Les lettres perdues

Lettre d'une sœur perdue

Quelque part en Californie, 1975

Mon Jean,

Maman ne va pas très bien, elle a du mal à s'en remettre. Je te promet de prendre soin d'elle, mais j'ai besoin de toi. Pourquoi est ce que tu es parti ? Juste après le décès de papa, c'est comme un abandon. Nous avons besoin de se retrouver, tous ensemble, en famille. De prendre un nouveau départ. Je sais que tu es assez grand pour décider de ta vie. Mais je me sens si seule, si vide. Je ne veux pas être un poids pour maman alors je me cache. Je pleure chaque soirs, en implorant la pitié de la Lune, et tu sais quoi ? Je pense qu'elle aussi pleure avec moi. Elle m'écoute chaque nuit, une fois levée au ciel, elle m'attends, pour écouter la peine que j'ai au fond de moi. C'est bien la seule qui veuille entendre ce que j'ai à dire. Notre relation n'a jamais été parfaite, je le conçois, et je m'excuse des erreurs que j'ai pu faire. Des liens forts nous lient, ils sont incassables, nous partageons le même sang, les mêmes gênes, reviens à la maison Jean ! Tu es mon frère, tu es un fils, et tu nous complètes. Nous n'étions pas préparées à ton départ, c'était trop brutal. Je ne suis qu'une adolescente, et j'aimerai vivre comme les filles de mon âge. Mais sans présence masculine à mes côtés, comment je pourrais m'en sortir ? Reviens, je t'en supplie !

Je t'aime et tu me manques.

Anastasia