Les jours passaient et je consacrais le clair de mon temps avec neslihan à finaliser les préparatifs de son mariage, sans trop bouger de mon lit comme l'avait stipuler mon mari. Il était souvent à la maison sauf en cas d'urgence ou de réunion. Avec Yusuf on se consacrait à la lecture, à la découverte de la nature et bien sûr comme son oncle il prenait soin de moi. Je sortais rarement de ma chambre sauf pour aller manger ou prendre l'air avec Ziya abi. Le sommeil n'était toujours pas réparateur mais je dormais beaucoup et me sentais essoufflée au moindre effort. La faim se décuplait sans que je n'y comprenne grand chose mais bébé avait besoin de force donc je mangeais et ne posais pas de questions. Les jours et les semaines défilaient, j'étais suivis par une gynécologue et une sage femme qui venait souvent me voir pour faire le bilan, m'aider à bien me préparer pour les mois a venir et me conseiller, je me sentais donc entouré, tout allait bien. Quelques jours avant le mariage de neslihan, je m'angoissais à la vu de ma penderie car je n'avais rien à me mettre. Mon ventre grossissait à une vitesse folle et se voyait beaucoup plus. Je me mi à pleurer à chaudes larmes, les hormones. J'étais très sensible plus que de raison, je pleurais, boudais, je passais par toutes les émotions et personne ne m'en tenait rigueur.
« Neden agliyorsun? » me demanda un soir Yaman
« Je n'ai plus rien qui me va... je suis devenue grosse je mange beaucoup parce que bébé en a besoin mais ça grossit et je ne rentre plus dans mes vêtements. Et y'a le mariage à neslihan... »
Il me tira contre lui et m'embrassa amoureusement.
« Bak, tu grossis pour notre bébé c'est normal, et tes tellement belle comme ça, la grossesse ça te rend magnifique je t'aime avec ton ventre et tout le reste. Sen toparlan kendine, biz halediyoruz o isleri. Demain je t'emmène acheter ce qu'il te faut. Tamam mi? »
J'hochais la tête. Il avait le don de le calmer et de me donner ce que je voulais et peut importe l'heure. Il cédait à tous mes caprices de femme enceinte.« Demain je dois aller chez nadriye Anne jusqu'au mariage, ça ne te pose pas de problème? »
« Non, je te déposerai après les magasins avec Yusuf et je viendrai te voir en journée jusqu'au mariage. »
Je voyais que ça lui faisait quelque chose mais je ne voulais pas lui mettre de doutes donc je ne dis rien.Le lendemain, après avoir fais deux magasins, je ne fus pas convaincue donc j'abandonnais l'idée de trouver ma robe. Il faudrait que je trouve une autre solution mais pour l'heure Yaman était inquiet, il voulait que je me repose nous avions trop marcher. J'étais en train de penser au fait que ce soir je ne dormirai pas avec lui et ça m'angoissais beaucoup. On décidait de faire une pause gourmande car je mourrais de faim et il fallait nourrir bébé et Yusuf. Au bout de 3 morceaux de baklava, je décidais qu'il était temps que je me contrôle et nous prîmes le chemin de nadriye Anne. Plus nous approchions plus je redoutais ce soir, oui je n'arrivais plus à dormir sans lui, oui j'étais chez ma mère mais je sais qu'il ne serait pas à l'aise donc je préfère ne pas lui demander de partager notre lit parce que j'avais peur sans lui. Le trop plein de sucre me faisait tourner la tête, donc à peine arrivée chez Anne que Yaman m'installa dans la chambre pendant que nadriye Anne et Yusuf sont sortit faire les courses.
« Ne var ? » me demanda t il en caressant ma joue
« Hiç sen nasilsin? »
« Ben iyiyimde, mais toi t'es ailleurs et t'es toute pâle. Tu veux que j'appelle le médecin? »
« J'ai ma glycémie qui est monté a cause de la baklava, onemli birsey degil, merak etme. »
« Sur? Tu te sens pas mal? Tu peux me le dire. »
« Eminim. Kafana takma. Quand tu vas rentrer tu vas faire quoi? » demandai je pour savoir si j'allais lui manquer.
