Chapitre 17

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- Viens je te ramène chez-toi déclara Salim une fois les esprits recouverts.  Il se leva et lui prit la main. 

Nouria avait perdue les mots.  Ce baiser aussi douloureux et doux à la fois n'avait fait que renforcer ce qu'elle redoutait le plus.  C'était son premier baiser et Nouria avait adoré la manière dont le prince avait dévoré ses lèvres.  Elle mit les doigts sur ses lèvres n'arrivant toujours pas à croire ce qui venait de se passer.

Nouria savait que le prince n'allait pas s'arrêter uniquement à un baiser d'autant plus qu'il avait évoqué le nom "femme ". Il l'avait dit avec tellement d'assurance que Nouria avait eu la chair de poule.   Si le prince était déterminé à faire d'elle son épouse Nouria savait qu'il allait tout faire pour rencontrer sa famille.  Et si cela arrivait le prince allait découvrir de  lui-même son identité jusque-là cachée. 

Salim regarda la jeune femme qui était restée silencieuse après ce baiser et il fût rempli de remords.  Il avait laissé ses désirs prendre le dessus sans penser à la jeune femme.

Une fois hors du restaurant , Salim observa longuement la jeune femme.  Elle était encore plus belle que dans ses récentes souvenirs. 

- Est-ce que ça va ? Demanda Salim inquiet de voir la jeune femme silencieuse.
Elle hocha de la tête pour lui dire qu'elle allait bien mais Salim savait que c'était faux.  La jeune femme était bouleversée par le baiser qu'ils venaient d'échanger. 

- Nouria l'appela-t-il, la jeune femme leva ses magnifiques yeux pour les planter dans les siens. Je ne compte pas m'arrêter là.  J'étais sérieuse lorsque j'ai dit que tu seras ma femme. 

- Pourquoi ? Demanda Nouria le coeur battant la chamade. 

- Parce que tu es différente des femmes que j'ai connu jadis. Tu es belle,  intelligente et tu ne regarde pas mon statut.  Quelle femme saine d'esprit serait capable de refuser les invitations d'un prince ? Aucune.  Mais toi Nouria tu les as toutes refusées et acceptés lorsque j'avais insisté. 

- Salim je ne suis pas celle que tu crois. Je suis...je suis...une mauvaise personne. 

- Non Nouria.  Tu n'es pas une mauvaise personne.  Je vois de la sincérité dans tes yeux. 

Seigneur les choses devenaient de plus en plus difficiles . Le prince avait confiance en elle.

- Je suis une mauvaise personne ne cessait-elle de répéter. 

- Si tu continues de raconter des bêtises je vais t'embrasser jusqu'à ce tu perdes la voix. 

La jeune femme ouvrit la bouche et la referma. Si elle ne lui disait pas la vérité aujourd'hui , elle n'allait plus pouvoir le faire. 

- Je suis la princ..avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase il avait déjà  posé ses lèvres sur les siennes.  Ce baiser était plus doux que le premier.  Il y mettait de la douceur.

Leurs langues se mêlaient exerçant une danse des plus sensuelles. Nouria avait du mal à suivre le tempo. Au bout de quelques instants elle avait fini par suivre le prince.  Elle ouvrit grandement la bouche pour lui donner accès.

Plus rien n'existait autour d'eux à ce moment là.  Il n'existait qu'eux.

Salim se détacha d'elle et posa les yeux sur ses lèvres gonflées par leur baiser. 

- Il se fait tard.  Il faut que tu rentres zina.

Nouria ouvrit lentement les yeux pour les planter dans ceux du prince.  Ce nouveau surnom qu'il venait de lui donner ne l'avait guère laissé indifférente.

- Demain on se reverra. Je ne compte pas m'arrêter là Nouria déclara - t-il avec assurance. 

~~

C'est avec les jambes en coton que Nouria montait les marches du palais pour rejoindre sa chambre.  Une fois arrivé dans le couloir des appartements de son frère et elle,  Nouria pressait les pas pour ne pas faire rencontrer son frère car elle savait que s'il la voyait rentrer à cette heure tardive de la nuit, il allait avoir des doutes sur ce qu'elle lui avait dit dans l'après-midi. 

Lorsqu'elle dépassa la porte de sa chambre Nouria espérait qu'elle ne s'ouvre pas mais le destin en a décidé autrement quand elle entendit la porte s'ouvrit derrière elle.  Elle fit comme si elle n'avait rien entendu et continua son chemin avant que son frère ne l'interpelle.  Elle fit demi-tour pour le faire face. 

- Un dîner entre amies c'est ça ? Demanda son frère qui se dirigeait vers elle. 

- Oui ! Repondit-elle un peu trop rapidement tout en esquissant un sourire.

- Habillée ainsi ? Dit-il en pointant sa tenue du doigt.

-  C'était un mariage ! Oui c'est ça, un mariage.  Nouria venait de s'enfoncer dans le mur.

- Un dîner entre amies ,après un mariage et quoi d'autre ? Un anniversaire ou baptême ? Hum ?

- Non dit-elle en baissant la tête.  Elle connaissait son frère.  Il n'arrêtera pas temps qu'il n'a pas trouvé ce qu'il veut. 

- D'où viens - tu Nouria ?

- D'un dîner grand frère.  Elle devait rester la plus convaincante sinon son frère allait finir par apprendre la vérité.  Même si elle savait qu'il le saura bientôt.  Le prince lui avait dit qu'à partir de maintenant elle était sa fiancée.  Nouria avait refusé mais le prince avait fait la sourde oreille. 

Était-il fou de prendre cette décision ? Nouria aurait répondu que oui mais l'assurance et la détermination qu'elle avait lu dans ses yeux noir avaient suffit à répondre à sa question.  Le prince ne voulait pas lâcher prise.  Il la voulait coûte que coûte. 

- Avec un homme ?

Nouria resta silencieuse.  Que dire ?

- Nouria tu me mens maintenant ?

- Non.

- Alors répond à ma question !

Mais Qu'est-ce qui n'allait pas chez son frère ? Ne voyait-il pas qu'elle avait grandi et qu'elle était capable de prendre les décisions d'elle-même ?

- Je n'ai rien à répondre ! Je ne suis pas une gamine Aboubak pour que tu me surveilles ! S'emporta la jeune femme. 

-  Baisse le ton quand tu parles.  N'oublie pas à qui tu parles.  Je suis ton aîné avant d'être le sultan de ce pays.  Menaça son frère.

- Désolée votre altesse déclara Nouria avant de lui tourner le dos.

- Reviens immédiatement jeune fille !

- J'ai sommeil ! Dit-elle tout en continuant son chemin.  Elle rentra dans sa chambre et ferma la porte. 
Elle n'eut pas le temps de s'asseoir avant que son frère n'ouvre brusquement la porte.

- Tu vas me dire tout de suite d'où tu viens !

- Mais Qu'est-ce qui te prend Aboubak ! Je ne suis pas une enfant je te signale.

- Tu restes ma petite sœur néanmoins.  Alors j'exige une réponse à ma question. 

- Oui j'étais avec un homme ! Tu es satisfait ? Dit-elle en le confrontant du regard. 

- Nouria arrête la prévint-il

- C'est toi qui devrait arrêter Aboubak.  Je n'ai plus dix ans!

- Je m'inquiète pour toi ! Je ne veux pas qu'un imbécile fasse souffrir ma sœur. 

- Je sais. Ne t'en fais pas pour ça mon frère. Elle voulait rassurer son frère et elle vit que ça marchait.  Il commençait à s'apaiser peu à peu.  Je vais bien. 

- Tu es sûre ?

- oui.

Séduite malgré elle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant