Pardonne moi, si le monde n'a de reflets que dans tes yeux.

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Le noir, le froid, la honte, c'est tout ce qu'Ellie put ressentir lorsqu'elle ouvrit les yeux ce matin-là. Il était tôt, le soleil n'était pas levé. Bishop pouvait apercevoir la nuit mourir lentement à travers la petite lucarne qui se trouvait face à elle. Elle n'arrivait plus à trouver le sommeil. Les évènements de la veille tournaient en boucle dans sa tête comme une mauvaise chanson. Elle ne parvenait pas à s'en défaire. Si elle osait fermer les yeux ne serait-ce qu'un instant, elle sentait à nouveau le goût acerbe des lèvres de David Silva se heurtant aux siennes. Elle sentait à nouveau la chaleur infâme de son corps contre le sien. Les images défilaient dans sa tête sans cesse, ne lui laissant aucun répit. Elle se remémorait son regard surpris, se posant sur son corps emplis d'anciens hématomes. Heureusement pour elle, il n'avait pas posé de question, se contentant d'embrasser férocement chaque parcelle de peau meurtrie. Chaque baiser, l'avait fait atrocement souffrir, mais elle avait feint le contraire. Chaque caresse était un calvaire, un véritable supplice, une torture infinie. Elle n'avait eu qu'à attendre que ce cauchemar prenne fin. Pour rendre l'affaire un peu moins pénible, elle avait osé remplacer l'image de David l'étreignant par celle d'un autre jeune homme, plus attentionné, plus gentil, plus musclé, un homme qu'elle connaissait depuis des années.

Les légers ronflements qui parvenaient à ses oreilles la firent revenir à la triste réalité. Elle était coincée avec son bourreau dans ce lit. Elle pouvait toujours sentir contre son dos le torse de Silva se soulevant lentement à chaque respiration. Il maintenait fermement Ellie contre lui, un bras autour de sa poitrine. La belle blonde ne put réprimer un frisson lorsqu'elle s'en rendit compte. Elle n'osait même plus bouger, tous ses muscles s'étaient tendus. Des larmes amères ne mirent pas longtemps à se former au coin de ses yeux. Elle les laissa rouler le long de ses joues réfrénant quelques sanglots. La jeune femme avait honte, tellement honte. Elle se sentait sale, souillée, écœurante. Elle ne pouvait plus rien y faire. Charlie Knowles avait gagné la confiance de Silva mais Ellie Bishop en avait payé le prix, elle s'était égarée. Elle n'était plus certaine de pouvoir mener cette mission encore longtemps. Son masque allait tomber, c'était une question de temps. Elle savait refouler ses émotions, cependant, elles étaient trop fortes. Elle allait se laisser submerger. Les blessures étaient trop grandes, trop vives, béantes. Elle avait surévalué ses capacités. Son collègue avait raison, jamais elle n'aurait dû s'engager dans cette affaire et foncer tête baissée. Mais, c'était trop tard, le mal était fait. Son innocence s'était évanouie cette nuit-là, brisant son âme et son être. Elle ne devait pourtant pas oublier qu'elle le faisait pour lui, pour Nick. Pour son partenaire, elle était prête à faire tous les sacrifices, mêmes ceux qui impliquaient de détruire tous ses principes moraux. C'était ce sur quoi elle devait se concentrer pour ne pas se laisser aller. La vérité était d'un coup moins difficile à accepter. Elle se battait pour Nick, comme il se serait battu pour elle. Elle devait rester forte pour lui et pour sa nièce. Les revoir libres et bien vivants seraient sa récompense. C'était cet espoir qui la ferait tenir. Sans Nick, son monde s'effondrait, sans lui sa vie semblait vide, sans éclat. Il lui manquait comme une partie d'elle même. Elle avait besoin de lui et c'était tout ce qu'il devait lui importer. Elle essuya ses larmes du revers de la main.

Ce fut la sonnerie d'un téléphone qui la sortit de ses pensées. Ce n'était pas le sien. David Silva se tortillait à côté d'elle, lâchant son emprise, il bougonna quelque peu avant d'attraper le téléphone sur la table de nuit et de répondre d'une voix encore endormie. Son visage s'assombrissait à chaque seconde. Il raccrocha et brailla un grand « merde ! » qui fit sursauter la blonde. Le brun sortit rapidement du lit et enfila son pantalon. Ellie se redressa s'adossant au mur et ramenant la couverture sur elle :

« Que se passe-t-il ? demanda-t-elle d'une voix assurée.

- Désolé chérie, je ne voulais pas te réveiller ! S'excusa-t-il faussement.

J'en parlerai au diable #ellick ( Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant