Chapitre n°3

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🌸Jade🌸:

C'est horrible de vivre un instant important mais d'avoir l'impression de le regarder en dehors de son corps.

Depuis que je suis partie de l'orphelinat avec mes affaires, mes pensées sont bloquées. Je continue de vivre et d'agir comme avant mais c'est comme si mes pensées avaient été stoppées, que quelqu'un contrôlait mon cerveau et m'empêchait de me poser des questions ou de regretter ce que je suis en train de faire.

Ma tête est appuyée contre la vitre et la route défile sous mes yeux. Il fait très beau et la musique qui retentit dans mes oreilles accentue ce cadre magique. Je suis dans cette voiture d'un certain Martin envoyé par cette femme qui m'a sauvée et qui va m'héberger pour le début de cette nouvelle vie que je mérite et que je m'offre.

Vu que le trajet est long, le taximan a décidé de me ficher la paix et je l'en remercie. Je sors mon cahier de croquis et me laisse aller dans mon inspiration. J'ai besoin de m'échapper.

A dix-huit heures, Martin entre dans une propriété privée qui me semble propre et qui, comparé à mon ancien lieu de vie, semble rempli d'ondes saines et de joie de vivre. Très familiale comme lieu.

Je ne me suis jamais sentie concernée par l'architecture mais cette grande maison a vraiment un cachet exceptionnel.

Je sors du véhicule, la luminosité de cet endroit m'éblouit mais je m'attarde tout de même sur cette bâtisse qui va m'abriter pour le meilleur et pour le pire. En observant les étages, je croise le regard sombre d'un jeune homme qui, j'imagine, doit avoir mon âge.

Qui est-il ? Un autre rescapé ?

Je détourne le regard pour qu'il ne remarque pas que je l'observe même si il semble perdu dans ses pensées.

Martin me sorr de ma contemplation en me pressant:

-Marie m'a demandé de vous accompagner au salon.

Moi: Très bien. Où sont mes affaires ?

Martin: Nous nous sommes occupés de tout mademoiselle. Elle sont rangées dans votre futur chambre.

Moi: Oh, mais vous n'étiez pas obligés.

Martin: Cela fait partie de mon travail vous savez. Je suis payé pour cela. Dites vous que vous créer de l'emploi.

Il me dit çela en souriant. Cet homme est vraiment fier de son métier et j'imagine que ses patrons, mes sauveurs, doivent en être encore plus fiers d'avoir un si bon employé.

Ça fait bizarre de penser que je ne reverrais sûrement plus jamais toutes les personnes avec qui j'ai grandi. Après tout, c'est mon choix. J'assume les conséquences.

Martin: Tout va bien mademoiselle ?

Moi: Oh, excusez-moi. J'étais perdue dans mes pensées.

Martin: Pas de soucis. Je disais que Victoria, l'aînée de la famille, arriveras dans quelques minutes pour vous accueillir et vous faire visiter les lieux.

Moi: Merci beaucoup.

Il quitte l'immense salon, me laissant seule à ruminer. Il faut que je m'occupe les mains, je sors mon téléphone de la poche arrière de mon jeans pour consulter mes messages. Une notification de Sofia est affichée sur mon écran. Elle est tellement importante pour moi, c'est la seule, avec mes amis du lycée, avec qui j'ai gardé contact ou en tous cas, je n'ai pas supprimer leurs numéros comme je l'ai fait pour tous les autres. J'ai toujours évincé les gens par peur de souffrir d'abandon, comme j'en souffre depuis ma naissance, mais il y'a un peu plus de deux ans, cette perle qu'est ma meilleure amie est tombée du ciel et m'a ouvert les yeux sur tous ce que je m'empêchais de vivre et depuis, on ne se quitte plus.  Elle m'a fait rencontré des tas de gens et m'a appris à tisser des liens sociaux normaux. Cela peut paraître bizarre mais j'ai tellement accordé toute ma vie aux études pendant tous ce temps, que faire autre chose que penser au futur était nouveau pour moi. Je ressens ce besoin permanent de réussir, je ne veux pas reproduire le scénario de mes parents car j'imagine que s'ils ne m'ont pas gardée, c'est parce qu'il n'avait pas les moyens ou qu'ils ne pouvaient pas m'offrir ce dont j'avais besoin. C'est peut-être aussi pour moi un moyen de vengeance, leur montrer que j'ai quand même réussi. Que je vis sans parents depuis ma plus tendre enfance mais que j'ai réussi, malgré tout. C'est bizarre hein ?

J'ai appris à apprécier certaines personnes de la race humaines autres que les enfants innocents dont je m'occupais au foyer durant mon temps libre.

Ce n'est pas pour autant que j'ai arrêté de taper la discut' à mes livres de cours et à mon cahier de croquis mais j'ai tout de même réussi à sortir de cette routine destructrice de d'asociale brisée par sa naissance ou par la vie en général.

J'ai souvent penser à la possibilité d'entamer des recherches sur mes géniteurs mais en approfondissant mon raisonnement, je me suis rendue à l'évidence. Si j'en suis là aujourd'hui, c'est parce que deux personnes ont eu une nuit torride et qu'ils n'ont pas pu en assumer les conséquences. Il n'ont pas voulu de moi et ils m'ont abandonné pour que je ne fasse pas partie de leur vie alors pourquoi m'acharner à retrouver des gens à qui je gâcherais la vie ? A quoi bon, sérieux ? Du coup, j'ai décidé de respecter leur choix et je pense que je me porte mieux sans connaître les raisons exactes de cette abandon qui m'a déjà bien trop gâché la vie. C'est toxique pour moi.

_Sofia_: "Alors, tu es arrivée ? C'est comment ? Réponds-moi dès que tu peux que je puisse boucler mes valises et quitter cette maison qui me sors par les trous de nez. Bisous, profite bien de ton nouveau départ princesse (mais ne m'oublie pas). xoxo ♡♡"

_Moi_: "Franchement, c'est incroyable. On se croirait dans un hôtel cinq étoiles. Le trajet du centre jusqu'ici est vraiment long mais il en vaut la peine ! Pour l'instant, j'attends dans un grand salon qu'une des filles viennent vienne me faire visiter. J'ai trop hâte de découvrir la suite. Je te tiens au courant. Love u ✌︎❤︎"

Je divague sur les résaux sociaux encore un moment lorsqu'une voix m'interpelle:


🌸🌸🌸

Fin, à bientôt <3

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