une batterie

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Une batterie, mélodie répétitive qui détruit. Elle hante les pensées sans jamais se taire. Son rythme changeant aux saisons de la journée et son côté si fragile me fascine. Cette chose si insignifiante dans le monde mais qui, à notre échelle, devient le plus cruel des trésors. Impossible à attraper, impossible à arrêter. Tantôt accompagné de leurs gestes, tantôt de leurs mots. Ils ne comprennent pas l'impact sur ce petit fil de laine tressée. Elle résonne ; mélodie merveilleuse à leurs yeux. Chaque pièce, chaque goutte d'huile coulant sur le métal qui les compose et sur cette petite lame en est pourvue. Des notes devenues dissonantes au fil de la détérioration... pourtant, enfin cette musique paraît plus douce, plus agréable à supporter que les milliers de milliards de minute auparavant.

Le disque tourne, attendant la fin de la chanson calmement. Certains disques frôlant le déraillement de nombreuses fois tandis que d'autres gardent leur musique parfaitement linéaire. Et puis il y a eux. Les disques incompris. Ceux qui ne parviennent pas à entendre la merveilleuse mélodie qu'ils contiennent. Eux, ils n'entendent que le bruit interminable qu'on leur a décrit, celui qui met un temps fou à s'éteindre. Alors ils tentent, un petit coup d'accélération pour les plus chanceux, un coup dans le tourne disque qui s'effondre et se brise pour la majorité des autres. Ceux-là, on a beau appeler le meilleur mécanicien, on ne peut plus les réparer. Alors on les amène au recyclage, parmi leur semblable, parmi les tournes disques abîmés par l'attente et ceux qui ont vu leur mécanisme se bloquer sans même avoir pu émettre une note.

Le plus drôle dans tout cela, c'est que bien des mélodies s'insurgent de ces destructions, elles se plaignent des dégâts qu'ils causent au parquet en tombant et des pièces qu'on ne retrouve jamais. Alors, des petits filets on finit par être installés sous chacun d'eux. Mais seul certain arrive à le viser pendant leur chute.

C'est un duel de sourd de leur expliquer que cette chute n'est jamais voulu. Bien au contraire, ils n'attendent que l'on les en empêche et qu'ont les sorte de cette boucle infernale. Ces mélodies n'attendent que de pouvoir enfin s'entendre, enfin terminer leur disque sans rien demander d'autre mais ce n'est pas ainsi que tout son passe. Le temps ne le permet pas.

Du haut de l'horloge centrale il les surveille. Parfois, il s'ennuie trop ; alors il fait se rencontrait certaines chansons. Il arrive souvent qu'elles s'accordent avant qu'il ne les sépare à nouveau.

Ils ne savent pas s'assoir, ralentir le pas pour profiter... non ils ne savent que courir, se plaindre de cette course et accélérer à nouveau. Ils ne font que regarder en arrière en se morfondant sur les premières notes de leur musique dont ils sont si fiers. Ils m'énervent.

Je les exècre car j'aimerais être comme ceux qui ont le courage de voler jusqu'au parquet, j'aimerais être comme ceux qui courent sur leur ligne sans jamais doutaient de leur chemin, de ceux qui déraillent et se remettent seul en marche. Moi on ne fait que de me ralentir. Le temps me regarde en ricanant, je crois que je suis son petit joué. Il se régale à tester sur moi ses nouveaux obstacles sans pour autant mettre sur ma route des mélodies qui pourrait m'être définitivement fatale. A la place il me raye mon disque par ci par là, il attend de me voir trébucher et me ranger du côté des voltigeurs. Il essaye mais il n'y parvient jamais.


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