Chapitre 20

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Jeno traverse le camp en essayant de garder un visage neutre, tenant fermement le poignet de Renjun qui se laisse faire.

Lorsque le Chinois a appris que mourir pouvait être envisagé si deux personnes s'étant imprégnées se séparaient, une image de son petit frère est apparue dans sa tête. Il ne cessera jamais de répéter à quel point Chenle est fatigant et complètement stupide, puis beaucoup trop enfantin en plus d'être ennuyant. Combien de fois par jour Renjun pense à lui foutre des claques tellement il ne le supporte pas ; c'est à n'en plus compter. Mais il ne se voit pas vivre dans une maison sans le plus jeune et son rire particulier.

Il ne sait pas de quoi est fait demain, peut-être qu'ils vont mourir dans la bataille qui approche à grands pas et qui est inévitable, ou alors ils vont la remporter, mais auront un accident sur Terre et s'éteindront comme des milliers d'autres personnes dans le monde ; mais si l'un d'eux meurt, les autres aussi, alors il ne laissera pas Chenle sous cette menace sans rien faire.

Il n'a pas vraiment réfléchi sur le moment, bien trop torturé, mais a finalement tout avoué à Jeno sur la conversation qu'il a entendu. Et celui-ci ne semblait pas au courant au vu de son froncement de sourcils ; il a passé l'après-midi et une bonne partie de la soirée à l'infirmerie pour se faire soigner et aussi tenir compagnie à Hyunjin, alors c'est normal qu'il n'ai pas eu connaissance de cette information.

Mais la frayeur dans les yeux du noiraud lui a bien fait comprendre que la réaction de Mark n'était pas surjouée.

Alors il suit Jeno, ou plutôt il se fait tirer par le noiraud, en route vers la tente de Mark qui se profile devant eux.

— Jeno !

Le Narnien se retourne et manque de s'étouffer en voyant Mark courir après un Jisung qui oblige Chenle à partir loin devant pour échapper à la panthère.

Renjun hurle le prénom de son frère tandis que Jeno arrête facilement Jisung qui tente de se débattre en vain. Mark arrive finalement les joues rouges après l'effort qu'il a fourni et il suit ses deux amis vers un coin éloigné du camp pendant que Renjun emmène son frère plus loin après avoir capté le regard de Jeno.

Celui-ci est d'ailleurs particulièrement énervé contre le blond. Une fois à l'abri des regards, il pose ses mains sur les épaules du lionceau en le forçant à s'asseoir sur l'herbe.

— Bon sang Jisung, est-ce que tu te fous de moi ?

Le concerné ne répond pas et ne daigne même pas jeter un coup d'œil vers ses deux amis. Il croise simplement les bras et commence à bouder, et même si c'est un comportement d'enfant, il n'en a bien rien à faire sur le coup.

Ce matin, en se réveillant, il a eu la bonne surprise de trouver Jongin chez lui qui l'a interdit de rester avec Chenle jusqu'à nouvel ordre, parce que le Chinois est un humain et que la situation est trop dangereuse. Il rentrera chez lui, Jisung restera là, et tel Roméo et Juliette, leur amour naissant finira par les tuer.

Mais la chose que personne ne sait, c'est que lui, il s'en fout. Il s'en fout parce qu'il est destiné à mourir, c'est Irène qui lui a dit. Parce qu'il n'existe pas qu'une seule prophétie, il y en a deux. Deux écrites depuis des centaines d'années, des histoires reliées, des histoires qui n'ont pas de sens.

Mais deux prophéties qui vont se réaliser, parce que c'est le rôle d'une prophétie.

— Tu devrais me comprendre Jeno. Tu devrais être de mon côté ! Tu as vécu la même chose, et tu sais ce que ça fait, tu connais ce sentiment...

Le silence refait surface et si Jisung semble épuisé et abattu, les deux autres n'osent plus rien dire. L'un baisse la tête par gêne, ne voulant pas envenimer les choses, tandis que l'autre arbore un teint froid et colérique, repensant à son passé qu'il aurait aimé oublier.

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