Un amour de voleuse

Chapitre 4: Nouvelle maison, nouveau lit

« deal ? » s'impatienta Sans.
Ça valait le coup d'essayer, quitte à s'enfuir à la première occasion.

« Deal. » répondis-tu.

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« J'aime bien les regarder... »
« Pourquoi ? C'est loin. Froid. Solitaire. Inaccessible. C'est trop... Trop. »

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PDV Sans :

Elle avait accepté. J'avais du mal à y croire. J'avais déjà du mal à croire que je lui avais réellement demandé ça. Après tout, elle ne me connaissait pas, et moi non plus d'ailleurs ! De plus, elle avait essayé de cambrioler ma maison. Elle avait dû me prendre pour un malade à lui proposer d'habiter chez Pap et moi.

Mais, aussi fou que cela puisse paraître, elle avait accepté. Peut-être que l'idée d'être nourrie et logée gratos l'avait convaincue. Ou peut-être qu'elle s'était dit que c'était une bonne idée que de se rapprocher de nous pour mieux nous trahir et voler après. Peut-être que c'était totalement stupide de lui avoir donné une chance.

Mais... Quand j'avais vu les regards insistants et emplis de désespoir que lui portait Toriel, les mines attristées de Frisk et Alphys, l'empathie émanant de Papyrus et de l'autre toasteur rose ainsi que, même si elle le cachait, l'inquiétude d'Undyne, j'avais su qu'il fallait que j'agisse.

Et, pour être parfaitement honnête, au plus profond de moi-même je ne voulais pas laisser cette fille se gâcher la vie, autant que je ne voulais pas, que je ne POUVAIS pas, la laisser aller en prison. Mon âme de Juge aurait-elle vu du bon en cette gamine ? Aucune idée. Mais le fait était que je ne pouvais me résoudre à penser autrement.

C'est pourquoi je n'avais pas réagis lorsque j'avais remarqué que Toriel lui avait consciemment laissé une opportunité de s'échapper, et que j'avais décidé de la suivre dans la forêt pour m'assurer qu'elle ne se fasse pas prendre par la police et qu'il ne lui arrive rien.

Il est vrai qu'il n'était pas dans mon plan initial de lui parler, j'étais de toute façon encore convaincu que cette voleuse était muette, et au mieux je voulais éventuellement lui faire un peu peur, mais rien de plus. Je l'avais donc observé courir dans les bois puis ralentir alors qu'elle pensait être seule. Puis elle avait semblé plongée dans ses pensées, marchant presque au ralenti. Et d'un seul coup, elle s'était mise à courir.

J'avais d'abord cru qu'elle m'avait remarqué, lorsque que je les vis. Les larmes dans ses yeux. Je compris alors qu'elle ne courait pas par peur d'un quelconque danger, non.

Sa course effrénée avait un goût de désespoir, de panique, et de peur, mais d'une peur plus... sombre, comme la peur d'une chose que l'on ne connaît pas, ou que l'on préfèrerait ne pas connaître. Une peur... intérieure. Et je ne pus m'empêcher de me reconnaître dans ces larmes. Dans cette peur.

Regarder cette inconnue, bien que hors-la-loi, aussi déboussolée et seule dans la forêt, éveilla en moi une vague de compassion, et je commençai réellement à m'inquiéter pour elle, pour sa vie, son futur. C'est là que, sans réfléchir, je décidai d'arranger son existence.

C'était une décision sur un coup de tête, probablement bien trop intrusive dans la vie privée de cette fille, mais je ne pouvais juste pas l'ignorer.

Une personne qui a dans son cœur une chose assez forte pour lui faire faire une crise d'angoisse sans raison ne va pas "bien". Et la savoir "mal" me répugnait, allez savoir pourquoi. Je ne pouvais juste pas la laisser seule.