Prologue

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Omniscient







Annaëlle regarde la porte fermer de sa chambre les yeux brillants. Elle est allongée sur son lit et de là, elle peut entendre ses parents hurler et se déchirer dans le salon pour la énième fois ses dernières temps.

Ça fait plus d'une semaine que cela dure et elle ne comprend pas la raison ou les raisons de leurs soudaines mésententes.

La relation qu'entretient ses parents a toujours été un grand exemple pour la jeune fille. Ces derniers se sont rencontrés pendant leur adolescence et s'aiment depuis vingt ans maintenant.

Du moins,
ils s'aimaient depuis vingt ans.

Les hurlements dans le salon se font de plus en plus fort et Annaëlle n'en peut plus.

Elle décide alors de se lever de son lit et va rejoindre ses parents dans le salon. Au même moment, sa mère jette un vase en direction de son père et ce dernier esquive au dernier moment sous les yeux ébahis de la jeune fille.

Sa mère est dos à elle mais Annaëlle comprend que sa mère n'est plus dans son état normal, de part sa respiration haletante et ses forts tremblements d'énervement.

—« T'ES COMPLÈTEMENT MALADE ! » hurle Didier, le père de la jeune fille

Son visage est déformé par la haine et ses yeux noirs qui étaient posés sur sa femme, se posent maintenant sur la jeune fille pétrifiée par la scène qu'elle vient de voir.

Elle l'es encore plus quand elle rencontre le regard noir de son père, qui lui procure d'ailleurs un frisson dans le dos.

Elle ne les avait jamais vue dans ces états auparavant.

—« Annaëlle, retourne dans ta chambre » lui dit durement son père

Sa mère se tourne alors vers elle et son visage est dans un état beaucoup plus grave que celui de son père.

Une aura meurtrière se dégage d'elle.

Annaëlle s'empresse alors de retourner dans sa chambre et les hurlements reprennent à la seconde où elle a claqué la porte de cette dernière.

Elle va ensuite s'allonger à nouveau dans son lit et enfuit sa tête dans son oreiller, espérant ne plus entendre ces bruits traumatisants.

Elle ne sait pas comment mais elle a réussi à s'endormir et c'est une main qui caresse doucement son visage qui l'a fait ouvrir les yeux. Après les avoir ouverts, elle tombe sur le visage fatiguée mais faiblement souriant de son paternel. Elle s'empresse alors de se redresser et se jette sur lui pour le prendre dans ses bras. Les gros bras de ce dernier viennent l'enrouler et des larmes qu'elle ne peut retenir, se mettent à couler le long de ses joues.

—« Je suis désolé de te faire vivre tout ça ma chérie »

Les bras de la jeune fille se resserrent autour du cou de Didier.

—« Entre ta mère et moi ça ne va plus du tout... Elle m'a demandé de m'en aller » soupire le papa

Les yeux d'Annaëlle s'écarquillent et elle se redresse pour faire face au visage de son père. Ce dernier a l'air encore énervé mais triste à la fois.

Mais dans la tête de l'adolescente ce n'est pas possible, son père ne peut pas la quitter maintenant ni de cette manière.

—« Quoi ? » demande t'elle d'une petite voix

—« Je suis désolée ma fille, tellement désoler. Tu seras bien plus heureuse avec ta mère »

—« Papa non ! Tu peux pas partir comme ça ! Je suis sûr que tout va s'arranger entre vous. Vous vous disputez toujours quelque temps puis après je vous retrouve à vous embrasser sur le canapé en rentrant des cours. Tout va s'arranger papa, reste je t'en supplie »

Didier sourit au souvenir que vient de lui remémorer sa fille.

Ce genre de moment avait l'habitude de se produire quand il se disputait pour des choses banales avec sa femme. Ils finissaient toujours par se jeter à nouveau l'un sur l'autre pour s'embrasser jusqu'à ce que leur fille vienne les interrompre en rentrant de l'école. Annaëlle avait l'habitude de les retrouver à la limite de faire l'amour sous ses yeux, mais était toujours très mal à l'aise ce qui faisait énormément rire ses parents qui la nuit venue, quand leur fille dormait lourdement, passaient des heures à se faire plaisir et à reprendre les choses où ils les avaient arrêté.

Mais cette habitude ne se répétera plus car ils ne se sont pas disputés pour quelque chose de banale, cette fois. Et il n'y aura définitivement pas de retour en arrière.

Alors qu'Annaëlle continue d'argumenter pour que son père reste au sein de la famille, ce dernier secoue sa tête de gauche à droite et embrasse longuement le front de sa fille.

—« Je t'aime ma chérie »

Il se lève ensuite et quitte définitivement l'appartement sous les hurlements et les pleures de la jeune fille.

Annaëlle est tellement hors d'elle que sa mère est obligée de venir la calmer alors que ce n'est pas elle qui avait l'habitude de le faire auparavant.

L'adolescente a toujours aimé ses deux parents équitablement mais son père était celui qui s'occupait le mieux d'elle et qui la comprenait surtout le plus.

Maintenant qu'il n'est plus là, comment va t'elle faire pour survivre dans cette vie qu'elle n'a jamais vraiment aimé ? Et qu'elle aimera encore moins maintenant qu'il n'est plus là...







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𝐌𝐨𝐧 𝐒𝐚𝐮𝐯𝐞𝐮𝐫 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant