Chapitre 13 - Suite

19 4 0
                                    

Les rayons de soleils me réveillèrent péniblement. La température et le ciel bleu annonçaient déjà une chaude journée d'été. Pas un seul nuage à l'horizon. Je sentais également une délicieuse odeur de campagne, composé par un mélange de fleurs et de petit déjeuner. Ou peut-être bien que je fusse assez gourmand pour que mon cerveau se l'imagine...

Les premières heures matinales se passèrent avec un calme dont nous profitions avec bonheur. En effet, notre vie avait été si mouvementée depuis quelques semaines, que la tranquillité nous faisait du bien. Solène lisait un livre au soleil parmi ceux de l'immense bibliothèque que possédait la Descalette, tandis que moi, je restais pensif et rêveur.

Nous n'avions que très peu parlé de cette lettre avec Solène. A vrai dire, nous ne savions pas vraiment quoi en penser. Deux frères se disputant, à propos de la boussole ? Tout cela était tout à fait plausible, mais je ne voyais pas très bien ce qu'on attendait de moi. Cela s'était passé il y a des années, et j'étais sûr d'une chose : je ne pouvais pas changer le passé.

Mes doigts effleurèrent les brins d'herbe de la pelouse, tandis que je continuais de réfléchir à tous ces mystères. Ma mission s'était révélée, et pourtant, j'étais toujours aussi perdu. Il faut dire que mon ancêtre ne m'avait pas beaucoup aidé... Pourquoi me laissaient-ils chercher la source de la Déchirure, s'ils la connaissaient eux-mêmes ? Tout cela était complètement dénué de sens.

Je devais trouver des réponses à mes questions, car sans cela, je ne pouvais comprendre ma véritable mission. Une idée vint alors me traverser l'esprit : visiter une nouvelle fois mon ancêtre. A vrai dire, il ne m'avait pas tout dit, et lui seul était la voix de la raison. Il était comme le grand sage de ce monde, et je voulais trouver la solution à toutes mes questions.

Mais une fois de plus j'avais peur. « Non » pensais-je. Je devais y aller, c'était la solution ultime qui me permettait peut-être d'en découvrir plus sur mes parents.

Cependant bien que cela me semblait être la meilleure chose à faire, je redoutais la réaction de Solène. Partir encore une fois ? C'était peut-être trop pour elle. Il faut avouer que je n'avais pas non plus vraiment envie de m'en aller. C'était comme retourner à nouveau sur mes pas, et faire quelque chose qui ne m'apporterai peut-être rien...

Je baissai la tête et remarqua que j'avais déchiré tout un carré d'herbe devant mes pieds. Je faisais souvent ça quand j'étais nerveux. Solène, toujours plongée dans son livre ne se doutait pas une seule seconde des pensées qui m'habitaient. Elle semblait tout à fait concentrée et calme. Le livre qu'elle tenait entre les mains était le Passeur, de Lois Lowry, histoire qu'elle avait probablement lu plus d'une dizaine de fois. En effet depuis que nous étions ici, c'était quasiment la seule chose auquel elle avait touché. Pourtant la littérature ne manquait pas dans la grande bibliothèque de la Descalette : Émile Zola, Baudelaire, Victor Hugo...

Ce fut presque comme si elle analysait scrupuleusement chaque passage de celui-ci, comme si... Le regard perçant de Solène me fit comprendre que je l'observais depuis quelques minutes. Elle posa son livre et s'exclama :

« Pourquoi me regardes-tu comme ça ?

-Rien... Je... Je repensais à cette lettre.

- Je t'avoue également que ça me remue depuis hier. Je n'ai pas arrêté d'y penser. J'ai du mal à comprendre ce qu'il s'est passé. Cette boussole semble être la source même de leur problème... Et pourtant, la voici entre tes mains ! Que s'est-il passé depuis la Déchirure ?

- Ce dont nous pouvons être sûr, c'est que ces deux frères jumeaux sont à l'origine de cette séparation dans ma famille. De plus la date de la lettre correspond parfaitement à la Déchirure si j'en crois ma mémoire. En revanche, malgré tout cela, j'ai encore du mal à faire le lien avec mes parents...

Le pays oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant