J'entendais sa respiration dans la nuit noire, il n'y avait que la lune qui éclairait la grande pièce où nous dormions. C'est ses ronflements qui me tiraient de ma non somnolence, donc je m'extirpais du sofa, mis mon gilet et enfuis mon insomnie dans la bas de cette brise nocturne. Le silence, même le monde m'offrait ce que mon fort intérieur ne pouvait pas. Je pensais encore et toujours alors que je savais ce qu'il fallait faire. Lui et moi on avait traversé tellement d'épreuves, passés le cap de tellement de choses que peut être valait il mieux qu'il sache que sa femme était amoureuse de lui et qu'elle s'était résigné à la formalité. Pourquoi devrai je avoir honte? Il était mon mari depuis un an, je voyais dans son regard ce que moi même je cachais depuis tout ce temps. Mais pourquoi serait ce à moi de mettre des mots? Ahh seher! Je tournais en rond, oublieuse du monde, sans pour autant trouver de réponses. Il me manquait quelque chose, je n'arrivais plus à être proche de lui sans qu'il sache ce que je ressens pour lui, sans qu'il comprenne mes actes, il n'était pas juste mon mari, je voulais qu'il soit plus.
« Hiç uyumadin mi? » me demanda Yaman qui se trouvait juste derrière moi
« Uykum yok aslinda... sen? »
« Kaçti.... je t'ai vu derrière la vitre »
Il s'avança un plaid à la main, il m'enroula dedans, mais lui n'était qu'avec un pull de pyjama, qui ne devait pas du tout lui tenir chaud. Alors je l'invitais à me rejoindre à l'intérieur. Il comprit de suite et sans rompre notre silence, son corps m'offrît la plus belle des sensations.« Neden burdasin? » me demanda t il
Je ne savais pas quoi lui, il me faudrait une semaine ou peut être plus pour lui expliquer, alors que devrais je inventer pour fermer le sujet d'une question typiquement simple.
« soyledim yaa.... pek uykum yok. »
« Hayir.... yani, taniyorum artik. C'est pas l'allure de quelqu'un qui n'a pas le sommeil, mais plutôt de quelqu'un qui réfléchi trop. Ne oldu sana? Ne sakliyorsun benden? »Il avait mit le doigt là où ça faisait mal.
« Düşünüyorum işte."
"Ne düşünüyorsun? Anlatmak ister misin?""Yapamam."
"Neden?" Soruyo bana"Çok şeyler var ya.... " söyledim ona
Il s'est tourné vers moi et là l'une m'offre sa plus lumière, l'éclat gris dans les tréfonds de ses yeux marrons, ses prunelles bordées par des cernes violettes qui pointaient sous son épiderme, il était fatigué mais cherchait des réponses tout comme moi. Il n'était pas heureux, il faisait bonne figure, comme si il attendait quelque chose. Tout chez lui trahissait sa fatigue, son agacement, son éreintage.
« ne var... Ben mi? Yani sorun, benimle mi? »
« Sorun yok aslinda. »Le silence c'était réinstallé, mais je ne me sentais pas de rester près de lui, j'avais des bouffée de chaleur, le stress qui menaçait de monter, il fallait que je bouge.
Je retirai le plaid, m'en allait mais il me retint. Sa main encore chaude se posa sur mon avant bras. Et il chercha mes yeux, il cherchait ce que moi même je n'avais pas trouver.
« Ne ariyorsun? » demandai je
« seni..." avoua t il
« Anlamadim »Toujours en me toisant, il prit une grande inspiration et entreprit un monologue auquel je ne m'attendait pas:
« Biliyorum, zor senin için, yani kalirdin burda, benimle, herşeyi rağmen, Yusuf için.... si tu veux partir je t'en empêcherai pas, tu as le droit de vivre ta vie, mais Yusuf à besoin de nous. Si tu veux reprendre ta chambre, t'es habitudes tu peux, je t'en empêcherai pas, j'ai compris que ce mariage te rend malheureuse. Je veux pas que tu souffre pour moi, pour les apparences, je veux.... juste que tu sois à l'aise, que tu te rend pas mal, rahat ol. Eski yaman yok zaaten, gitti o, korkma benden... »
Sans détacher mes yeux de lui, je pris sa main dans la mienne, là tournait et posais mes doigts à l'intérieur de sa paume
« Senden korkmuyorum... »
« Niye boyle davraniyorsun benimle? »
« Çunku... »
« Çunku ne? Konus benimle lutfen. » me supplia t ilIl referma sa main autour de mes doigts et s'approcha de moi, j'entendais les battements de son cœur
« Çunku korkuyorum... »
« Neyden ? »
« Benden. » dis je en baisant ma tête, le feu m'était monté au joues et je n'arrivais plus à le regarder« Gozlerin kaçma benden, gozlerime bak... »
Impossible de le regarder, j'étais à deux doigts de déposer les armes mais je me battais contre moi même, l'aimer me tuais littéralement, je savais qu'il avait le pouvoir d'anéantir ce que je ressentais pour lui il me l'avais déjà prouver par le passé et j'en mourrai cette fois ci« Seher... » chuchota t il dans la nuit
Choquée je levais ma tête vers lui c'était la première fois qu'il prononçait mon prénom et c'était comme un avoeu.
« Korkma yanindayim... »
« Yapamasin... Çunku oldurecek beni »« Asla.... »
« Oldurdun beni »
« Yalan soyledim, unut soyledeklerim ne olur. »
« Yapamam »
« Tamam... boşver. Ben yatıyım artık."Il allait s'en aller mais ma main serra la sienne, je ne voulait pas qu'il parte, je voulais qu'il comprenne j'en avais marre de jouer au chat et à la souris avec lui. Je voulais qu'il m'aime autant que je l'aime.
« Gitme... kal. »
« Burdayim ama ... »
« Yalniz birakma beni. »
« Asla. »
« Korkuyorum ama duygularimdan... Çunku seni.... ben seni... »Il plongea droit dans mes yeux, remis en place une mèche derrière mon oreille, et approcha son visage vers le mien, murmura:
« Seni seviyorum »
Je cru que j'allais tomber. Mon sang se glaça dans mes veines, j'avais l'impression d'avoir perdu mon souffle je n'arrivais même pas à répondre, une larme chaud roula le long de ma joue et il l'essuya aussitôt
« Ağlama." Sussura t il
Il me serra contre lui et mes bras s'enroulèrent autour de lui je ne pouvais rien lui offrir d'autre pour le moment. Il était fort, chaud, doux son contact me rappella qu'il était tout ce que je voulais. Je l'aimais, j'avais besoin de lui. Je le serrai davantage comme si j'avais peur qu'il s'échappe.« Hiç birsey soylemene gerek yok. Beklicağim. Sonsuza kadar seni beklicağim."
« Hadi yatalim artik » il nous entraîna à l'intérieur de la chambre et au moment où il allait retourner au lit, je lui tirais sa main pour qu'il me fasse face.
« Dur »
« Evet? » dedi
« Seninle kalmak istiyorum »Sans parler, il m'ouvrir le lit et je m'y installais, il me rejoint et s'allongea en face de moi, yeux dans les yeux, je voulais lui donner le monde à ce moment là.
« Bende Seni seviyorum » chuchotai je comme pour moi même
Il ferma les yeux et baissa sa tête comme de honte, de peur d'affronter mon avoeu. Alors je déposai mes lèvres sur son front. Je voulais qu'il comprenne que je le protégerai, oui je le protégerai à ma manière, du monde entier, je le protégerai de lui même, car il était son propre ennemi, il s'infligeait l'obscurité alors qu'il était l'être qui méritait le plus la lumière. Yaman était ma lumière, mon éclipse dans la nuit noire. Je n'avais soudainement plus peur.
En retrouvant ses prunelles remplies d'amour, il m'approcha a lui il pose sa main sur ma joue, et moi la mienne cherchait la chaleur de son visage. Ses yeux trahissaient son anxiété, son amour, il était dépassé par les récents événements. Il était décontenancé tout comme je l'étais. Cependant ça ne l'empêcha de déposer les armes sur mes lèvres. Il scella notre amour avec un baise solennel et chaste. Son visage épousa parfaitement le mien, comme sa vie avait être étroitement liée à la mienne depuis le départ. Je ne voulais plus le fuir, je voulais marcher avec lui main dans la main parce qu'il était mon égal, mon alter ego, mon contraire, il était Yaman et j'étais sa seher.
Mon amour pour lui répondait à ses attentes, je n'arrivais pas à quitter l'étau de ses bras ou la chaleur de ses lèvres. Les mots ne suffisaient soudain plus à ce qu'il représentait pour moi. Après s'être promis le monde, nous laissâmes en suspens les peurs et la fatigue eu raison de nous. Je m'endormis cette nuit là pour la première fois dans les bras de mon mari, oui mon mari et c'était la première fois que je dormais dans ses bras en un an de vie commune .