« finir un dossier important, vérifier nos rendez vous avec la gynécologue et commencer à regarder la chambre de bébé que tu m'avais montrer. »
« Acilen yok, on peut regarder ça ensemble. Repose toi. »
« Shhht toi pense juste à être détendue, le reste je m'en occupe. »
Je m'allongeais contre lui et je partis rejoindre les bras de Morphée.« size çok özledim. Uyu hayatim, ben burdayim. » lis je en couvrant les yeux.
Yaman m'avait rédigé un petit mot avant de partir apparemment. Il était 13h quand je sortis du lit pour rejoindre Yusuf et Anne dans le salon. Les deux mangeaient des fruits devant les dessins animés. Anne m'installe sur le canapé confortablement, sans surprise je m'assoupis.J'avais chaud, très chaud j'ouvris les yeux et le soleil se couchait. Personne autour de moi, aucun son à la maison.
« -Yusuf? »
Rien... Je voulais me lever mais mon poids et ma fatigue ne me le permettais pas.
Le téléphone se mit a sonner. Mon mari« -Iyimisin? » me demanda t il
« -Evet ... » et j'éclatai en sanglot.
« -Birsey mi oldu? Seher, aglama hayatim. »
« -Seni çok ozledim, Yusuf yok burda, ses yok... yalnizim galiba. »
« -Tamam nefes al, hemen geliyorum. »La porte s'ouvrît c'était Anne, elle courut vers moi.
« -Neoldu sana kizim ? »
« -Sandim ki.... »
« -Merak etme, ben bahçedeydim, Yusuf uyuyor, Yaman bey oglum aradi, geliyor. Il m'a dit que tu pleurais.... Seher, atesin var senin. »
Oui j'étais fiévreuse. Mon état psychologique interférait avec mon état physique. J'étais très angoissée depuis quelques jours et de savoir que Yaman ne serait pas auprès de moi les nuits, m'avait fait littéralement tombé malade. Il me manquait et lui seul pouvait arriver à me détendre.
Nadriye anne mouilla des serviettes et les posa à chaque plit de mon corps. Les coudes, le bas de mon ventre, derrière mes genoux, sur mon front. La fraîcheur s'empara de moi et je laissais mon inconscient prendre le dessus.J'entendais des voix près de moi, mais je n'étais pas en état de poursuivre.
Je sentais des lèvres sur mon front et je savais qu'il était là. Je pris une profonde inspiration avant d'ouvrir les yeux. Il avait le visage crispé, les rides de son front étaient apparentés j'en déduis qu'il était inquiet.
« -Uyandîn. »
« -Burdasin » dis je à moitié consciente
« -Burdayim ve burda olucagim, sizinle. »
Il leva mon pull, retira la serviette mouillée et posa sa main sur mon bidou apparent. Il ferma ses yeux comme se connecter, pour réaliser. Je voyais son visage s'adoucir.« -Hastasîniz, atesin var. »
« -Geçti. Iyiyiz. Sen bizimle, iyiyiz. »
« -Seher, ne oldu? »
« -Korktum, yani ben burda, sen oraya. Ben sensiz uyuyamiyorum. Uyuyamiyoruz » dis je en posant ma main sur la sienne, qui n'avait pas quitté mon ventre.
« -Ben burda kalicagim sizinle. Nadriye annemla konustum. Je vais rester aider ta mère et veiller sur vous jusqu'à ce qu'on rentre à la maison. Tu as besoin de repos, et Yusuf manque à sa grand mère. »
« -Tamam. Nadriye Anne nerde? »
« -yuruldu, elle est partit dormir. Et nous on va faire de même mais est ce que tu as faim? »
« -Hayir sen? »
« -Yedim annenle, sohbet ettik biraz allah sukur. Hadi gel, uyuman lazim. »
Il me porta à bout de bras et m'emmena dans la chambre d'amis qui était déjà prête.