Je n'en ai connu qu'un. C'était dans une sorte d'ancienne école, nous étions un groupe d'une vingtaine d'adolescents ou de jeunes adultes encadrés par quelques adultes. Petite impression d'être en colonie de vacances sauf que les vacances n'existent plus et le mot colonie n'a plus le même sens. Le bâtiment était divisé pour nous donner une chambre à partager. Eh oui, un petit retour au pensionnat que je n'ai jamais connu d'ailleurs. Merci à mes parents. Quel enfer de partager tout avec des gens qui n'en valent pas la peine. Je ne dis pas qu'ils doivent mourir mais si ils avaient été dans un autre camp, j'aurais été bien mieux. Nos chambres étaient aussi grandes que des appartements de bonnes parisiens, une sorte de placard. En soi, nous n'avions rien et un lit suffisait largement. Et nous n'avions qu'une toute petite source de lumière extérieure, juste de quoi aérée parce que lol qui utiliserait la climatisation en France et surtout en pleine guerre ?
Les plus âgés nous avaient formé à survivre. Alors non, je vous arrête tout de suite. On n'est pas dans The Walking Dead ou bien Alice in the Borderland. Nous sommes à Rouen, bien petits français que nous sommes.
Et à la limite, on sait se battre à coup d'odeur de camembert et de baguette desséchée. Oui, j'aime les clichés. Je reste une Gen Z influencée par Tik Tok. Vous faites pas de bile, je le vis bien. Je suis une vieille moi, j'ai connu Dubsmash ( pour ceux qui se souviennent. Ça c'était la vraie vie les 2006) et Vine les frérots. Petit coup de vieux d'un coup.
Non, ici survivre c'est savoir quoi faire quand Il arrive. Les fenêtres sont devenues nos pires ennemis. ( Oui oui, les pros aération de la pièce. N'y pensez même pas d'ailleurs. Vaut mieux vivre dans l'odeur du refermé que de risquer la mort.) Les règles sont simples en théorie mais compliquées en pratique. Ne jamais ouvrir une fenêtre. Fermer les rideaux. Ne jamais ouvrir les rideaux lors d'une attaque. Foncer les vitres si nous n'avions pas de rideaux. Et surtout ne faire aucun mouvement ni bruit lors des attaques. Pour répondre à une question, non, nous ne vivions pas dans le noir. L'électricité n'a pas été coupée mais il ne vaut mieux pas l'allumer quand Il est là.
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Sombre silence
FantastiqueLe premier jour n'a pas été le plus mortel. Pour tout vous dire, j'en garde très peu de souvenirs. J'étais à la gare, on nous a demandé de nous dépêcher de monter dans l'ascenseur pour laisser passer les militaires. Dans la panique, je n'ai pas fait...