La fille de Gotham

Une excellente boisson

Sa main, agrippée à mon poignet, se ressaierait. La sensation était douloureuse, l'emprise se faisait de plus en plus forte et je savais que même si je me débâtais de toutes mes forces, je n'arriverais pas à m'en libérer.

- Je t'ai posé une question, s'exclama-t-il.

Aucun son n'osait sortir de ma bouche, ma gorge se nouait et j'arrivais à peine à ravaler ma salive tant l'atmosphère était lourde et désagréable. Néanmoins, je sentais qu'il fallait que je réponde sans tarder, son visage reflétait l'impatience et l'ennui et ses sourcils froncés marquaient un petit rides entre eux.

- Je... j'étais juste curieuse..., arrivais-je enfin à sortir.

- Les enfants sont-ils toujours aussi curieux? Qui es-tu? Et qu'est-ce que t'es venu faire chez moi?

Bien que je n'étais pas attachée à lui et que je ne ressentais rien à son égard, je sentis un léger pincement au cœur. Il ne savait même pas à quoi ressemblait sa fille, normal il ne l'avait jamais vu, c'était à se demander s'il était au courant de mon existence.

- Je m'appelle Athéna monsieur, je me suis perdu dans le manoir, je ne comptais pas atterrir ici.

Son expression semblait s'être très légèrement calmé, il me regardait de haut, me donnant l'impression d'être une misérable bête lui faisant face. Je me posais toute sorte de questions: devrais-je lui implorer le pardon? Devrais le supplier de me laisser m'en aller, lui promettant de ne plus jamais réapparaitre? Ou bien, était-ce déjà fini pour moi?

Alors que je me torturais l'esprit, il me libéra violemment de son emprise, me faisant tomber sur le côté. J'agrippais mon poignet qui me picotait et tournais mon regard vers mon géniteur. Bruce s'était levé, vêtu d'un simple pantalon noir et d'une chemise blanche ouverte, laissant apercevoir son torse bien sculpté et marqué par de nombreuses cicatrices. Il ne posa pas un seul regard sur moi, se contentant d'aller ouvrir les rideaux pour enfin libérer la chambre de cette sombre et flippante ambiance qui régnait depuis bien trop longtemps maintenant.

L'homme brun se dirigea vers son bureau pour se munir d'un objet que je n'avais pas eu le temps de voir. Oh non, que fait-il? C'est un couteau? Une hache? Ou un pistolet? S'en est fini de moi! Je fermais fortement les yeux et me crispais, m'attendant à ce qu'il me mette une balle dans la tête. Il se rapprochait à grand pas, je restais assise au sol avec mon poignet gauche tenu par ma main droite, puis je sentis quelque chose de froid se cogner tout doucement contre mon front.

- Eh, ouvre les yeux, me dit-il, je ne compte pas te tuer avec ça.

Quand je fini par lui obéir, j'aperçu un verre de lait qu'il me tendait juste devant mon visage. Surprise, je levai mon regard vers lui.

- Bois, tu commences à me faire perdre patience.

Sans plus tarder, je lâchai mon poignet pour prendre le verre entre mes mains. Bruce, quand à lui, s'assit à nouveau sur le divans avec un autre verre de lait à sa main. Je le regardais curieusement boire sa boisson avant de ramener mon attention sur ce qu'il m'avait offert, je commençais à mon tour à la gouter avec méfiance. A mon grand étonnement, c'était super bon! Je me mis à prendre de grandes gorgées, il avait un gout particulier de fruit. Bruce me fixait longuement mais je décidais de ne pas y prêtais tant d'attention.

- Ça à l'air de te plaire, c'est à la fraise.

- Oui c'est trop bon! lui répondis-je avant de laisser sortir un petit rôt après avoir fini mon verre.

Oups, je mis immédiatement ma main libre devant ma bouche. Mes joues commençaient s'empourprer tellement j'avais honte, je baissais ma tête pour qu'il ne s'en aperçoivent pas. Sous ce silence gênant je réussis à dire simplement: