CHAPITRE 4

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Un rendez-vous de plus. La gynécologue veut nous voir tous les deux pour savoir ce qui « cloque » dans cette affaire. Deux ans déjà et je n'arrive toujours pas à tomber enceinte. Cela ne m'avait pas alerté autant que cela au début mais maintenant, je commence vraiment à me poser des questions.
Serais-je ne mesure de donner un enfant à mon mari ? Surtout dans une société où la femme ne doit être accomplie que dans son foyer, avec un mari et des enfants.
Et moi aussi c'est ce à quoi j'aspire. Je veux une famille, une famille complète, avec des enfants qui gambadent partout et qui cassent tout.
Le plus bizarre, c'est que je n'étais jamais vraiment inquiétée concernant cela. Mais maintenant que j'y pense, j'ai vraiment la froisse mon Dieu ! Je veux juste être une femme comme une autre. Une femme complète et qui par-dessus tout, rends épanoui son homme. Il ne me le dit jamais mais, je sais que Tamsir attend que je sois ainsi pour lui, la mère de ses enfants. Et puis il faut le dire, il n'est plus aussi jeune, et moi non plus,
C'est dans cet état d'anxiété que je rejoins la maison. Il n'est pas encore rentré car je ne vois pas ses affaires.
La maison est très grande pour deux personnes. On l'avait achetée ensemble, en pensant le remplir d'enfants, de nos enfants. Elle est entourée de part et d'autres de jardin et c'est au milieu que se trouve la maison. Le salon est spacieux et assez sombre. C'est moi qui l'ai voulu comme ça car cela lui octroie un cadre intime et convivial. Je vais prendre un bain et me changer en toquant mes habits formels contre un jean et un haut, plus décontractés.
Je me pose sur le canapé du salon, mon pc sur moi. Il fallait que je vérifie les états financiers de l'entreprise. J'ai dû renvoyer notre comptable à cause de documents suspicieux et non justifiés. Et en ce moment, mon mari m'a recommandé la fille de l'un de ses amis qui pour le moment s'occupe de la comptabilité. Une stagiaire, douée mais encore un peu à l'ouest de tout ce qui est milieu professionnel. On leur apprend à être performants mais le problème est que tout n'est que théorie dans leurs enseignements, et il faut dire qu'on n'a pas toujours le temps de recruter des nouveaux avec zéro expérience pour les encadrer. Le problème se posant sur ce côté-là étant bien nombreux. Déjà cela nous pénalise car on perdu du temps à leur laisser se familiariser avec les rouages du métier. Un autre est que parfois après avoir tenu cette formation en entreprise et s'être bien performes, certains se tournent vers d'autres entreprises parfois concurrentes au détriment de celle qui vous a ouvert ses portes et ainsi aidé à se familiariser avec le milieu professionnel. Ce qui fait que pour ces genres de cas, on préfère recruter en « interne » ; c'est-à-dire parmi l'entourage de nos propres fidèles employés pour éviter ces genres de situations.
Ce n'est pas que je sois méfiante mais je préfère toujours tout vérifier par moi-même. Et puis cela me permet de me détendre et d'être au diapason de ce qui se passe.
- Enfin rentrée madame ?
C'est Penda ma bonne. Une jeune femme d'une vingtaine d'années. Lui, le chauffeur et les deux gardiens constituent le personnel de maison.
- Ah Penda c'est toi ! Oui. Et la journée ?
- Ah madame !, dit-elle avec lassitude, en s'asseyant en face de moi.
Son service est terminé mais je lui demande toujours de m'attendre avant de rentrer. Elle me fait chaque soir un résumé de ce qui s'est passé en mon absence. J'ai une parfaite confiance en elle car je la connais depuis des années. Elle travaillait chez nous et fait presque partie de la famille. Après mon mariage et le départ de la cousine de Tamsir, je l'ai prise près de moi car je ne voulais pas qu'une étrangère entre dans mon ménage. On ne sait jamais et puis je suis très jalouse quand il s'agit de mon mari. On voit du n'importe quoi maintenant, surtout quand on travaille aussi dur que moi et qu'on laisse les domestiques gérer pratiquement tout.
Elle me fait un résumé de ce qui s'était passé en mon absence.
- Je vous apporte le diner ?
- Non pas encore, mais Tamsir ne va pas tarder.
Elle s'en va et je me reconcentre sur le boulot.
Je sens bientôt deux mains m'enlacer. Toujours aussi douces et surtout baladeuses, cela ne peut être que mon homme. Et puis elles s'attardent sur mon cou et mes épaules. Un massage, rien de mieux pour me détendre. Et il le sait bien, ses mains de fées me font tellement de bien.
Je me laisse aller à cette séance de pur bonheur.
- Encore en train de travailler, dit-il en me donnant un baiser sur le front et se mettant maintenant en face de moi.
- Oui, mais c'était plus parce que je t'attendais toute seule moi.
Je fais une petite moue qui le fait sourire, puis referme l'ordinateur. Puis le voyant se gratter la nuque, je devine qu'il est gêné. Son appel de ce matin me revient alors en tête.
- Je suis désolée pour ce matin, tu voulais me dire quelque chose mais disons qu'une certaine folle furieuse est venue tout gâcher.
- Qui ?, demande-t-il inquiet.
- Oh non t'inquiète, je parle de Kya. Mais voilà, elle n'est pas là pour encore me parler de tomber enceinte comme le fait si bien ma mère.
Son visage se raidit, ce que je remarque aussitôt. J'aime pas le voir ainsi.
- Mais avant tout, il faut que tu te reposes. Va prendre un bain mon amour, je te prépare le diner et puis nous en discuterons.
Il sourit puis monte à l'étage dans la chambre. Qu'est-ce qui peut autant le tourmenter ? Cela doit être à cause de son travail, mais je ne le laisserai pas si déprimé.

LE FILS DE MON MARIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant