Chapitre 1: La dernière maison.

4 0 0
                                    


« Attend ! Qu'est-ce que tu fais ? »

« Il est trop tard. On a trop attendu. »

***

Tu t'étiras longuement, révélant quelques parcelles de ta peau (C/P) sous ton pull noir, les muscles légèrement endoloris. Tu te promis mentalement de faire attention la prochaine fois que tu sauterais d'une fenêtre, même si cette dernière ne se situe qu'au premier étage.

Passant rapidement tes mains sur ta tête, profitant d'ailleurs de ce geste pour vérifier l'absence de blessures sur ton visage, tu recoiffas rapidement tes (L/C) cheveux (C/C) et les fourras à nouveau sous ton bonnet noir.

Tu lanças un long regard au ciel étoilé dont les nombreux nuages cachaient la lune. Le temps passait vite... Peut-être un peu trop. Ou peut-être devrait-il se dépêcher encore un peu.

Puis tu admiras ton butin, qui te fit esquisser un sourire ravi : une lampe de camping, un réchaud, un vieux parapluie avec des motifs et deux oreillers. Voilà qui devrait améliorer ta demeure. Tu camouflas tes trésors dans un coin discret, sous un buisson disparaissant à moitié dans l'ombre d'une ruelle terreuse, afin de les récupérer plus tard.

Tu te redressas, prête à "visiter" une dernière propriété privée puis à rentrer pour la nuit. Tu hésitais dans le choix de l'heureux habitant qui recevrait, sans le savoir, ta visite, avant de passer devant une grande maison en bois joliment décorée de guirlandes estivales plus habituellement aperçues en période de Noël. Tu souris, amusée, devant le fait que la date du jour se situait déjà dans le début du mois de février. " Les habitants de cette maison sont vraiment étranges. " pensas-tu en souriant malicieusement. " Ou très paresseux. Ça fera parfaitement l'affaire. "

Tu avisas une fenêtre au rez-de-chaussée et t'en approchas, prête à l'ouvrir à l'aide de quelques moyens capilotractés, avant de remarquer qu'elle était entrouverte. " Ces gens ont vraiment envie de se faire cambrioler ma parole ! " rias-tu intérieurement. " C'est une bonne nouvelle pour moi. "

Tu entrepris d'escalader la fenêtre et de pénétrer dans la maison, ne ressentant même pas un minimum de remord face à cette infraction que tu effectuais de nombreuses fois chaque jour de "travail", soit trois à quatre nuits par semaine. Tu atterris avec légèreté dans un joli salon au sol recouvert de moquette, meublé d'un canapé, d'une télé, et d'autres objets difficiles à discerner dans la pénombre.

Une horloge indiquait environ 2:07, ou du moins c'était ce que tu estimais après avoir tenté désespérément de lire l'heure en plissant les yeux, les aiguilles semblant floues dans le noir. Le temps importait-il réellement de toute façon ? Tu secouas la tête pour te concentrer et te dépêchas de trouver ton chemin vers ce qui t'intéressait, pressée de rentrer chez toi utiliser ta "paye".

Tu passas devant un escalier mais l'ignoras prudemment, supposant que les chambres se situaient probablement à l'étage. Tes pas se firent lents et attentifs pour éviter d'effectuer ne serait-ce qu'un petit bruit et tes sens restèrent en alerte, prêts à détecter le moindre son suspect.

Tu t'arrêtas devant une table sur laquelle reposait une assiette. Observant cette dernière avec attention, tu remarquas qu'elle contenait un caillou, saupoudré de confettis et de paillettes. Cette constatation te fis pencher légèrement la tête sur le côté avec amusement. Est-ce que c'était un caillou de compagnie ?

Tu décidas de continuer tes recherches, passas une porte et arrivas dans la pièce de tes convoitises: la cuisine ! Assez contente de toi, tu affichas une mine déterminée et observas les objets alentours. Tu en repéras le frigo et t'en approchas, tendant la main quand...

Crrrrrrack...

En entendant le bruit, tu te figeas. Quelqu'un se déplaçait à l'étage et commençait à descendre les escalier ! Tu secouas la tête dans tous les sens, paniquée, avant de remarquer un meuble évier. Il était étrangement long et haut, ce qui te laissait assez de place pour te cacher dedans.

Sans attendre une seconde de plus, tu filas te planquer, quelques instants seulement avant qu'un pied chaussé d'une pantoufle rose ne passe le pas de la porte.

Le pied appartenait à un squelette avec à peu près ta taille, peut-être un peu plus grand de quelques centimètres. Il portait un épais sweat-shirt bleu à capuche décoré par de la fourrure qui lui donnait un petit air enrobé. Ses os d'un blanc épuré contrastaient avec son short de sport noir, bien qu'une unique rayure blanche sur chaque côté extérieur semblait être la continuation des jambes du monstre.

Il arborait un grand sourire sonnant pourtant relativement faux. " Pourquoi faire semblant alors que personne n'est censé être là pour le voir.. ? " te demandas tu alors, intriguée. Tu chassas ton questionnement d'un bref mouvement de tête. Ce n'était pas important.

Tu l'observais à travers un trou dans la porte du meuble, priant toutes sortes de puissances inconnues pour qu'il s'en aille au plus vite.

Le squelette alluma la lumière et se servit un verre d'eau en grommelant. Tu remarquas avec étonnement que tu pouvais discerner des cernes sous ses orbites. " Bien joué (T/P), de toutes les maisons possibles tu as choisis la seule avec un insomniaque. " pensas-tu, te donnant des claques mentalement. Bon, au moins il ne t'avait pas vu, il suffisait juste d'attendre un peu... Attendre... Comme toujours...

Finalement, le monstre fit demi-tour et commença à gravir à nouveau les marches. Tu laissas échapper un soupire soulagé, avant de te figer à nouveau. Les pas dans les escaliers s'étaient brusquement arrêtés. Que se passait-il ? T'avait-il remarqué ?

Tu ne bougeas pas d'un poil, des gouttes de sueur perlant sur ton front, et fermas les paupières avec force en une attitude assez enfantine. Tu entendis avec soulagement les bruits reprendre vers l'étage et tu te détendis un peu, rouvrant les yeux au passage. Tu patientas encore cinq petites minutes avant de faire un pas en dehors du meuble. Tout semblait à nouveau calme, et le silence t'apaisa. Ce n'était pas passé loin cette fois.

Tu te dirigeas à nouveau vers le frigo, décidant de prendre le maximum, et ce le plus rapidement possible, puis de partir sans demander ton reste. Tu ouvris doucement la porte du réfrigérateur, esquissant une grimace lorsqu'un léger bruit se fit entendre, et te tins prête à remplir tes bras de nourriture, lorsque soudainement...

« salut. »

Un amour de voleuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant