CANDIDE

SON

- est-elle réveillée ?

- pas encore, pas encore. le médicament fait encore son effet.

- dépêche-toi, le maître va bientôt arriver

des ombres glissent sous les paupières fermées de candide tandis que le bip bip régulier à des allures de MÉTRONOME vital
dans ses yeux candide est sa propre victime
(les méchants sont les autres
les gentils se font de toute façon toujours bouffer par des BOURREAUX plus forts plus avides)

on lui frappe le visage, candide ouvre subitement les yeux.

- enfin réveillée ! avale ça, vite !

l'humanoïde habillé de blanc porte un capuchon qui recouvre presque entièrement sa tête. candide ne peut que entrevoir ses dents NOIRCIES et sa bouche TORDUE qui lui donne cet ordre.
elle regarde le verre qu'il lui tend. dedans le liquide semble presque vivant. noir, des petites bulles éclatent à sa surface.

- bois !

alors candide ouvre la bouche et l'humanoïde lui fait boire le liquide.

l'enfant ferme les yeux et grimace tandis que la boisson s'infiltre dans son organisme. pendant une minute elle sent juste le goût dégeulasse sur sa langue et le liquide visqueux couler, couler, couler...

soudain sa face se tord.
elle tousse
tousse
tousse
tousse
s'étouffe presque
tandis que, sous sa poitrine, elle sent son CŒUR se débattre, cogner contre sa cage thoracique.
des tremblements agitent son être tout entier
elle crache le liquide qui reste dans sa gorge
convulsion
convulsions
plus de contrôle

BIP
BIPles bips deviennent de plus en plus stridents à mesure que candide sent sa conscience lui échapper et son coeur se contracter.
respiration sifflante
sifflante
son cou bascule en avant et candide vomit ses tripes aux pieds des humanoïdes euphoriques

- CRACHE ! CRACHE ! CRACHE ! CRACHE ! CRACHE ! CRACHE ! CRACHE !

les exclamations joyeuses des humanoïdes ne font que renforcer la désarticulation du corps de candide. la fillette heureusement inconsciente ne voit pas ses os qui tombent et son corps qui se difforme à mesure qu'une bosse remonte, remonte, remonte
elle commence à pisser du sang tandis que la bosse monte, monte, monte

à l'intérieur ses organes valdinguent, ses muscles s'étirent, ses formes se difforment. quelque chose rampe dans sa poitrine, détachant peu à peu la mécanique du corps. ça rampe, ça monte, ça monte. poitrine... clavicule... cou... gorge.........

- ARGH !

la gorge se tend, la bosse s'agrandit, s'agrandit. puis, arrivant avec une allure princière, le maître de WONDERLAND est aux premières loges pour voir le coeur encore tout chaud de candide sortir de sa bouche et s'écraser par terre.

- OUI ! SON PETIT COEUR EST À MOI ! SON PETIT COEUR EST À MOI !

le maître de WONDERLAND pousse un cri d'exaltation avant de s'agenouiller devant le coeur sanglant et de le prendre dans ses bras.
en pleurant, il berce son rêve qu'il chérit depuis des millénaires. le maître de WONDERLAND est comblé

et candide... très mal en point