Dans une réalité toute autre, quelque part dans le temps.Len tremblait comme un enfant tandis que l'air pollué le transcendait, écorchait sa trachée, brisait ses os. New York avait des allures beaucoup trop romanesque pour être vraie
C'était son tout premier jour à se perdre ici, entre les énormités ; il voulait profiter.
Len s'était rendu à New York après avoir déserté le foyer familial malsain et pressurisant, qui l'avait torturé avec ses idées conformistes et campagnardes.
La liberté se dessinait au beau milieu de l'Hudson.
Tout semblait immense.
Len voulait vivre une vie un peu frivole, voyager, dessiner, écrire. Vivre d'un rien. La ville la plus apte couvrir ses désirs était New York.
Protégé par son large imperméable noir et les cheveux rouges devant ses yeux, Len n'apercevait qu'une joie dévorante. Celle de vivre pour de vrai. Le tintement des trois pièces dans sa poche annonçait la richesse, le bruit des klaxons introduisait la vie.
Len décida de dépenser les trois pièces pour combler le trou dans son estomac. Il vit un petit fast food dans un coin de rue et s'y dirigea avec insouciance. Len pensait trouver un humain assez aimable pour l'héberger gratuitement, c'était tout. Il n'avait rien prévu, juste trois pièces.
Il entra et une odeur de friture très désagréable le parcourut; les gens bavardaient joyeusement autour d'espèces de tas de nourritures informes, sensés ressembler à des hamburgers. Cela dit, Len avait trop faim pour s'en rendre compte.
Il prit place sur une table propre mais pas trop. L'ambiance citadine le dépaysait complètement, sa maladresse prit le dessus lorsqu'il s'adressa au serveur et il bafouilla des énormités. Len s'énerva contre lui même.
On lui apporta son repas, qu'il saisit de ses mains tremblantes en marmonnant un grommellent.
Puis, à une table au loin, Len entrevit un jeune homme à la peau foncée, dont les yeux marrons brillaient d'un éclat particulier. D'un éclat qu'il connaissait, Len en était certain.
Cet homme riait, il avait l'air heureux, entouré de quelques camarades aux sourires flous. Ses cheveux noirs et ondulés s'écoulaient contre ses joues métisses.
Une sensation étrange saisit l'âme de Len, descendit jusqu'à ses pauvres yeux déjà trop pleins de lumière et y créa des larmes. L'éclat des yeux de cet individu avait déclenché des larmes.
Len eut un mouvement de recul envers lui même. Il avait l'impression de connaître l'individu depuis très très longtemps, depuis plus longtemps qu'il ne se connaissait lui même - ce qui était tout à fait impossible.
Pourtant des sanglots emprisonnèrent sa gorge, Len fondit en larmes devant l'éclat familier des pupilles d'un humain nouveau à ses yeux (et pourtant vieux à son âme) Il cacha son visage entre ses mains et se mit à sangloter comme un enfant, sans savoir pourquoi de simples iris le secouaient.
L'individu en question se nommait Jaylin. Il habitait à New York depuis toujours, avec ses deux parents aimants et sa petite soeur. C'était un humain intelligent qui menait une vie pleine de tranquillité aventureuse.
Il aimait bien parler aux gens, découvrir leurs vices et leurs couleurs. Il aimait l'attrape coeurs de Salinger. Il aimait la vue du haut des buildings.
Et il y a plus longtemps que lui même, il avait aimé l'alcool et la mort, mais surtout un homme de petite taille avec des cheveux roux et de jolis yeux.Lorsque Jaylin vit un garçon recroquevillé, dont la mince poitrine se soulevait au rythme des sanglots et dont les cheveux presque roux dissimulaient une figure attirante, il s'en approcha. Pour lui demander si tout allait bien, pour l'aider, pour se moquer un peu.
« Eh, tout va bien ? »
Lorsque le garçon releva la tête, Jaylin vit ses yeux. D'un bleu transcendant, parcouru de larmes cristallines. Il connaissait la profondeur abyssale de ces pupilles par coeur et
n'avait pas besoin de les examiner pour en connaître tous les recoins.Lui aussi eut envie de pleurer, mais Jaylin refoula ses larmes. La sensation de connaître l'homme en face de lui le perturbait beaucoup, c'était comme s'il le connaissait mieux qu'il se connaissait lui même. Sans avoir à apprendre à le connaître.
Jaylin trembla; alors que jamais il ne se laissait fissurer, un simple éclat de regard l'avait brisé.
« Je vais bien...merci, dit doucement Len.
-Pourquoi est ce que vous pleuriez ?
-Pour rien. Je vais mieux maintenant. »
Ils ne se quittaient pas des yeux.
« On se connaît ?
-Pas à ce que je sache. »
Jaylin eut un sourire très sincère, que Len crut reconnaître.
« Enchanté, je m'appelle Jaylin Byron.
-Len. Len Copperfield, mais je ferai mieux de changer de nom avant que mes parents me retrouvent... »
Leurs mains se serrèrent et leurs âmes se mirent à battre comme des coeurs.
Len se leva, mais du haut de ses 165 cm, il n'atterrit pas très haut. Jaylin le scrutait du haut de son mètre quatre vingt six.
« Oh tu es tout petit, c'est fascinant !
-HAah ? J'ai que 16 ans ! J'suis toujours en pleine croissance ! »
J'entends encore
Les vieilles âmes tinter
S'embrasser
Au delà de nos corps
(moi) (louan)c'était la seule fin imaginable.
merci beaucoup, pour avoir lu et pour tout le reste <3
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La déchéance de nous - soukoku
FanfictionDazai et Chuuya étaient raides au milieu de la nuit. Il faisait froid, le vent mordait leurs joues rouges et mouillées, il piquait leurs coeurs déjà brisés. TW ; Dazai et Chuuya donc suicide, automutilation, insultes, violence GROS GROS GROS TW DROG...