Chapitre 14 : Athénaïs

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Chapitre 14 : Athénaïs (du 21 août au 25 août)

Point de vue d'Elfred

Gabrielle était déjà devant Tea shop, le magasin où nous nous étions donnés rendez-vous, avec une tenue passe-partout. Je ne pouvais m'empêcher de vérifier de temps en temps à gauche et à droite si personne ne me suivait. La galerie commerciale était pleine de personnes pressées qui ne nous portaient aucune attention. A trois pas d'atteindre Gabrielle, trois enfants me barrèrent le chemin dans un combat d'épée d'une gravité exceptionnelle. Je les contournais. Gabrielle se retourna en entendant quelqu'un arriver derrière elle. Son visage passa d'une surprise mesurée à la joie.

-Salut, Elfred ! Tiens, j'ai le sac de Naïs.

Elle me tendit l'objet en question. Le bagage sentait une odeur de lessive que je ne connaissais pas. Il y avait dû avoir du sang dessus et Gabrielle, en voyant les taches, avait dû le laver.

-Merci beaucoup d'accepter de me voir.

Elle haussa les sourcils. Elle était de bonne humeur, comme tous les jours.

-Tu es mon meilleur ami. Il n'y a aucun problème. Enfin, si, il y en a un qui s'appelle Côme. Bref. Comment vont ta fille et Maëlle ?

Nous faisions mine d'observer la vitrine du magasin. Elle était constituée d'une multitude de tasses et de théières de toutes les formes et de diverses couleurs.

-Elles vont toutes les deux très bien. Maëlle te passe le bonjour.

Gabrielle souriait mais sa nervosité ressortait par sa manière de se comporter. Ses genoux tremblaient et j'étais prêt à parier que c'était également le cas de ses mains. Ses réponses étaient également impactées par son angoisse, elles étaient plus courtes.

-Pouvons-nous parler de la sœur de Côme ? Se résolut-elle à me demander en tournant ses cheveux blonds vers moi.

-Ce sujet est sûrement inévitable.

-Il a besoin de réponse.

Je soupirais longuement dans le but de gagner du temps.

-Pour être honnête, je ne me rappelle d'elle qu'uniquement parce qu'elle s'appelait Raoulette. Quand Athénaïs m'a raconté ce qu'il s'était passé, je ne savais même pas qui Côme pensait que j'avais assassiné. Même dans les années cinquante, ce nom était déjà rare. Tu pourras dire à ton petit-copain, ajoutai-je en la regardant droit dans les yeux, que je l'ai tué parce qu'elle a cherché à m'empoisonner ainsi que Maëlle. Elle avait mis de la verveine dans nos boissons.

Elle avait tourné son corps entier vers moi. Elle souhaitait que je continue.

-Je ne sais pas pourquoi elle cherchait à m'abattre, repris-je. Je n'ai rien d'autre à te dire sur cela.

Gabrielle hocha la tête puis me remercia d'un regard.

-Comment vas-tu ? La questionnai-je. Tu as l'air épuisée.

-Eh bien... Marco a littéralement réapparu. Il est entré une fois dans mon appartement ainsi qu'un autre soir, lors d'un bal donné par le Clan noir, il m'a parlé. J'aimerais dire que nous avons discuté mais j'étais si choquée que je n'ai pas dit grand chose. Et puis... il est resté dormir quelques jours chez moi avant de finalement filer de nouveau. C'est vraiment émotionnellement compliqué, j'avoue. Je suis contente, bien sûr, de savoir qu'il est en vie mais... Il était censé être mort. Je veux dire... Enfin, je suis perdu, quoi.

Je posais un moment ma main sur son épaule.

-Sinon, c'est encore un peu compliqué avec Côme après ce qu'il a voulu faire à ta fille. J'ai beaucoup de mal à lui pardonner.

Il était une fois eux [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant