Chapitre VII

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Je me réveillai le lendemain matin, le réveil indiquait 10h26. J'avais très bien dormi, le lit étant immense et la literie très confortable. Pour sûr, Stark ne manquait pas de moyens.

Je me levai et découvrait ma tenue de la veille parfaitement disposée sur une chaise, avec, à côté, un petit post-it. En fines lettres, quelqu'un avait écrit : « J'ai changé ta tenue avec ma magie. Je dois m'éclipser. Merci pour la soirée, c'était super. Mon numéro est noté au dos. À bientôt, Loki. PS.: Thor m'a reconnu, mais il ne dira rien aux autres. »

Je glissai le petit papier dans mon sac à main, que quelqu'un avait gentiment amené dans la chambre. Je le regardai dans le miroir et vis que je portai un survêtement et un sweat-shirt sur lequel il était écrit « Avengers Company » en grosses lettres.
Quelqu'un frappa à la porte.
- t/p ? Tu es réveillée ?
Je reconnus la voix de Thor.
- Oui, oui ! Tu peux entrer !

Il ouvrit la porte et apparu, en tenue de sport, tout transpirant.
- Je rentre de mon jogging, dit-il avec un sourire. J'ai l'impression que tu as bien dormi, toi ! Tout le monde est déjà à la cuisine pour déjeuner, n'hésite pas à les rejoindre !
Avec un clin d'œil, il ajouta :
- Je crois qu'ils sont curieux de mieux te connaître.

J'entrai dans l'immense cuisine de la Tour, où effectivement, tous les héros étaient attablés. Il y en avait pour tous les goûts, allant de la viande grillée aux pâtisseries.
- Bonjour, j'ai dit timidement.
- Ah, voilà la marmotte, annonça Tony avec un sourire. Viens t'asseoir pour manger quelque chose.
Je m'exécutai et pris place entre Natasha et Steve. Je pris simplement un croissant que je mangeai doucement. Il était délicieux.
- Est-ce que quelqu'un sait où est Tom ? j'ai demandé en me servant du thé.
- Il est parti hier soir, répondit Natasha. Il a dit qu'il commençait le travail tôt.
- Oh...
Elle m'adressa un regard amical.
- Ne t'en fais pas, il n'est pas parti loin.

Je passai le reste de la matinée avec les Avengers, et apprenait à les connaître autrement qu'avec un fond de musique assourdissante et de l'alcool à foison. Alors que les magazines construisaient autour d'eux un véritable culte, je dû admettre qu'il s'agissait en fait de gens tout à fait normaux et simples. Hormis les pouvoirs magiques, bien sûr.
Alors que la pendule indiquait midi, je me levai pour quitter la table.

- Je ne vais pas tarder à rentrer chez moi, j'ai dit. Simplement le temps d'aller récupérer mes affaires dans la chambre. Merci pour les vêtements, Tony, et merci pour la fête, je me suis beaucoup amusée.
- Reviens quand tu veux, répondit Tony avec un sourire sincère. Ce sera avec plaisir.

Je rassemblai mes affaires dans un sac que j'avais trouvé dans la chambre. Après avoir refait le lit, je me dirigeai vers la sortie, mais l'imposante silhouette de Steve me barra la route.
- t/p, ne t'embête pas à prendre le bus ou appeler un taxi, je vais te reconduire chez toi.
- Je... Tu es sûr, Steve ?
Il ne répondit rien et je le suivi en silence jusqu'à la voiture avec laquelle nous étions arrivés la veille. La tension était palpable, mais heureusement le trajet ne serait pas long.

- Alors, tu vas le revoir ? demanda-t-il à peine après avoir tourné la clé pour mettre le contact.
Oh, non. Pas l'interrogatoire.
- Je suppose, j'ai dit, voulant couper court. En fait, oui, je vais l'appeler dès que je serais rentrée.
Il soupira et se concentra sur la route. Mais le silence fut de courte durée.
- Je t'aime, tu sais, t/p. Je m'en veux chaque jour de n'avoir pas su le montrer auparavant.
A mon tour de soupirer. Nous avions déjà eu cette conversation des dizaines de fois.
- Tu sais que ce n'était pas le problème, Steve. Tu t'obstines à penser que ta jalousie maladive n'est pas un soucis dans une relation. Être une machine au lit et dire « je t'aime » tous les jours ne suffit pas, je pensais que tu aurais compris ça.

C'était la première fois que je lui disais le fond de ma pensée de manière aussi crue. Il ouvrit le bouche de surprise mais la referma très vite, à court d'arguments. Je vis ses mains agripper le volant et le serrer comme s'il voulait le broyer (et vu sa force, il aurait pu) et il pinça les lèvres d'agacement. Le compteur de vitesse augmenta très vite alors qu'il s'engageait sur l'autoroute.

- Steve, je suis désolée, j'ai dit, mais il ne semblait pas m'entendre. Je ne voulais pas te...

La vitesse continuait d'augmenter dangereusement. Il doublait les autres voitures sans même se soucier de l'accident qu'il risquait de provoquer.

- Steve ! j'ai presque crié, la peur me gagnant. Qu'est-ce que tu fais ?! Tu vas nous tuer !
- Qu'est-ce qu'il a de plus que moi, t/p ?
Sa voix était trop calme, ses yeux trop sombres.
- Steve, est-ce que tu peux ralentir, s'il te plaît ? j'ai dit, essayant de garder mon sang-froid. Quand tu seras plus calme, on reparlera de tout ça...

Le trajet fut à la fois très long et très bref à la fois. Steve n'avait pas décoléré mais semblait avoir repris ses esprits. Il roulait désormais normalement, alors qu'il s'engageait dans ma rue. Mon cœur avait retrouvé un rythme normal.
Arrêté devant mon immeuble, il coupa le contact et nos regards se croisèrent.
- Steve, il va falloir régler ce problème, car ça risque de devenir dangereux, je le vois bien.

Il soupira et regarda au loin. Je touchai sa main doucement, car je savais que ce geste avait pour effet de l'apaiser. Ça ne manqua pas.

- t/p, je suis sincèrement désolé. Je t'ai mise en danger alors que c'est profondément contre tous mes principes. Je vois bien que je ne peux pas continuer à être obsédé par toi comme ça, mais ça me fait mal de ne pas être près de toi.
Je serrai sa main dans la mienne, bien qu'elle fut ridiculement petite à côté de la sienne.
- Je sais que c'est compliqué pour toi, mais je te demande juste de rester éloigné de ma vie sentimentale. Je veux rester amie avec toi parce que je t'apprécie et que tu es une des personnes les plus gentilles que je connaisse.
Il sembla comprendre et il me caressa les cheveux avec un sourire.

- Je suis désolé pour hier soir, pendant le jeu. Je n'aurais pas dû te provoquer.
- Et moi te mettre mal à l'aise. Disons qu'on est quittes.

Je lui serrai symboliquement la main, amusée. J'allais ouvrir la portière mais il me retint par le poignet. Je le regardai et vit qu'il avait les larmes aux yeux.
- Steve... j'ai soufflé. Qu'est-ce qui se passe ?
- Je... Je crois que je viens d'accepter que... que c'est vraiment terminé.
J'eus un sourire compatissant, et un pincement au cœur en le voyant si touché. Je le pris dans mes bras l'espace de quelques secondes, puis je quittai rapidement la voiture, me disant qu'il avait sûrement besoin d'être seul.

J'entrai dans mon appartement et ouvrait les volets. Le soleil pénétra la pièce à vivre, et je me dis que je profiterai bien de ma journée de repos pour faire un peu de peinture. Mais d'abord...

- Allô ? a répondu sa voix au bout du fil.
- Loki, c'est toi ? j'ai dit, n'arrivant pas à cacher ma joie de l'entendre à nouveau.
- Ah, t/p. Je me demandai quand tu allais appeler. Je me suis entraîné à répondre au téléphone, ce matin. Je ne sais pas encore vraiment comment marche ces gadgets.
Nous avons ensuite échangé sur la soirée, sur ce que Thor lui avait raconté. Au bout d'un quart d'heure, j'entendis la sonnette retentir à l'autre bout du fil.
- Je crois que c'est quelqu'un qui amène à manger, dit Loki. J'ai commandé une pizza sur Internet. Je dois me faire à ces saloperies que vous adorez manger. Je vais aller ouvrir. t/p, qu'est-ce que tu dirais qu'on se voit demain ? Je passe te chercher après ton travail, si tu veux.
- Avec plaisir, Loki. Je serais contente de passer du temps avec toi.
- Parfait, dit-il. Bonne journée, t/p.

L'après-midi qui suivit, je peignai instinctivement un portrait de lui. Je me rappelai les détails de son visage. Les yeux émeraudes scintillants, les longs cheveux noirs, les cornes en or saillantes, les lèvres fines et le nez prononcé...

Loki's purpose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant