Chapitre 29

186 15 1
                                    

Omniscient







Malgré la maltraitance qu'il fait subir à sa fille, Didier continue à veiller à ce qu'Annaëlle ne manque de rien.

Mais ce qu'il lui interdit d'avoir c'est un téléphone.
Il sait que si elle en a un, sa fille s'empresserait de communiquer avec sa mère et l'autre inconnu qui a essayé de prendre sa place pendant son absence. C'est donc pour cela qu'il n'y a aucun appareil électronique dans la maison à part la télévision et les IPhone des parents que ces dernières veillent bien à ne pas laisser traîner n'importe où dans la maison.

Pour qu'ils ne soient à la portée qu'eux deux et non de leurs enfants.

Malgré cette contrainte, Annaëlle aurait pu envoyer une carte postale à sa mère pour la rassurer sur son état et lui faire par du plan qu'elle a mis en place mais elle n'en a pas eu la force.

Cette dernière année scolaire est passée assez rapidement pour l'adolescente. Elle n'a pas cherché à se mélanger, ce qui a attiré la curiosité de ses camarades ainsi que les quelques bleus qui étaient parfois apparent sur son corps qu'elle essayé au mieux de cacher. Sa coupe toujours à la garçonne a aussi attiré les regards, malgré que ses cheveux ont assez bien poussée grâce aux conseils de soin que lui avait donner sa mère et qu'elle continue d'appliquer même en son absence.

Sa vraie mère a ses yeux, celle qui était parfois assez chiante, mais qu'elle aimait tant au final. Celle qui était maladroite et qui l'ignorait parfois, mais qui continuait de veiller à ce qu'elle aille bien.

Pas celle qui l'a mise au monde et qui agit comme si elle était invisible. D'ailleurs, cette même mère agit de la même manière avec ses deux derniers enfants,
à croire qu'elle ne connaît pas les différents moyens de contraception pour empêcher les grossesses qu'elle a eu alors qu'elle n'aime même pas les enfants.

Mais en réalité, c'est plus compliquée que ça et en fait, Angélique est autant une victime que l'aînée de ses enfants.

Vous savez...
Didier, c'est un connard.

Et il est tout à fait capable d'avoir empêché Angélique de se protéger et de l'avoir obligée à lui faire des enfants pour qu'il puisse avoir une progéniture à qui léguer son héritage.

Et bien c'est exactement ce qu'il a fait,
c'est donc pour cela qu'Angelique est aussi une victime dans cette histoire.

Elle n'aime pas sa vie et ne l'a pas choisi. Ça fait des années qu'elle vie dans l'ombre de son mari qu'elle ne l'a jamais vraiment aimer et par simple paresse, et habitude de vivre ainsi, elle n'essaye pas de se sortir de là.

Tout le contraire d'Annaëlle qui a maintenant son bac en poche et qui se rapproche doucement de son objectif.

C'est l'été à nouveau et par elle ne sait quel miracle, elle a réussi à commencer à travailler sans que son père ne s'y oppose.

Depuis la fin de l'été dernier, elle n'a plus eu l'autorisation d'aller au parc près de chez eux. Empêchant par la même occasion ses frères d'y aller, ce qui ne dérange pas ces derniers qui arrivent toujours à s'occuper seule comme ils peuvent ayant tout simplement l'habitude. Ce qu'elle regrette donc c'est de ne plus pouvoir prendre l'air pendant les week-ends et pendant les vacances ainsi que de ne plus pouvoir écouter les histoires drôles de son amie Noëlla, qu'elle n'a jamais oublier et qu'elle n'oubliera certainement jamais.

Elle lui manque et elle espère sincèrement que cette dernière aille bien et qu'elle vie toujours aussi bien sa vie qu'elle voit en rose avec son copain et son beau fils.

L'adolescente rentre tout juste de l'épicerie dans laquelle elle travaille depuis une semaine et elle va s'écrouler sur le canapé aux côtés de ses petits frères qui regardent la télévision.

—« Vous n'avez pas passé la journée devant ça j'espère » dit elle durement mais tout en caressant les cheveux doux et bouclée de Julien

—« Non t'inquiète Anna' » lui répond le dernier de la fratrie

C'est tout juste l'heure du journal télévisé local alors Dylan change la chaîne de dessins animés pour pouvoir regarder les informations.

—« Mais t'as quel âge toi ? Onze ou quarante ans ? » Lui demande sa grande sœur

—« Même les gens de quarante ans regardent pas les informations j'en suis sûre » Ajoute Julien

Anna' et le petit dernier se mettent à rire en se moquant de leur frère alors que ce dernier se contente de lever les yeux au ciel en les ignorant.

Il fait comme si sa sœur et son frère le soûlait mais en réalité, il adore quand ils se mettent à deux sur ses côtés.

L'ambiance dans la maison change soudainement et devient vite glaciale quand le visage de Noëlla s'affiche sur l'écran télévisé.

—« Miki Rattanakosin se faisait appeler « Noëlla » et était en réalité une criminelle recherchée depuis de nombreuses années par les autorités Japonaises » Dit le premier présentateur présent sur le plateau

—« Cette histoire, qui s'est passée dans la ville de Genève, paraît sortir d'un film hollywoodien mais elle est malheureuse bien réelle. La criminelle Miki a séquestré un homme du nom de Mehdi Mansouri avant de lui donner la mort et a essayé de vendre son fils à une organisation de trafic d'humain—

Annaëlle n'écoute même plus la présentatrice qui a pris la parole après le monsieur qui présente habituellement le journal local.

Elle a l'impression qu'une masse pesant une tonne vient de lui tomber sur la tête.
Elle regrette juste que ce ne soit qu'une impression et que cette masse imaginaire ne l'achève pas sûr le champ.

Plein de question fuse dans sa tête.

Mais la principale et celle qui revient le plus est tout simplement ;
Qu'est ce qu'il serait arrivé à elle et ses frères si elle avait continué de traîner avec Noëlla ?
Ou plutôt, Miki....

Elle ne préfère pas imaginer des scénarios fous tous autant que les autres et attrape la télécommande qu'à Dylan dans les mains pour pouvoir remettre la chaîne de dessins animés. Les deux petits garçons restent silencieux et c'est mieux ainsi.

L'adolescente se demande sincèrement si sa vie cessera d'être autant mouvementée et remplie de rebondissements.

Arrivera t'elle un jour à vivre normalement comme tout le monde ?

Elle ne préfère pas imaginer la réponse à cette question et ce dit qu'il est peut être mieux d'en finir pour de bons.







___

𝐌𝐨𝐧 𝐒𝐚𝐮𝐯𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant