Katherine (tome 2)

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Aujourd'hui

Katherine

Je suis réveillée par la lumière du jour qui passe à travers la petite fenêtre de la pièce. Lorsque j'ouvre les yeux, j'ai du mal à reconnaître la chambre dans laquelle je me trouve. Je me redresse subitement et, en apercevant la photo de Miranda posée à ma droite, je me détends instantanément. Les évènements de la veille me reviennent alors et je saisis mon téléphone, ensommeillée.

Il est neuf heures du matin et j'ai reçu de nombreux messages de la part d'Irina qui me demande de la tenir au courant. Fanny, elle, cherche à s'assurer que tout se passe bien et me demande si je sais à quelle heure j'ai prévu de rentrer. Je lui réponds rapidement que oui, tout va bien, et que je lui dirai vite pour l'heure. Quant à Irina, je lui promets une nouvelle fois qu'elle sera bien vite au courant de tout.

Je suis un peu déçue de voir que je n'ai reçu aucun message d'Ileana. Rien. Pas un mot d'elle. Pas depuis que je lui ai avoué avoir embrassé Miranda.

Elle n'avait rien répondu au téléphone, et j'aurais presque préféré une quelconque réaction de sa part plutôt que le silence total. Un silence, suivi d'un "bonne nuit, Katherine" dont la douceur m'avait ébranlée.

Je me lève et me dirige vers la salle de bain qui me fait face. J'utilise la brosse à dents que m'a donnée Miranda la veille et fais ma toilette. Une fois présentable, je décide de faire le lit, me disant que c'est la moindre des choses, et je sors de la chambre, en essayant de faire le moins de bruit possible.

Je souris en apercevant Miranda, endormie sur le canapé. J'admire pendant quelques instants son serpent tatoué sur son avant-bras, et je vais ensuite à la recherche de la cuisine que je ne tarde pas à trouver. Je ferme la porte derrière moi et sors de quoi préparer un petit déjeuner basique. Je prépare des œufs brouillés, du pain grillé, et dispose le tout sur la table joliment dressée. Ensuite, je farfouille dans les placards et le frigo et en ressors de la confiture, du beurre de cacahuète et de la pâte à tartiner.

— Tu as préparé tout ça ?

Je sursaute à l'entente de cette voix et me retourne, embarrassée. Miranda est vêtue de son polo bleu ciel de travail et fixe la table, l'air surprise :

— Oui, j'espère que ça ne te dérange pas. Je voulais te remercier pour hier alors je me suis permise de...

Miranda m'interrompt et pose une main sur mon épaule :

— C'est adorable, merci.

Je lui souris et le propose du café qu'elle accepte avec plaisir.

— Merci encore de m'avoir laissé passer la nuit chez toi. Tu as bien dormi sur le canapé ?

— Cesse de me remercier, c'est tout à fait normal. Et oui, j'ai dormi comme un bébé. Et toi ? Comment te sens-tu aujourd'hui ?

— Mieux, je réponds d'une voix que j'espère convaincante.

En réalité, je ne sais pas trop comment je vais. Tout est trop confus.

Miranda hoche la tête à mon attention et même si je vois bien qu'elle ne me croit pas, j'apprécie le fait qu'elle ne relève pas. Elle n'évoque pas non plus le fait que je lui ai littéralement sauté dessus la veille et je lui en suis reconnaissante. En croquant dans sa tartine à la confiture, la blonde lance alors :

— Ileana m'a envoyé un message, hier soir, juste avant que je m'endorme.

Mon sang se glace dans mes veines à l'entente de cette nouvelle et le café se coince dans ma gorge.