Je me réveillai assez tôt. Le soleil montrait timidement le bout de son nez tandis que mon corps s'apprêtait à affronter la dure journée qui s'offrait à moi. Ma mission allait être simple : assister à tous les cours de l'Université de Séoul et faire mes devoirs en rentrant. Etant un procrastinateur de première classe, il était fréquent pour moi d'esquiver des leçons qui ne sont pas à ma convenance pour aller me promener dans le parc et contempler les oiseaux. Oui, j'ai des passe-temps des plus ennuyeux. Cependant, je ne fais pas que cela, je joue aussi aux échecs. Toujours aussi ennuyeux, hein... Ce n'est pas si grave que ça, en vérité je m'en fiche complètement d'être aussi passionnant qu'une vieille qui regarde les pigeons depuis sa fenêtre. Je suis ma propre source de fun et ça me plaît ! Assez parlé, en tournant au coin de la rue je consulte ma montre et remarque que mon bus démarre dans 10 secondes, et Dieu sait à quel point Séoul est à cheval sur la ponctualité. Je me mets à courir tel Usain Bolt tandis que la foule peu endiablée semble regarder un type louche qui voit des fantômes s'enfuir des griffes du vent. Ce type louche, c'est moi. Je valide mon abonnement de bus juste à temps tandis que les portes du transport se referment presque sur moi. Le trajet ne sera pas long, une demi-heure, quarante minutes tout au plus avec les légers embouteillages que mon file d'actualité me renseigne. Le temps est très beau aujourd'hui, il me donne presque une sorte d'euphorie. J'entre dans un état de légère euphorie lorsque je vois le soleil passer à travers les branches d'arbres au feuillage si bien fourni, ça me rappelle mon enfance où je passais le plus clair de mon temps à la campagne aux côtés de ma mère, dans une petite ferme. Nous y résidions surtout pendant les vacances d'été, ce qui me laissait tout le plaisir de découvrir la faune et la flore des environs. Ma mère était une artiste, elle adorait peindre plein de tableaux et gagnait plutôt bien sa vie. Je ne vous cacherai pas que je pense que sa beauté n'y était pas pour rien. Elle avait un air autoritaire tout en gardant cette bonté intérieure. On n'aurait probablement pas acheté tant de tableaux à quiconque ne fut pas ma mère. Les plus observateurs d'entre vous auront remarqué que j'utilise l'imparfait pour parler d'elle. Eh bien, pour être tout à fait honnête, je dois vous avouer qu'elle est décédée il y a plusieurs années déjà. Une mauvaise maladie l'a emportée tandis que pour la première fois la neige semblait totalement recouvrir les routes de Séoul qui n'ont d'habitude pas le temps de s'encombrer de flocons tant les services d'épandages sont efficaces. Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais très bien et j'ai fait mon deuil, enfin je crois.
Le bus s'arrêta juste devant le portail de l'université qui gardait le savoir de milliers d'années d'évolution. Je ne suis qu'à moitié sarcastique avec cette phrase. Même si je ne suis pas forcément favorable au système d'éducation qui produit un stress phénoménal chez les étudiants et, pour certains, leur fait perdre la raison, je dois tout de même dire que la Corée s'est fondée sur une économie qui a été élevée dans la sueur et le sang des quatre-vingt dernières années. Tous ne partagent pas mon point de vue, certains se disent même très heureux que notre pays fonctionne ainsi car il permet de tirer le meilleur de son potentiel en promettant un avenir radieux à ceux qui veulent travailler assez pour monter les échelons. Inutile de vous préciser que les personnes qui me tiennent ce discours ont des facilités à suivre les cours et à mémoriser. Je ne pense pas que quelqu'un qui soit né ne fut-ce qu'un peut moins chanceux tienne le même discours, mais j'évite les dramas. J'arrivai rapidement dans mon cours d'anglais qui se tenait dans la cadre de ma formation en économie. Les autres élèves étaient les parfaites copies de ceux qu'on pouvait retrouver au lycée : transparents, gentils de prime abord et serviables tant et pour peu que rendre un service ne leur prenne pas plus de dix minutes. Ayant force de loi, le principe qui voulait que chacun reste avec un petit groupe restreint à l'Université s'applique tant et bien que je finis par me retrouver seul, sans personne à qui parler. La solitude est un bien étrange sentiment, et bien que j'en vous ai déjà présentée la mienne plus tôt à travers mes plaintes trempées dans du cynisme, je me dis qu'une deuxième fournée pourrait vous aider à mieux comprendre mon point de vue. La solitude, c'est une lame à double tranchant. Soit elle vous fortifie, soit elle vous détruit. Dans mon cas, elle me donne la capacité d'être extrêmement calme et concentré sur ma tâche, là où je suis normalement bien plus loquace en groupe. Je peux voir, entendre et raisonner plus facilement et généralement j'arrive à des conclusions très intéressantes. Quand je me sens seul, littéralement, je pousse ma réflexion jusqu'à l'extrême, ce qui me rend heureux, ou plus tôt fier, d'une certaine manière.
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⚜️ 50 nuances de Taekook⚜️
FanfictionTous tes fantasmes réunis dans un seul livre. Particulièrement appréciable pour les fans invétérés de Vkook/Taekook/Kookv