Le premier jour n'a pas été le plus mortel. Pour tout vous dire, j'en garde très peu de souvenirs. J'étais à la gare, on nous a demandé de nous dépêcher de monter dans l'ascenseur pour laisser passer les militaires. Dans la panique, je n'ai pas fait attention à leurs arrivées. D'ailleurs, sont-ils même arrivés? Avec moi, il y avait une vieille dame. Nous avons dû nous cacher. J'ai l'impression de vivre ce que vivaient les gens dans les témoignages d'attentat.
Sauf qu'à ce moment, personne ne savait ce qu'il nous attendait vraiment. Était-ce une alerte attentat, une menace interne ou même un début de guerre civile? Maintenant que j'y pense, c'étaient des réflexions tout à fait logiques et je crois bien que parfois il vaut mieux ne pas être logique.
Je me souviens que ma cachette était très mauvaise mais dans la panique je n'ai pas cherché à prendre le temps. Mais je dois quand même me féliciter. Bravo, tu t'es placé dans le seul endroit où il n'y avait pas de fenêtre.La première attaque a commencé en pleine journée, le soleil haut dans le ciel bleu, peu courant en Normandie. Bien que cela paraisse étonnant, ça n'est pas vraiment le cas. Ni le jour, ni la nuit n'est calme.
C'était une attaque silencieuse. Je n'entendais rien et je ne voyais rien d'autre que la terreur sur le visage des autres. Le mien ne devait pas être différent. Je me suis dit : pourquoi faut-il toujours qu'il arrive un truc quand je suis loin de tout ? Une sacrée pensée me diriez-vous et vous n'auriez pas tort. Qui pense à ça si proche de sa mort? Faudrait-il encore savoir que l'on va mourir. En conclusion, on ne peut pas contrôler ses pensées mais vous pouvez contrôler votre jugement.
J'étais en même temps si loin de tout et si proche. J'étais en ville loin de ma campagne et de mes parents. En ville mais pas celle de ma famille. Toujours en Normandie mais pas dans le Pays de Caux. À vrai dire, j'étais ni sur terre inconnue ni sur terre connue.
Je ne suis même plus sûre que vous me suivez. En tout cas, bonne nouvelle pour vous, si vous êtes là à me lire, c'est qu'il ne vous a pas encore eu. On ne sait rien de lui et pourtant beaucoup sont morts comme beaucoup sont encore vivants. Je crois qu'il existe plusieurs camps.
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Sombre silence
ParanormalLe premier jour n'a pas été le plus mortel. Pour tout vous dire, j'en garde très peu de souvenirs. J'étais à la gare, on nous a demandé de nous dépêcher de monter dans l'ascenseur pour laisser passer les militaires. Dans la panique, je n'ai pas fait...