Un jeux?

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Je jouais du piano, Ma-ri se situant derrière moi, c'était l'heure de ma leçon après tout. J'écoutais la mélodie qui s'échappait de cet instrument mais mon esprit était ailleurs, je dirigeais mon regard vers celui qui m'intrigué tant. Ce garçon bizarre, dont j'avais fait la connaissance la veille, était tranquillement adossé sur le canapé bien douillet et lisait un vieux journal. Son expression sur le visage laissait transparaître de l'ennuie et de l'agacement. Je fronçais les sourcils et le fixais intensément de mes yeux bleu. Mais pourquoi est-il là?
Alfred ne m'avait même pas prévenu qu'un inconnu s'apprêtait à s'installer dans la maison. De plus, pourquoi a-t-il dit qu'il deviendrait mon grand frère?
Soudain son regard croisa le mien, ce qui me fis sursauter et rater quelques touche du piano. Ma-ri se rapprocha de moi pour s'avoir si j'allais bien. Je me tourna vers celle-ci pour lui faire un signe de la tête et lui répondre que je n'avais rien. J'affichais un sourire forcé et mon majordome soupirait, elle ne comprenait pas pourquoi j'avais loupé des notes aussi facile je suppose.
J'avais, durant un instant, oublié la présence d'un individu non familier dans la pièce, mais ça ne fut pas long puisqu'il soupira soudainement si fort que l'on aurait dit qu'il voulait se faire remarquer. Ma-ri et moi nous nous tournâmes vers ce jeune homme, intriguées.

— Bon! On sort? Dit-il.

Je ne compris pas tout de suite qu'il me parlait à moi en disant cela. J'affichais une expression d'incompréhension et pencha la tête en arquant un sourcil.
Lui, se leva précipitamment pour ensuite s'étirer en baillant à nouveau, c'est comme s'il venait de se réveiller après un sommeil profond. Est-ce à cause de mon piano? Il est vraiment malpoli ce type!

— Quoi? Pourquoi tu me regarde comme ça? J'ai dis on sort, viens!

Il s'approcha de moi pour me tirer par le poignet, en me levant soudainement de ma chaise je trébuchais et sentis mon corps tomber en avant.

— Mademoiselle ! Cria ma domestique.

Je fermais les yeux, m'attendant à chuter et me faire terriblement mal, mais bizarrement je n'avais même pas sentis le sol. J'avais même l'impression de ne plus le toucher du tout, comme si j'étais dans le bras de quelqu'un.
J'ouvrais doucement les yeux, ne comprenant pas pourquoi je n'étais pas tombée, et vis le visage du garçon à quelques centimètres du miens, j'étais dans ses bras, il me tenait telle une princesse et me fixait d'un regard neutre, on aurait dit qu'il maîtrisait la situation. Un sourire satisfait se dessina sur son visage et je sentis mes joues devenir tout rouge. Pourquoi me tient-il encore? Pourquoi ne me pose t-il pas par terre?
Il commença a marcher jusqu'à la porte, en me tenant toujours dans ses bras.
Hein? Mais qu'est-ce qu'il fait?
Ma-ri pris quelques secondes avant de reprendre les esprits.

— Mais que faites-vous ?! Hurla t-elle.

— Je l'ai déjà dis, on sort. Dit Jason en ouvrant la porte.

— Mais-mais... Mademoiselle a son cours de piano!

— Il est ennuyeux son cours, faut s'amuser maintenant !

Ce... ce n'est pas inscrit sur mon emploi du temps! Père ne sera pas content!
Nous sortîmes de la salle en laissant mon majordome tout seul et dans l'incompréhension totale.
Jason ne me posait pas et sortait du manoir pour se diriger vers le jardin. Je ne pouvais m'empêcher de scruter son visage si parfait. Il est vraiment magnifique, ses yeux aussi son splendide. Nous traversions le jardin sans rien dire. Mes joues n'avaient pas changé de couleurs depuis qu'il me tenait. J'ai le cœur qui tambourine, mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je veux qu'il me pose!

— P-posez moi maintenant, s'il vous plait! Fis-je.

Il s'arrêta pour me regarder ce qui me perturbé d'avantage. Jason ne sortait pas un mot de sa bouche, que c'est dérangeant! Nous nous trouvions au beau milieu du jardin à quelques mètres du portail, il ne détachait pas ses yeux des miens et sourit pour je ne sais quelle raison. Aidez-moi, me suis-je dis. Les battements de mon cœur se faisaient plus forts et plus rapides tandis que la température autour de nous devenait de plus en plus brûlante. Ou bien était-ce moi?

— T'es vraiment rouge tu sais? Ajouta Jason, ça te fais tant d'effet que ça d'être dans mes bras?

Cette remarque me fis sursauter et bégayer, je tentais d'aligner les mots pour construire une phrase avec du sens mais en vain. Il pouffa de rire face à ma maladresse ce qui me vexa d'avantage.

— Bon ok, lâcha cet idiot, je te dépose.

Sans plus attendre, Jason me posa doucement au sol, comme si j'étais un objet fragile. Je pouvais à nouveau respirer normalement, enfin! Je me détournai de lui pour retourner à l'intérieur. Évidemment, si tout se passait comme je le souhaite ce ne serait pas drôle. Je sentis quelqu'un m'attraper le bras et me rapprocher de lui, bien sûr cela ne pouvait être QUE Jason.

— Hep Hep Hep, où tu vas comme ça?

C'est pas vrai ça! Il ne veut vraiment pas me lâcher? Je ne lui ai rien demandé, lui il peut se promener dehors quand il le souhaite alors pourquoi s'obstiner ainsi à me coller?
Je levai les yeux vers lui en lançant un regard noir. Celui-ci affichait un sourire taquin au lèvres. Il enleva sa main pour lever les bras en signe d'abandon, mais je savais qu'il ne me laisserait pas partir comme ça, c'est beaucoup trop facile. J'attendais patiemment qu'il me dise enfin ce qu'il me veut pour pouvoir avoir la paix au plus vite.

— Et si on jouait? Dit-il.

Jouer? Me suis-je dis avec un air étonné. Face à ma surprise Jason pouffa de rire et me caressa la tête.

— Je suis sûr que tu n'as jamais eu d'amis, tu es probablement enfermée dans cette maison depuis ta naissance. Ça doit être triste.

Ce garçon qui fait l'idiot devant moi souriait mais son regard cachait de la tendresse et de la peine pour moi. Après de longue seconde à peser le pour et le contre je me décidai finalement à accepter. Apres tout, y a pas de mal à ça et puis... ça doit être amusant de jouer avec quelqu'un d'autre que Lucifer.

C'est ainsi que l'on commençait à s'amuser, je devais compter la première et Jason, lui, devait se cacher. Après avoir fait le compte à rebours j'ouvris les yeux et me mis à fouiller tout les petits endroits du jardin. Visiblement il était très bien caché car, même en examinant partout autour de moi, je ne le trouvais pas. Ce pourrait-il qu'il soit un peu plus loin par là bas? Me dis-je en regardant à ma gauche, c'est le seul endroit où je ne suis pas allée. Je souris en me disant que c'était sûrement ça. J'allais le trouver rapidement et ce serait à mon tour de me cacher. Je courais du côté où je devais chercher et fini par me perdre au beau milieu d'un champ de fleurs. Bizarre, je n'ai pas le souvenir d'être déjà venu par ici. Je me tournais sur moi même pour admirer le paysage qui s'offrait à moi. Oh non, je me suis perdu. Qu'est ce que je fais maintenant ?
Pensive, je me tenait le menton en me grattant la tête, quand soudain j'entendis un bruit provenant des buissons à ma droite. Oh, Jason? Je ne le voyais pas mais j'étais sûr que c'était lui. Il n'est vraiment pas discret, je l'ai facilement retrouvé. J'affichais un sourire de victoire en me dirigeant vers ces buissons.

— Je t'ai trouvé Jason, dis-je, tu peux sortir maintenant.

Il ne répondait pas. M'a-t-il entendue au moins? Je me rapprochais un peu plus pour toucher les feuilles et regarder autour.

— Jason !

J'approchais de plus en plus ma tête.

— Jason?

Il ne répondait toujours pas. Soit il n'est pas ici, soit il est très mauvais joueur et ne veut pas perdre aussi facilement. De toute façon si c'est ça je m'en fiche, j'ai gagné ! C'est à mon tour de me cacher après! Je secouais les buissons dans l'espoir de le faire réagir.

— Tien donc, un parasite détruit mon jardin.

Une voix roque se fit entendre derrière moi, j'écarquillai les yeux le cœur battant. Cette voix d'homme n'était pas celle d'Alfred et encore moins de Jason ou Ma-ri. Des sueurs froides parcouraient le long de mon corps et je commençais à trembler telle une feuille morte. Je déglutis doucement avant de me retourner pour apercevoir l'homme qui était derrière moi. En voyant son visage froid ma peur ne fis qu'augmenter.

— Je me demande bien ce que je pourrais faire de toi.

C'était nul autre que Bruce Wayne, mon père.

La fille de GothamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant