Chapitre 11 : Athénaïs

6 2 2
                                    

Chapitre 11 : Athénaïs (de la mi-juillet au 25 juillet)

Je ne savais pas comment décrire les émotions qui fusaient à l'intérieur de moi. Factuellement, je venais d'éviter de me faire tuer. Je m'interrogeais encore. Etais-je morte ? Non. J'avais l'impression que mon corps dans son entièreté ressentait la moindre de mes pensées. Donc j'étais toujours en vie.

Maëlle, mon père et moi étions dans la voiture. Ma tante conduisait. J'étais à l'arrière, comme d'habitude. L'absence de bruit était pesante et régnait en maître dans l'habitacle. Je ne savais plus comment agir. J'avais présenté mes excuses. C'était bien le minimum après la frayeur que j'avais faite subir aux deux derniers membres de ma famille. J'avais l'impression que prononcer des excuses était tout ce que je pouvais faire. Il fallait que je fasse davantage.

-Comment te sens-tu ?" Mon père me posa la question si soudainement que je sursautai.

-Ca va.

-Et ta cheville ?

-Aussi.

-Tu saignes.

-Hmhm.

Je souris difficilement. J'étais si perturbée que ma cheville était le cadet de mes soucis.

-Côme voulait te tuer parce qu'il désirait se venger de moi.

-Pourquoi as-tu tué sa sœur ?

Maëlle tourna la tête vers son frère qui s'enquit de la parole.

-Elle avait essayé de nous empoisonner à un déjeuner. Je n'ai jamais su pourquoi elle avait cherché à nous nuire." Il fit deux phrases de suite sans s'arrêter, c'était rare. "Si je m'absentais autant c'était pour glaner des renseignements à Edimbourg. J'avais eu des échos. Des vampires cherchaient à nous faire du tort et en particulier à t'atteindre. J'ai eu beaucoup de mal à ne pas me faire remarquer et à obtenir des renseignements. Je n'en ai eu que peu auprès de certains vampires ou certains humains que j'ai pu contraindre à garder le silence.

Je m'interrogeais en me demandant de quelle manière il avait contraint ces personnes à ne pas ébruiter de rumeurs sur notre famille. Mon père avait parlé à un tas de personnes durant des mois pour chercher des informations pour nous protéger alors qu'il était un introvertie pur jus.

-Merci d'avoir fait tout ça pour moi et pour notre famille.

Nous échangeâmes un regard avant qu'il ne retourne la tête vers la route.

Une fois que nous fûmes rentrés, mon père s'occupa de soigner mon front et ma cheville. Il n'y avait pas grand chose à faire, je m'en sortais avec quelques lésions superficielles.

A partir de ce jour-là, quand on m'appela Athénaïs, je l'acceptai sans rechigner. C'était mon prénom et il était bien temps que je le comprenne enfin. Il me paraissait peut-être tordu, ancien et lourd de sens, il n'en était pas moins magnifique et mémorable.

Ce soir-là, j'eus tout de même du mal à m'endormir. Le visage de Côme et son parfum me revenaient en tête dès que je m'assoupissais. J'avais l'impression qu'il allait nous trouver, entrer par une fenêtre et venir nous tuer un à un dans un concert de hurlements.

Je décidais alors de reprendre mon téléphone portable que j'avais mis à charger pour essayer de me distraire. J'aurais peut-être aussi bien fait de lire un livre. Je penchais la tête en saisissant le livre que j'avais commencé il y a de cela trois semaines. Je le reposais silencieusement. Je repris mon téléphone et ouvris Mistigri. MaELLE45, alias ma tante, m'avait partagé une floppée de citation inspirante supposée m'aider à appréhender mon corps, l'apprécier, vivre sainement et manger joyeusement. J'en doutais. J'ouvris les publications que je n'avais honteusement pas encore lues. Les images étaient claires, couvertes de couleurs pastels et écrites avec une écriture lisible.

Il était une fois eux [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant