Chapitre 14

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Omniscient







—« Ça va mieux ? » Demande Ken à l'adolescente après lui avoir servie un verre d'eau

Après la crise de larmes d'Annaëlle, ils ont tous les deux retrouvé l'appartement de la jeune fille et se retrouvent à présent installer sur le canapé du petit salon de l'appart'.

—« Ça n'ira jamais mieux » Dit faiblement Annaëlle

Elle pose ensuite le verre vide sur la table basse et repose lourdement son dos sur le dos du canapé.

Elle est complètement épuisée.

—« Je t'avoue que je suis un peu perdu... Tu veux bien m'expliquer ? » Demande Ken avec douceur

—« Je sais même pas par quoi commencer » Dit l'adolescente en ravalant un nouveau sanglot

Ken soupire.

—« Vas y a ton aise »

—« Je suis plus vierge Ken »

L'artiste ferme fortement ses yeux.

—« J'ai cédé parce qu'il n'arrêtait pas de me répéter qu'il m'aimait et je croyais l'aimer aussi alors je me suis dit autant enfin le faire. Puis quand on l'a fait la première fois, il n'a pas du tout été doux ni attentionné et ça m'a détruite... J'ai commencé à déprimer, à ne plus trop parler et à être assez absente. Céline a été la première à le remarquer et s'est sentie impuissante face à mon nouveau comportement » Elle soupire « Comme j'étais encore un peu aveuglée par ce que pouvait m'apporter Enzo dans ma vie, je l'ai vulgairement rejetée, on s'est disputé et depuis on ne se parle plus. Elle me manque tellement si tu savais... »

Annaëlle ramène ses jambes contre sa poitrine et enroule fortement ses bras autour d'elles. Ken reste silencieux, la laissant se confier en prenant le temps qu'elle a besoin.

Il cache cependant ses mains qui se sont fermement refermées à l'entente du prénom d'Enzo qu'il déteste de faire autant de mal à l'adolescente.

—« Je pense que maman, même toi avant que tu ne viennes plus, a remarqué que quelques choses se passaient alors que ça avait commencé à s'arranger entre nous. À côté de ça, on l'a refait plusieurs fois avec Enzo et je n'ai aimé le faire aucune des fois qu'on l'a fait, mais j'étais tout de même consentante. Ça me faisait plaisir qu'il prenne autant de plaisir contrairement à moi, mais j'ai été conne... » Elle dit en fermant les yeux, se détestant d'avoir été aussi aveugle face à la vraie personne qu'était son ex copain « Puis est venue le jour où je suis tombée malade et que j'ai passé ma nuit et une partie de la journée a vomir... » Elle poursuit après avoir rouvert ses paupières

Les yeux de Ken s'ouvrent subitement et il pose ses yeux écarquillés sur la jeune fille qui fixe à présent un point perdu au sol.

—« Oui je suis enceinte, enfin... Je l'étais, mais j'y reviendrais plus tard » Soupire l'adolescente alors que les battements du cœur de Ken s'accélèrent dans sa poitrine « Ce jour là, elle a décidé de rater un jour de travail pour prendre soin de moi et on s'est beaucoup rapproché. J'ai vraiment aimé cette journée jusqu'à ce qu'avant d'aller dormir, je gâche tout en lui demandant pourquoi elle avait chassé mon père de la maison »

Annaëlle ferme les yeux en repensant à la douleur qu'elle a ressentit sur le moment en apprenant enfin toute la vérité.

Cette même douleur qui séjourne encore aujourd'hui dans son cœur même si elle a diminué d'intensité.

—« Mon père a passé sa vie à tromper ma mère. Moi qui croyais que leur relation était parfaite et la plus belle de toutes, en réalité elle était très loin de l'être... La première fois qu'il l'a fait, maman l'a su directement car la femme avec qui il l'avait trompé est tombée enceinte et il ne savait pas quoi faire... Cette femme était en fait enceinte de moi. » Dit l'adolescente en ravalant un sanglot qui menace de sortir suite à cette phrase qu'elle vient de prononcer « Irène n'est pas ma mère, mais elle a quand même accepté de jouer ce rôle pour aider mon père et surtout pour qu'il ne se retrouve pas à galérer tout seul avec un gosse, car ma génitrice voulait clairement ma mort et ne voulait pas du tout me prendre en charge. Irène m'a alors élevée et aimer comme si j'étais sa propre fille alors que j'étais simplement le fruit de l'infidélité de l'homme qu'elle aimait à l'époque. Elle croyait d'ailleurs que mon père avait appris de cette erreur et qu'ils allaient pouvoir vivre heureux avec mon arrivée et cette nouvelle famille qu'ils étaient en train de construire, mais mon père ne s'est pas arrêter là... »

La voix d'Annaëlle se brise mais elle se force à continuer de parler. Ça lui fait du bien d'enfin dire à haute voix tout ce qu'elle garde pour elle depuis des semaines.

—« Quinze ans après ma naissance, ma mère a appris que mon père avait revu ma génitrice et qu'il vivait une double vie depuis plusieurs années. Il est même allé jusqu'à lui faire deux autres enfants alors qu'Irène s'occupait de moi avec amour alors que je n'étais même pas sa propre fille... C'est ça qui a provoqué leur grande dispute qui a ensuite engendré le départ de mon paternel. Et je ne sais pas ce qui m'a fait le plus mal entre apprendre que leur relation n'a jamais été aussi parfaite que je le croyais et que je les ai idéalisé pour rien, ou que mon père n'a jamais été l'homme parfait que je croyais qu'il état ou encore que ma mère n'était en faite pas ma vraie mère et qu'ils me l'ont cachée depuis tout ce temps... Mais j'ai même pas eu le temps de me remettre correctement de toutes ses annonces car je suis tombée enceinte et Enzo m'a forcé à avorter... Enfin, il ne m'a pas forcée il m'a juste emmené au planning familiale et je ne m'y suis pas opposée. »

Ken reste silencieux, les yeux légèrement brûlants alors que l'adolescente reprend son souffle.

—« Maintenant je me retrouve sans copine, sans copain, et sans parent... J'ai même plus envie de continuer à vivre ça sert plus à rien. »

Ken réagit enfin et attrape violemment le vissage d'Annaëlle pour qu'elle puisse le regarder dans les yeux.

—« Tu m'as moi. Ok ? » Il dit en jonglant son regard d'un œil à l'autre de la jeune fille qui a ces derniers écarquillés de surprise « Je suis là et je ne vais pas te laisser couler comme t'es en train de le faire. Je te le promets Annaëlle, tu ne vas plus souffrir seule dans ton coin et je ne veux plus t'entendre dire que ça ne te sert plus à rien de vivre. Je suis là et je vais t'aider à remonter la pente »

Des larmes se remettent à couler le long des joues de l'adolescente et elle se sépare de l'emprise qu'a Ken sur son visage pour pouvoir enfuir sa tête dans son cou et le serrer fort dans ses bras tout en pleurant silencieusement.







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𝐌𝐨𝐧 𝐒𝐚𝐮𝐯𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant