FLEE ── k.nj

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"Nous séparer ? Avec ce truc à nos trousses ?

   — Oui, évidement. On ne fuierait pas s'il n'y avait rien, railla Maya.

   — Merci je sais ! C'est pas le moment de blaguer !"

        NamJoon tourna brusquement, ayant faillit rater le virage.

"Jusqu'à maintenant, on a croisé que deux directions différentes... si on se sépare, c'est un cinquante cinquante.

   — Tu oublies de prendre un paramètre en compte, l'arrêta le jeune homme, on en fait quoi du talkie-walkie ? Puis on est d'accord que l'un de nous deux mourra pendant que l'autre s'en sortira, un poids sur le cœur, n'est-ce pas ? Abandonner son compagnon de route comme ça... surjoua-t-il."

       Il lança un regard faussement triste à Maya, par dessus son épaule. Cette dernière marqua un petit temps d'arrêt, aussi bien dans leur conversation que dans sa course.

       Heureusement pour elle, l'ombre se trouvait loin derrière eux.

"Merde c'est vrai...

   — Donc tu seras obligée de me supporter encore un peu, rit nerveusement NamJoon.

   — Dis pas n'importe quoi !"

        Malgré son essoufflement et sa fatigue, elle lui donna deux tapes sur la tête.

"Eh !"

        Le garçon se mit à rire suite à ce geste, mais ne répliqua pas et se contenta de courir, droit devant lui comme la passerelle se prolongeait.

         Puis de nouveau, du silence.

        Un silence de mort; comme si les deux membres de ce duo vagabond se rendait compte qu'au moindre faux pas, la faucheuse viendrait leur tendre ses bras.

❈

         Maya osa se retourner, après presque quatre heures (plus ou moins, ils ne savaient pas.) de poursuite. Mais derrière eux il n'y avait rien de plus que de la brume, encore et toujours.

"Une pause s'impose... souffla cette dernière."

         Elle se laissa tomber contre un mur, dans un renfoncement qui se trouvait là. NamJoon fit de même à côté d'elle.

"Mon cœur n'en peut plus... rajouta-t-elle."

        Et effectivement, sa respiration sifflait. Des gouttes de sueur avaient perlé le long de son épiderme, faciale, notamment.
Le garçon n'y échappait pas non plus. Il étendit ses jambes endolories et fragilisées par leur marathon intense et sans pause. Un soupir de relâchement brisa quelques instant le silence, puis s'estompa avec lenteur.

"J'ai peur qu'il soit là... je n'ose même pas bouger...

   — Tu fais le grand mec fort mais au final hein, le taquina Maya.

   — Ha ha ha, très drôle."

        Il leva les yeux au ciel.

"Dès qu'il passe là-bas, on court, d'accord ? Proposa-t-elle.

   — Il arrive déjà, regarde, il est là-bas."

       L'étudiant en audiovisuel pointa son index sur la seule chose mouvante de ce décors comme figé dans le temps.

        Chacun eut un frisson de terreur en observant en détail cette chose difforme.
Son corps n'était que purée de pois noire. Malgré sa puissance, la lumière qui émanait de cette tour géante ne pouvait l'éclairer. Deux yeux blancs vaporeux se joignaient à cette masse noire, fixés dans la direction des deux fuyards.

         NamJoon, victime d'une soudaine montée d'adrénaline, attrapa la main de Maya et la releva en même temps qu'il s'élançait vers le bout de ces passerelles.

         Il en avait marre de ce bruit, de cette architecture foireuse, de tout. Cependant, il préférait mille fois cela que de finir tué d'une façon inimaginable par le monstre qui les poursuivait.
Une créature probablement affamée vu que rien ici n'était habité.

         Mais si sa théorie du Triangle des Bermudes tenait encore, cela voulait dire que cette chose était la responsable de toutes ces disparitions ?

Impossible, elle est trop petite.

Enfin, quand-même assez imposante pour les faire détaler, eux, des humains, comme des écureuils.

        Soudain, quelque chose fit s'arrêter NamJoon, comme un coup de frein avant de rentrer dans la dernière voiture d'un immense embouteillage.

         Devant eux, il y avait une passerelle carrée à laquelle se joignait de multiples escaliers ou autres couloirs métalliques.

"Une chance sur combien de trouver le bon chemin...? Demanda Maya, dépitée.

   — Je pense que si on y arrive, on ira jouer au loto..."

À suivre...