Le pays oublié

Chapitre 4

Attention ! C'est un chapitre vraiment long, que je n'arrive pas à couper en deux : / Donc svp si vous trouvez un passage dans ce chapitre que je pourrais couper en deux, faites le moi savoir ; )

Je vis quelque chose briller dans une de mes poches. Seulement mes yeux étaient trop éblouis pour voir de quel objet il s'agissait. Je glissai ma main les yeux mi-clos pour l'attraper, lorsque mes doigts touchèrent une sphère en métal incrusté d'or. C'était ma boussole. Une lumière jaillissante en sortait et je ne l'avais jamais vu briller autant.

Cependant, ses aiguilles ne montraient pas le nord, mais pointaient un bâtiment en particulier. Instinctivement, ma tête se tourna vers la direction donnée, et j'aperçus le vieux bâtiment d'hier. Il semblait plus imposant que la veille, mais sa couleur beige n'avait pas changé.

Sans que je pusse les contrôler, mes jambes m'y conduisirent. J'avais l'impression de voler. Je fermai donc les yeux et me laissai emporter par de drôles de sensations. Mes songes m'envahissaient une fois de plus.

Je réouvris mes yeux, mais le décor n'était plus le même. Je me trouvais à présent devant des milliers de miroirs. Des voix m'appelaient de tous les côtés. J'entendis mon prénom résonner dans mes rêves. Les voix hurlaient de plus en plus fort, j'étais leur prisonnier, et hélas, je ne pouvais les faire taire.

J'ouvris les yeux subitement et regardai ma montre : il était six heures, le soleil était à peine levé. Je m'étais réveillé, tout transpirant, les poings fermés et mes yeux étaient humides comme si j'avais pleuré toute la nuit. Ma tête était lourde, et ce rêve m'avait complètement bouleversé. J'avais encore cru pour la énième fois que tout état réel.

J'ouvris les fenêtres pour aérer ma chambre et contemplai de plus près les nuages colorés par les premiers rayons de soleil. Tout était calme, on n'entendait plus que le bruit des oiseaux gazouiller et du vent frais du matin. Mes yeux se fermèrent ; je pus enfin profiter de quelques minutes apaisantes, sans la peur de mes songes qui m'engloutissaient chaque jour. M'endormir était maintenant devenu un moment si angoissant, que je préférais parfois rester éveillé durant des heures.

Le silence de la brise vint doucement rafraichir mon visage transpirant. Les bras posés sur le rebord de la fenêtre, je vis Paris s'éveiller doucement à une trentaine de kilomètres de là. J'entendis également les bruits de la ville se mettre peu à peu en marche, tandis que les oiseaux gazouillaient toujours dans le ciel.

Puis, dans un mélange de pensées floues, je repensai à nouveau à cette gare en verre. J'avais décidé d'oublier cette soirée, et pourtant je n'arrêtais pas d'y penser.

Je me revoyais là, sur cette magnifique place, accompagnée d'une jeune fille particulièrement intrigante, du nom de Solène.

Je ne savais que penser de tout cela. Si ce décor n'était qu'une illusion ? Si ce n'était que le jeu de ma propre folie ?

Je laissai le silence m'envahir, afin d'oublier ce à quoi je venais tout juste de penser. Je ne pouvais accepter d'être fou. Pourtant, cela était l'explication parfaite de ces horribles voix qui m'accompagnaient depuis des mois.

Je baissai le regard, en espérant au plus profond de mon cœur que je me trompais.

Et cette fille Solène ? Était-elle le fruit de mes pensées ? Non, impossible. Elle devait forcément exister, je n'avais pas pu l'inventer.

En fermant les yeux, je revis son doux visage souriant, qui m'avait accueilli dans cet autre monde. Sa personnalité mystérieuse m'avait tout de suite séduit. Ce n'était pas juste une rencontre quelconque, elle vivait cette folie avec moi.