- J'ai croisé Arthur Gralf en venant ici, annonça la marquise Diane Melbourt, une de mes dames de compagnie.
Diane était une des premières personnes que j'avais rencontrée ici. Du haut de ses 24 ans, elle était un peu plus âgée que moi, mais c'était celle dont j'étais le plus proche. Ça faisait 6 ans qu'elle était mariée à George Melbourt, et ils avaient deux magnifiques enfants. Thomas, le plus grand, avait quatre ans, et Matthew en avait deux.
- Et il avait beaucoup de choses à vous dire ? demanda Ruby Wels, un rire dans la voix.
La duchesse était la personne la plus joyeuse que je connaisse. Jamais je n'avais vu la moindre tristesse dans son regard. Sa joie de vivre était communicative. Ruby avait 26 ans et trois enfants, Robert, huit ans, Joseph, sept ans, et Daisy, un an. Son mari, Bertie, était toujours très aimable, et très joyeux. Leur mariage avait été arrangé mais ils étaient très heureux et allaient très bien ensemble.
- Comme à son habitude, il se plaignait de notre reine bien sûr. Je suis désolée Elaine.
- J'ai l'habitude depuis le temps. Qu'avait-il à me reprocher cette fois ? demandais-je, curieuse.
- De prendre une jeune femme enceinte, sans vérifier la véracité de son histoire, car ça serait une honte terrible d'accueillir dans ce palais une fille de mauvaise vie, l'imita Diane.
- Oh... Et vous, qu'en pensez-vous ? demandais-je.
Diane sourit avant de poser sa tasse de thé.
- Et bien, je pense que vous êtes une reine juste. Je pense que cette jeune femme doit être bien heureuse d'être tombée sur vous, et que son bébé sera forcément bien si vous veillez sur elle.
- Et vous Ruby ?
- Je ne sais pas si l'histoire de cette femme est vraie. Nous pourrions le savoir, et je pense que le marquis va envoyer quelqu'un enquêter sur la famille de cette fille pour savoir si c'est vrai, parce que tout ce qu'il veut c'est un poste plus haut, et il se sentirait important d'avoir démasqué ce qui ne serait rien d'autre que la grande détresse de cette femme. Parce que peu importe si son histoire est vraie, si c'est faux, alors cette jeune femme veut reconstruire sa vie, et nous devrions tout faire pour l'encourager. Mais entre nous, je ne pense pas qu'elle nous ait menti.
Ruby but une gorgée de son thé. Souriant, je fis de même avant que l'on frappe à la porte. Un garde entra.
- Votre Majesté, une domestique souhaiterais vous parler. Je lui ai dit de partir mais elle insiste.
- Faites la entrer. Laissez-les toujours entrer.
- Oui madame.
Peu après la sortie du garde, Edith entra.
- Oh, Edith, je suis ravie de vous revoir.
La jeune femme fit une révérence maladroite, faisant rire mes dames d'honneur, et rougir Edith.
- Ce n'était pas méchant, excusez nous, s'excusa Ruby.
La jeune femme fit un sourire timide comme seule réponse.
- Vous vouliez me voir ? demandais-je.
- Je... je voulais vous remercier.
- Mais c'était bien normal. Je ne voulais pas vous laisser mourir de faim enfin.
- Mais ce que vous ne saviez pas c'est que vous et le roi étiez mon dernier espoir. Je suis allée dans toutes les maisons de la ville pour demander un travail, je suis allée dans toutes les auberges, mais personne ne voulait de moi. Personne ne voulait croire à ce que je disais. À ce que je vous ai dit.
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Elaine et Henry
RomanceElaine est devenue reine d'Angleterre après son mariage avec Henry. Deux ans et neuf mois après le mariage, aucun enfant n'est encore né, et Elaine a déjà fait quatre fausses couches. Le problème ? Une ligne dans leur contrat de mariage indique cla...