Armin (et update)

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 Mikasa marchait en traînant des pieds derrière son supérieur, Armin et Eren à ses côtés. C'était la fin de l'après-midi, et il leur restait une famille à visiter. Celle de Rache Göttlich. Mikasa ne lui avait jamais vraiment adressé la parole: c'était un garçon timide, plutôt introvertie, du genre à observer tout de loin sans jamais vraiment prendre d'initiative. Une nouvelle recrue, assignée à son unité durant la dernière mission , de deux ans son cadet. Un élément prometteur en somme, il avait été le premier de sa promotion à maîtriser l'équipement tridimensionnelle et d'après les dire des hauts-gradés, aurait pu compétir avec Sasha au tir à l'arc. Christa le trouvait «mignon».

Les parents Göttlich vivaient en campagne. Rache était leur unique enfant. Mort, la tête broyé par les dents d'un titan. Il avait recraché son corps ensuite, comme dégoûté de la saveur du sang. Mikasa l'avait exécuté juste après.

Madame Göttlich n'avait fait montre d'aucun ressentiment face au corps d'armée. Au contraire, elle les avait remerciés d'avoir permis à son fils de participer à la cause de l'Humanité, et Mikasa avait eu envie de vomir.

Au moment de s'en aller, le père de Rache avait retenu le Miracle de l'Humanité par le bras, d'un geste ferme mais calme, doux.

« Permettez-moi de vous remettre ceci» avait-il dit en lui tendant un carnet dont dépassait certaines feuilles. «Vous savez, jeune fille, vous êtes la raison principale pour laquelle Rache à souhaiter s'engager dans le bataillon d'exploration. Il vous admirait tellement.»

La jeune femme n'avait rien dit, avait saisi le carnet et avait tourné les talons après un bref hochement de tête. Après quoi, ils devaient retourner au quartier générale. Puisqu'Eren et Armin avaient quartier libre, ils avaient trouvé cela dommage de ne pas pouvoir rester un peu plus longtemps avec Mikasa. Elle leur avait promis lire le carnet de Rache une fois rentrés au château, loin du caporal. Il était inutile qu'il s'immisce d'avantage dans sa vie privée : vu la manière dont il parvenait à rester atrocement condescendant et froid face à des dizaines de familles brisées par la perte d'un proche, il était évident qu'il ne risquait pas de se montrer particulièrement expressif, peu importait ce qui se trouvait à l'intérieur de ce carnet.

Il y a des jours où je me demande si il est vraiment humain.

Cette réflexion de Mika la bête sauvage la fit sourire en coin.

Non, il doit avoir une pierre à la place du cœur, c'est pas possible autrement. Ceci expliquerait ses sautes d'humeur de femme enceinte.

«Tais-toi, c'est pas le moment!» avait-elle murmuré

Livaï observa sa subordonnée du coin de l'œil, sans pour autant s'arrêter. Il n'était pas sûr d'avoir entendu quelque chose, mais Mikasa lui paraissait de plus en plus bizarre si elle en venait à parler toute seule. Les deux soldats longeaient une rue assez inanimée, raccourci efficace et pratique pour rejoindre le château plus rapidement. C'était la fin de l'après midi, il faisait toujours très chaud, et Livaï souhaitait rentrer le plus rapidement possible à leur QG. Il était exténué émotionnellement, et la présence d'Ackerman n'arrangeait rien.

Mentalement, le caporal se dit qu'en un sens, proposer de laisser Ackerman au château plutôt que de l'emmener avec lui avait été une bonne idée. Dommage qu'il ne l'ait pas suivie. C'était tout de même stupide, qu'elle ait choisie de venir. Elle aurait dû en profiter pour se reposer. Livaï savait qu'Hanji le tuerait si elle découvrait à quel point le Miracle de l'Humanité avait user de ses forces au cours de la journée.

En y pensant Livaï ralentit le pas. Il ne fallait pas non plus qu'il néglige la santé de sa subordonnée. Peut-être que s'il allait plus lentement, elle tiendrait le rythme plus facilement.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 02, 2022 ⏰

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