Chapitre 25

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/!\Dernier chapitre pour faire vos pronostic sur le troisième secret/!\

Lundi 21 Mai 2018 12h30

PDV Ariana

Des rires. Des sourires éclairant des visages véritablement heureux. Une journée, une après-midi, une soirée et une nuit parfaites. Des moments tendres, joyeux, inoubliables. Des câlins, des caresses, des bisous. Tant de choses réunies en une seule et même photo. Tant de sensations inscrites à l'intérieur, retraçant le déroulé d'une journée parfaite et unique.

Une photo magnifique qui pourtant me fait tant de mal. Une photo me représentant avec trois des personnes importantes et devenues essentielles à ma vie. Une photo qui me rappelle sans cesse ce que j'ai perdu. Ou plutôt ce qu'on m'a enlevé.

Je sais très bien que je me fais plus de mal qu'autre chose de regarder cette photo à longueur de journée mais d'un autre côté, ça me permet d'avoir l'impression d'être avec eux, de revenir à ce jour où tout allait encore bien et qui pourtant n'est pas si loin. 

Lors de mon passage express pour récupérer quelques affaires supplémentaires avant mon départ, Steph m'a donné cette photo qu'il venait à peine de faire développer pour la mettre sur le tableau des souvenirs avec toutes les autres photos des clients du gîtes. Il l'a décrochée spécialement pour me la donner et je n'ai pu retenir de nouvelles larmes venues s'inviter sur mes joues alors que je venais à peine d'arriver à sécher les anciennes.

Comme Olivier, il a tenté de me retenir et de ne pas me laisser partir. Mais à lui non plus, je ne lui ai pas laissé le choix, j'ai fait mon sac, glissé la photo à l'intérieur, je l'ai pris un moment dans mes bras en lui assurant que tout allait bien se passer pour tenter de le rassurer, et de me rassurer également je crois, et j'ai fini par monter dans le taxi que j'avais appelé pour qu'il me conduise à l'aéroport.

J'avais la possibilité de prendre seulement un vol le lendemain matin pour la France, mais en restant chez mon oncle pour la nuit, je prenais le risque de voir débarquer Olivier à n'importe quel moment, et je n'aurais pas supporté une nouvelle confrontation avec lui. Je n'aurais pas supporté de voir à nouveau cette douleur dans ses yeux, de continuer à essayer de lui mentir et lui faire du mal.

Alors pour abréger tout ça, j'ai pris le premier vol en direction de Lyon et deux heures plus tard j'étais en France. Bien entendu, pour ne pas avoir à poireauter dix ans à attendre un taxi, j'ai envoyé un message à Tristan en lui disant à quelle heure j'atterrissais et qu'il aurait intérêt à être là. Il m'a laissé attendre une heure. Et bien sûr, ce "retard" n'était que le début de sa petite vengeance. Depuis pratiquement 4 jours que je suis rentrée en France, j'ai l'impression qu'il s'est écoulé des mois.

Je resserre le plaid autour de mes épaules et lâche une grimace en appuyant ma tête contre la fenêtre à mes côtés. Je ferme les yeux et soupire longuement tout en remontant mes genoux contre moi. Cet endroit est mon refuge, déjà petite quand mon père criait trop fort ou que je voulais échapper aux blagues débiles de mon frère, je venais m'assoir ici, sur ce rebord assez large devant la fenêtre de ma chambre pour regarder à l'extérieur et me mettre dans ma bulle.

Rester ici est le seul moyen que j'ai de ne pas croiser mon abruti de frère, ma chambre est le seul endroit de la maison auquel il n'a pas accès. C'est un peu comme notre tradition totalement absurde concernant l'ascendant des hommes sur les femmes, ma mère a instauré cette règle dès ma naissance, que se soit pour mon père ou pour Tristan, personne n'a le droit de venir me déranger et m'embêter quand je suis ici. Et aussi surprenant soit-il, ils ont toujours respecté ça. Mais il suffit que je mette un pied dans le couloir et ma bulle de protection explose.

Abandonnés [Tome 1] #OG {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant