- Merci d'être venu me soutenir dans un moment aussi affreux ! Geint encore Sasha, échouée telle une baleine, dans le lit.
La baleine la plus belle d'à côté d'elle, - plus précisément, moi, évidemment !-, lui saisit la main et la serre.
- Je n'abandonne jamais mes compatriotes, ma chère Shashou ! Je traverserais terres et mers pour te soutenir !
Elle produit un rire étranglé, dû à sa position tordant sa voix.
- A la vie, à la mort ! S'écrie-t-elle aussitôt après, levant le poing vers le plafond abimé de sa chambre.
- Oui ! J'approuve en levant le mien aussi.
Franchement, on a l'air de deux débiles ! On paraît aussi despérés juste pour la venue de sa cousine, dans quelques minutes. En fait, ce matin, Sasha-qui-est-ma-meilleure-amie m'a appelé, mourante, pour m'annoncer que sa tante lui avait passé un coup de fil, pour dire, je cite : "Coucou ma belle ! Comment tu vas ?". Je vous passe les échanges habituels que se disent deux personnes faussement proches ; allons directement droit au but. "... Je me suis mise d'accord avec ta mère pour que mon enfant soit hébergé chez toi, cette année ! ... Non, je ne blague pas, ma puce ! Ca va te faire un peu de compagnie, en plus ! Mais mon cœur vient chez toi car, tu sais, ton lycée, c'est le seul qui possède ce que mon chéri veut choisir pour sa vocation !". Oui. Vous avez raison. Je crois qu'elle aime énormément sa fille pour lui donner autant de surnoms qui puent l'amour. Enfin bref, vous avez pu donc comprendre la situation ; la cousine de Sasha vient squatter, à l'improviste, chez elle pendant 365 jours non-stop ! Et dans sa chambre ! Encore, si elles s'entendaient bien... mais de ce que j'ai compris, la dernière fois qu'elles se sont vues, la cousine avait cassé une dent à Sasha, en lui mettant un vilain coup de pied. Par pur amusement, évidemment, comme elles étaient gosses.
Mais bon, tout ça pour dire qu'il était impératif que je la sorte de sa dépression avant que celle-ci ne commence. Un peu de soutien fait toujours du bien !
Nous sursautons, limite bondissons, quand la sonnerie stridente de sa porte d'entrée casse le silence qui s'était installé. On se regarde, paniqués.
- Elle était censé arriver vers 15 heures 30 ! Pas 15 heures ?! Chuchote Sasha, en arborant un air offusqué.
Je hausse les épaules. Faut croire qu'elle a voulu être plus que ponctuelle ! Lentement, nous nous redressons.
- Peut-être que c'est juste le facteur... et qu'il va partir dans 3, 2, 1... Je chuchote à mon tour.
Mais à la place, la personne re-sonne à la porte. Ha...
- Je pense pas, non.
Elle pousse un long soupir, la dépression rebondissant contre les murs autour d'elle. Je suis à la première à me mettre sur pieds, lui tendant mes mains glacées. Elle les prend en émettant un grognement désaprouvateur. Il faut bien le faire un jour, on va pas laisse mariner sa cousine adorée dans le froid de l'été ! Contrairement à ce que vous pourrez penser, on se presse de traverser le couloir pour se poster directement devant la porte d'entrée, -sa maison étant en réalité un appartement sans étages, mais tout de même stylé !-. Sasha se hisse sur la pointe des pieds pour regarder par l'œil de bœuf.
- Ah la maline, elle s'est mise sur le côté !
Je roule des yeux. Tss...
- Bon ! Va t'asseoir dans le canapé ! On va paraître louches, à l'accueillir en mode "Hey !" !
- Ah ouais ?
- Bah oui ! Allez, va-t-en ! Insiste-t-elle en me poussant vers le canapé bleu marine.
Je sautille comme une gazelle, faisant rire mon amis, et termine le dernier bond dans le canapé, télécommande en main. Alors... Je suis donc en train de zapper, à la recherche d'une chaîne potable, en ce merveilleux dimanche après-midi !
- N'empêche, sa poitrine est limite inexistante ! Marmonne-t-elle, juste avant que j'entende le bruit de la porte qui s'ouvre. Salut ma co... Heu...
Pourquoi elle bégaie ? Non, résiste, Alia, ne te retourne pas ! Fais comme si tu fantasmais sur cette grand-mère qui sourit, avec un pull digne de sa maison de retraite.
- Vas-y, entre, entre... Un bruit double de pas se fait entendre, jusqu'à ce que Sasha toussote, dans mon dos. Alors... Alia, je te présente ma... cousine ! Dit-elle d'une voix sarcastique.
Je me retourne, mon sourire-pour-inconnus enclenché. Plus faux-q, il n'y a pas ! Puis celui-ci se fige quand je regarde sa "cousine". Vous voyez, je fais la même tête qu'un chien qui voit un gâteau-chien se faire coupé en deux, sous sa truffe. Heu... Elle a déconné ou quoi, la tata de Sasha, là ? A moins que par cousine, elle entende une personne qui possède d'épais sourcils, une barbe naissante très discrète, et une fine bande d'un probable calson dépassant de son slim ?

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A Cœur Ouvert
FanficFranchement, on a l'air de deux débiles ! On paraît aussi despérés juste pour la venue de sa cousine, dans quelques minutes. En fait, ce matin, Sasha-qui-est-ma-meilleure-amie m'a appelé, mourante, pour m'annoncer que sa tante lui avait passé un cou...