Katherine (tome 2)

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Katherine

— Merci d'avoir accepté de rester cette nuit.

— Merci à toi d'avoir proposé.

Ileana est assise sur le bureau et je la regarde jouer avec des feuilles qui trainent. Après le repas qui s'est parfaitement bien déroulé, Laura, Ileana et moi sommes allées nous balader et avons laissé les deux adultes discuter tranquillement.

Malgré mon insistance pour que Laura passe la nuit à la maison, elle a pris la décision de rentrer à Bethesda, ayant promis à sa famille de passer la soirée de Thanksgiving avec eux.

Il est actuellement vingt-et-une heure et Heather et Fanny sont allée prendre un verre à l'extérieur. Je suis presque certaine que cette sortie improvisée était un petit manège mis en place par Heather pour nous laisser toutes seules avec Ileana et je lui en suis reconnaissante.

Mais maintenant, face à la blonde assise sur mon bureau me faisant penser à une reine sur son trône, je suis complètement désemparée.

— Ça t'embêterait de me prêter une tenue un peu plus confortable ?

— Non bien-sûr, tu peux te servir. Je vais me changer aussi ; mon corps est tout compressé sous cette robe et j'ai hâte d'en sortir.

— Je ne sais pas si je préfère te voir avec ou si je préfèrerais te voir t'en débarrasser.

Je m'immobilise face à l'armoire et tourne doucement la tête vers Ileana dont les lèvres sont étirées en un sourire charmeur. Béate, je la regarde retirer une par une les épingles à nourrice faisant tenir son chignon parfaitement réalisé et j'avale difficilement ma salive lorsque ses cheveux retombent et qu'elle passe une main dedans pour les discipliner. Je donnerais tout pour prendre une photo d'elle, à ce moment précis, et de m'imprégner de cette image pour toujours. Les cheveux naturellement ondulés de la blonde le sont davantage ce soir, en raison de la coiffure les ayant tenus toute la journée. Et ils sont plutôt longs, lui arrivant juste en dessous de la poitrine. Je parviens à voir d'ici que certaines mèches se sont enroulées autour du long collier d'Ileana et je me retrouve à fixer son décolleté avec insistance. Mon imagination ne semble pas avoir de limite vue que je suis déjà en train de voir mes doigts parcourir la courbe des seins d'Ileana, ma langue titiller son cou, ma main se balader sous sa...

— Mes cheveux, ça ne va pas, c'est ça ?

Cette phrase vient mettre fin aux nombreux scénarios qui se multipliaient dans mon esprit et je ne peux m'empêcher de sourire lorsque je prends conscience du sens des mots de la blonde. Elle doute de sa coiffure alors que c'est cette même coiffure qui est la raison du feu naissant entre mes jambes.

J'expire profondément en prenant la sage décision d'arrêter de me poser un milliard de questions.

Je ne sais pas ce qui me prend alors. Je ne sais pas si c'est la robe que je porte ou les yeux brillants d'Ileana mais je me sens en confiance.

Je sors alors un long t-shirt de mon tiroir et m'avance vers Ileana qui me regarde curieusement. Je dépose l'habit juste à côté d'elle et je laisse mes yeux tomber sur ses jambes élégamment croisées. Cette fois, je ne me retiens pas ; ma main se retrouve rapidement sur la cuisse d'Ileana et remonte jusqu'à atteindre le tissu en dentelle constituant son sous-vêtement.

Les yeux d'Ileana ne me quittent pas ; je les sens me brûler la peau et si je n'étais pas aussi fascinée par la douceur de sa chair et par la légère chair de poule qui est apparue sous l'effet de mes doigts, j'aurais défailli il y a longtemps.

— Tu peux m'en débarrasser, si tu veux... je murmure, en faisant allusion à sa remarque précédente.

Ces mots susurrés dans l'oreille de la blonde semblent faire leur effet. Soudainement, les mains d'Ileana sont sur mes hanches et sa bouche est sur mon cou. Un gémissement menace de s'échapper de mes lèvres lorsqu'elle se met à lécher délicatement le point sensible en dessous de mon oreille et mes mains resserrent leur emprise sur ses cuisses. Le son qu'elle émet alors me fait escalader à un tout autre niveau d'excitation et j'ai juste envie de l'écouter de nouveau et sans arrêt. Alors je prends le visage d'Ileana entre mes mains et vient déposer mes lèvres sur les siennes avec une fragilité et une douceur que je ne me pensais pas capable d'exprimer. À travers ce baiser, je cherche à lui transmettre tout ce que je ne parviens pas à formuler de vive voix. À travers ce baiser, je la remercie d'avoir contribué à un Thanksgiving inoubliable. À travers ce baiser, je lui fais comprendre que je suis à elle et rien qu'à elle.