Soirée entre amis - Cassandre & Roche

Chapitre 3

Et alors qu’elle allait se rasseoir, il se leva et lui attrapa le bras.
 
- Et moi ? J’ai rien dit encore !
 
- Ce n’est pas une obligation. Vous n’avez peut-être rien à dire Capitaine !
 
Il lui attrapa l’autre bras et la fit pivoter pour se retrouver face à face. Il plongea ses yeux dans ceux de Cassandre.
 
- En fait, j’ai tellement de choses à vous dire…, mais ce serait trop long alors je vais me contenter de vous dire... merci... merci de ne pas nous avoir fuis alors qu’on a tout fait pour... et juste… merci d’être là.
 
Il l’embrassa tendrement sur la joue et la prit dans ses bras. Une larme coula sur la joue de Cassandre, sa carapace n’était plus qu’un tas de poussière qui s’éparpillait au rythme des mots de son capitaine.
 
- Merci Pascal ! Dit-elle doucement.
 
Ils s’écartèrent un peu et se retrouvèrent face à face, Cassandre déposa à son tour un baiser à la commissure de ses lèvres. Un frisson parcourut le corps de Roche.
Ils se rappelèrent alors qu’ils n’étaient pas seuls et se séparèrent non sans regret et sans un sourire qui voulait en dire beaucoup.
 
- Bon, après toutes ces émotions, on peut peut-être trinquer ? Proposa Marchand.
 
- Ah bah oui ! Dit Sissi.
 
- A la vôtre ! Dirent Sissi, Nicky, Marchand, Batelier, Roche et Cassandre en chœur.
 
Ils continuèrent la soirée au rythme de la musique, à manger, boire et discuter.
 
Vers 1 heure, la soirée touchait à sa fin, le spectacle était terminé et les tables autour d’eux se vidaient.
Sidonie et Batelier furent les premiers à partir.
 
Roche et Cassandre passèrent récupérer leurs manteaux au vestiaire. Ils sortirent sur le trottoir devant le cabaret tandis que Nicky et Marchand discutaient à l’intérieur.
 
Cassandre malgré son manteau frissonna, la fatigue avait raison d’elle. Elle bailla.
 
- Désolée, j’ai hâte de retrouver mon lit.
 
- Oui, je crois qu’on en a tous besoin. Répliqua Roche.
 
Elle frissonna de nouveau, Marchand et Nicky n’arrivaient toujours pas. Roche prit l’initiative de lui frotter les bras pour la réchauffer, puis passa son bras autour de ses épaules. Elle se laissa faire.
 
- Vous avez froid ! Dit Roche.
 
- Oui enfin c’est surtout la fatigue.
 
- Vous voulez que je vous ramène chez vous ?
 
- Mais j’ai ma voiture !
 
- Oui mais moi je suis venu avec Jean-Paul donc je peux vous raccompagner. Je rentrerai chez moi avec votre voiture et je m’arrangerai pour vous la ramener demain. J’ai pas vraiment envie de vous laisser prendre le volant, je voudrais pas que vous vous endormiez en route.
 
- C’est vrai que j’ai pas le courage de faire la route mais je ne vais pas vous obliger à faire des allers-retours.
 
- Si je vous le propose Florence, c’est que ça ne me dérange pas.
 
Cassandre réfléchit un instant puis accepta sa proposition.
 
- Ok super, je vais prévenir Jean-Paul, vous bougez pas !
 
- J’ai pas la force de m’enfuir ! Dit-elle un brin moqueur.
 
Roche sourit puis rentra dans le cabaret voir Jean-Paul. Il salua ces amis et rejoignit Cassandre.
 
- On y va Commissaire ?
 
- Oui Capitaine. Allons-y.
 
- Bon, vous êtes garé où ? Pas à perpète j’espère !
 
- Non je ne suis pas garé loin sauf si perpète c’est juste au coin de la rue !
 
- C’est bien, vous êtes fatiguée mais vous n’avez pas perdu votre sens de l’humour !
 
- Me cherchez pas Capitaine ! Parce que même fatiguée, vous allez me trouver.
 
- Ah bon ?!
 
Ils rirent. Il mit son bras sur les épaules de Cassandre, elle n’avait plus la force et surtout plus l’envie de résister, elle glissa son bras derrière le dos de Roche. Ils filèrent vers la voiture de Cassandre, sans un mot, chacun profitant de ce moment agréable.
 
Arrivés à la voiture, Roche ouvrit la portière côté passager et ils se retrouvèrent nez à nez. Ils restèrent un court instant les yeux dans les yeux, puis Cassandre rompit cet échange et s’assit dans la voiture. Roche ferma la portière et fit le tour de la voiture pour prendre le volant.
 
Cassandre pencha la tête en arrière, la posa sur l’appuie-tête et ferma les yeux.
 
Roche mit le contact et jeta un regard inquiet vers elle.
 
- Ça va Commissaire ?
 
Elle réouvrit les yeux et le regarda en souriant.
 
- Oui Capitaine, ça va bien… Très bien même !
 
Il sourit, soulagé,  et démarra.
 
- Parfait ! Alors en route !
 
Ils avaient une dizaine de minutes de trajet, un fond musical calme les accompagnait, les premières minutes se firent dans le silence. Cassandre repensait à cette soirée, elle souriait toute seule, ce que ne manqua pas de remarquer Roche.
 
- Qu’est-ce qui vous fait sourire ?
 
- Je repensais à cette soirée.
 
- Vous avez eu une très bonne idée d’ailleurs. Même si on était fatigué, tout le monde a apprécié.
 
- Ouais, je pense qu’on le fera plus souvent.
 
Le silence se réinstalla, Cassandre s’assoupit. Ils arrivèrent enfin à son chalet, Roche coupa le moteur. Il se tourna vers elle, toujours endormie, il sourit en la voyant si paisible. Il n’avait pas envie de la réveiller, il la trouvait tellement belle mais il ne pouvait pas la laisser dormir dans la voiture.
Il posa délicatement sa main sur l’épaule de Cassandre.
 
- Florence !... Chuchota-t-il pour ne pas la réveiller en sursaut. Florence, on est arrivé, réveillez-vous !
 
Elle ouvrit lentement les yeux, ne comprenant pas tout de suite où elle était, puis tourna sa tête vers Roche, qui la fixait avec un petit sourire en coin.
 
- Oh mince, je me suis endormie. Désolée !
 
Elle se frotta le visage pour se réveiller un peu. Elle s’apprêtait à sortir mais voyant que Roche ne bougeait pas, elle se retourna vers lui.
 
- Vous descendez Capitaine ?
 
- Non, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je vous laisse y aller toute seule et puis vous connaissez le chemin non ? dit-il en riant, espérant que sa première phrase soit passée inaperçue.