 
- La commissaire n’est toujours pas là, quelqu’un a de ses nouvelles ? Demanda Roche surpris.
 
Tous répondirent par la négative. C’était elle qui leur avait proposé cette soirée, ce n’était pas son genre de ne pas prévenir en cas de retard et encore moins de leur poser un lapin. Roche sortit pour l’appeler.
Plusieurs sonneries, puis le répondeur, il laissa un message : Oui, commissaire, c’est Roche. Il est 20h30, on se demande où vous êtes, Nicky ne va pas tarder à chanter. Rappelez-moi, s’il vous plait.
Il était étonné de ne pas avoir de réponse et commençait un peu à s’inquiéter. Il lui envoya un sms pour mettre toutes les chances de son côté. Puis il retourna à la table où tous les regards se tournèrent vers lui.
 
- Alors ? Tu l’as eue ? L’interrogea Sissi.
 
- Non, je suis tombé sur son répondeur, j’ai laissé un message et je lui ai envoyé un sms.
 
- T’inquiètes pas, elle est surement en route et ne va pas tarder. Tenta Marchand pour le rassurer.
 
Le regard de Roche n’arrêtait pas de jongler entre sa montre et l’entrée du cabaret.
 
20h45, il ne pouvait plus attendre, il sortit de nouveau et retenta d’appeler Cassandre mais toujours aucune réponse. L'inquiétude le gagna réellement, peut-être avait-elle eu un accident, il aurait dû passer la chercher. Les dernières semaines avaient été terriblement difficiles, ils avaient peu dormi, tous étaient épuisés, elle s’était peut-être endormie au volant de sa voiture. Il se décida à appeler Jules, peut-être en saurait-il plus. Mais il n’eut pas plus de chance de ce côté. En même temps, un samedi soir, il devait être en soirée avec ses potes. Il ne laissa pas de message afin de ne pas l’inquiéter.

Il ne savait plus quoi faire, devait-il prendre la route pour tenter de la retrouver ou filer au commissariat pour essayer de localiser son portable. De toute façon, il n’avait pas sa voiture. Il s’apprêtait à retourner à l’intérieur pour demander à Jean-Paul ses clés de voiture, lorsqu’il s’immobilisa. Son regard se figea puis un immense sourire de soulagement s’afficha sur son visage. Cassandre apparaissait devant lui au détour du carrefour, elle arrivait en marchant rapidement, tête baissée sur son portable dans une main, son sac dans l’autre et son manteau sur le bras, elle avait l’air passablement énervée. Elle était essoufflée et s’énerver n’arrangeait pas la situation.
 
Roche l’observait arriver vers lui. Il était subjugué, il ne l’avait jamais vu ainsi. Elle portait une longue robe noire qui dessinait bien ses formes, elle avait laissé sa longue chevelure rousse voler au vent. Lorsqu’elle releva la tête, son regard rencontra celui de Roche, cela eut pour effet de faire ralentir son pas et de calmer sa respiration mais les battements de son cœur prirent quelques tours. Le voir là devant elle, tout sourire et en costume lui faisait de l’effet. Elle sourit.
 
Elle arriva à ses côtés, toujours un peu essoufflée.
 
- Désolée, je suis en retard. Mon téléphone m’a lâché et j’ai eu la mauvaise idée de mettre des talons.
 
Pascal rit.
 
- Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle ! Fit-elle faussement contrariée.
 
- Donnez-moi ça ! Dit-il en prenant son manteau pour lui débarrasser les bras.
 
- Bon bah, je peux ranger ce fichu portable maintenant. Dit-elle en mettant son téléphone dans son sac.
 
Elle releva la tête et plongea ses yeux dans ceux de Roche.
 
Il remit une de ses mèches en place, elle fut parcourue d’un frisson, ce n’était pas le froid.
 
- Vous êtes très belle... surtout quand vous êtes énervée !
 
Elle se mordit la lèvre et sourit en coin, il avait le don d’utiliser les bons mots pour la détendre.
 
- Merci Capitaine.
 
Elle replaça le col de sa chemise.
 
- Vous n’êtes pas mal non plus !
 
Leur relation n’avait pas beaucoup évolué depuis ce fameux jour sur le ponton où elle lui avait dit que leur baiser ne signifiait rien. Mais Pascal n’avait pas dit son dernier mot et attendait patiemment le bon moment. Il savait au plus profond de lui qu’elle n’était pas insensible à son charme, elle-même lui avait dit qu’en d’autres circonstances, il aurait pu y avoir quelque chose entre eux, il fallait juste qu’il lui prouve que cela était possible dans cette vie. Elle réussissait à maintenir une distance entre eux, même si parfois sa carapace se fissurait, mais jamais assez pour que ça aille plus loin.
Peu importe, il attendrait le temps qu’il faut.
 
Et pourquoi pas ce soir ? Qui sait !
 
Ils étaient restés les yeux dans les yeux, le temps semblait s’être arrêté. Roche rompit ce moment.
 
- Allez, venez, tout le monde vous attend et Nicky ne va pas tarder à chanter.
 
- Je vous suis Capitaine !
 
Elle le prit par le bras, cela le fit sourire. Ils entrèrent dans le cabaret, Roche déposa le manteau de Cassandre au vestiaire et ils arrivèrent à la table. Ils furent tous soulagés de les voir enfin. Roche et Cassandre prirent place à la table ronde, côte à côte.
 
- Bah alors, qu’est qui vous est arrivé Commissaire ? Demanda Sissi.
 
- J’ai voulu me poser cinq minutes sur le canapé et je me suis endormie, du coup ça m’a mise en retard. Je pensais vous prévenir en route mais mon portable m’a lâché. Je suis bien contente d’être enfin arrivée. Murmura Cassandre.
 
- C’est sûr, nous aussi on est rassurés que vous soyez là.
 
- Vous allez pouvoir souffler commissaire, ça va être une bonne soirée. Rajouta Marchand.
 
- Oui Jean-Paul, on va pouvoir se détendre un peu. Tout le monde en a vraiment besoin. Confirma Cassandre.
 
Cassandre jeta un regard vers Roche. Il lui sourit simplement.
 
- Bon, maintenant que tout le monde est là, est-ce qu’on peut enfin boire un verre ? Proposa Roche.
 
- Très bonne idée ! Je commence à avoir soif. Dit Cassandre en rigolant.
 
Roche prit la bouteille de champagne et remplit les verres, ils trinquèrent à la résolution de cette difficile affaire et surtout à cette soirée entre amis qui s’annonçait de bon augure.
 
21 heures, le rideau s’ouvrit sur Nicky. Ses collègues et amis applaudirent. Elle sourit de les voir tous réunis. Elle commença à chanter une chanson rythmée, quelques personnes se levèrent pour aller sur la piste de danse. Notre équipe profitait du spectacle, elle chantait merveilleusement bien, ils étaient tellement fiers d’elle. Elle enchaîna les chansons rythmées.
 
En voulant prendre son verre, la main de Pascal frôla celle de Florence, elle tourna la tête vers lui mais ne bougea pas sa main. Il s’excusa pour lui faire comprendre qu’il ne l’avait pas fait exprès, elle fut parcourue d’un frisson puis elle lui sourit et secoua sa tête, pour lui dire que ce n’était pas grave. Leurs regards marquèrent un temps d’arrêt. Marchand interrompit cet instant magique en leur tendant quelque chose à manger.
 
- Merci Jean-Paul. Dirent Cassandre et Roche en chœur.
 
Ils tendirent leurs mains vers l’assiette en même temps, mais cette fois-ci le frôlement fut volontaire, des deux côtés. Elle ne le regarda pas mais sourit.
 
La soirée était très agréable, tous appréciaient ce moment, ils pouvaient enfin se détendre.