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Je lis et relis la dernière entrée du journal avec attention, m'assurant de n'avoir raté aucune lettre avant de finalement sourire.

— Le phare !

Le message était caché dans le texte. C'est donc là que je dois me rendre. Le problème est maintenant de pouvoir s'y rendre. J'ai le radeau, j'ai ma destination, mais comment me repérer dans cette étendue sans fin d'eau ?

— Je peux toujours essayer de m'y retrouver avec le soleil, non ?

Faute d'une meilleure idée, je réussis à me situer approximativement et à établir une trajectoire en suivant le mouvement du soleil. Celui-ci commence d'ailleurs à descendre petit à petit dans le ciel. J'espère que j'atteindrais mon objectif avant la tombée de la nuit.

Après avoir rassemblé le plus d'affaire possible dans le sac à dos de l'aventurier, je m'installe péniblement sur le radeau et soupire. Je donnerais tout pour avoir quelqu'un à mes côtés dans cette nouvelle épreuve...


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La barque avance lentement mais sûrement tandis que je rame modérément pour ne pas m'épuiser. Aucun phare à l'horizon dans cette vaste étendue de bleu. Je ne manque pas de surveiller les eaux, anxieuse de voir surgir un aileron ou quelque autre vision horrifique.

Mais la nuit finit par tomber beaucoup plus rapidement que prévu. Et le vent avec elle, me laissant seule sur une mer calme, facile à naviguer, mais d'un noir complètement opaque. La lampe torche trouvée dans le sac de l'aventurier est mon seul réconfort alors que je continue à avancer en tâchant de garder un cap.

Tout en ramant d'un geste devenu mécanique, j'observe le ciel étoilé qui me surplombe. Naturellement, mes pensées vont vers Prunelle et Amaury. Ma relation avec ma petite sœur a toujours été houleuse mais elle s'entendait bien avec Amaury. Il faut dire que c'était un grand gamin et cela avait l'air si facile en le voyant à l'œuvre. J'en aurais presque été jalouse.

Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais fait de réels efforts pour me rapprocher de Prunelle. En même temps, qui voudrait être suivie à longueur de journée par un bébé collant, pleurnichard et niais ? Un vrai chewing-gum sur pattes.

Pourtant, la perdre a été l'épreuve la plus difficile à vivre. Même si je m'en sors, que je rentre saine et sauve chez moi, cela en vaudrait-il la peine ? Pourrais-je continuer à vivre en sachant que ma place et celle de Prunelle auraient facilement pu être inversées ? La ligne entre la vie et la mort est si fine et hasardeuse. Aurais-je pu changer son destin en agissant différemment ?

Et qu'est-il arrivé à Amaury ? Qu'est-ce que signifie vraiment être éliminé ? Il ne peut pas être mort lui aussi, n'est-ce pas ? Tom ? Claudia ? Non, ce serait trop, beaucoup trop. Pourquoi serais-je la seule survivante ? Je ne le mérite même pas...

Alors que je baisse la tête, honteuse, un éclat sous l'eau attire mon attention. Je stoppe mon mouvement et essuie mes larmes à la hâte pour mieux observer le phénomène. À la lumière de la lampe torche, une immense bande claire semble effectivement se déplacer sous la surface lisse de l'eau.

Difficile de distinguer la silhouette de la créature mais cette peau tachetée n'est pas sans rappeler la description du requin faite dans le journal de l'explorateur. Intriguée, je rentre les rames et me rapproche du bord de la barque. Puis, ni une ni deux, je plonge mon visage dans l'eau salé.

Mes doigts sont fermement agrippés sur les rebords de la barque tandis que j'ouvre les yeux. Je l'aperçois alors clairement, plusieurs mètres plus bas, gigantesque et se mouvant avec lenteur, un requin à la tête aplatie et au corps de la taille d'une baleine. Quand je refais surface pour digérer l'information, ma surprise est totale. Que faire ?

À peine ai-je le temps de me poser cette question qu'un violent courant fait tanguer la barque. L'immense masse grise-blanche est en train d'avancer à vive allure dans ma direction, son aileron fendant l'eau avec rapidité. Je ne sais pas si c'est moi qu'il vise mais le requin est en train de me foncer dessus ! Et il risque de faire un strike !

Ni une, ni deux, j'empoigne fermement mes deux rames et me met à pagayer de toutes mes forces. Je rame et rame sans me retourner, priant pour que la créature marine ne me suive pas.

Au bout de ce qui me parait être une éternité, je ralentis la cadence et constate avec soulagement que je ne suis plus en danger. Au loin, les premiers rayons du soleil commencent à teinter le ciel. Malheureusement, je n'ai aucune idée d'où je me trouve actuellement.

Autour de moi, de l'eau à perte de vue. Et j'ai beau tenter de me repérer au soleil, je finis indéniablement par dériver sans but, les bras en feu à force de ramer. Mon estomac aussi commence à crier famine tandis que le soleil de midi pèse de plus en plus lourd sur mes épaules.

C'est à ce moment que je comprends que c'est fini. Malgré tous mes efforts pour survivre jusqu'ici, je n'y arriverais pas. Mon aventure s'arrête là, sur cette barque, perdue au milieu des flots. Le seul choix qui s'offre vraiment à moi est celui de choisir ma fin. Je me demande ce qui serait le mieux : finir desséchée, affamée ou noyée ?



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Pauvre Constance !

Si seulement vous aviez des camarades encore en vie pour vous aider...

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[Recommencer]

Rendez-vous au chapitre 0 pour retenter l'aventure !


OU


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Si vous désirez arrêter votre aventure ici, direction le chapitre Conclusion !

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