20.04.21

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Un jour, nous étions en salle commune. Certains continuaient d'étudier, d'autres traînaient ensemble. Je me souviens que j'étais placé à côté d'une fenêtre. Un seul mur dans la pièce en était rempli. Nous avions appris à savoir quand Il arrivait. Ses attaques n'étaient plus surprises et surtout étaient largement moins dévastatrices avec toutes ces règles. C'est dingue comme l'Homme s'adapte à tout, sa faculté d'adaptation ne le sépare pas des animaux. Parce que faut arrêter de se voiler la face les philosophes, l'Homme est un animal et il le restera. Sauvage et indomptable mais surtout parasite. C'est que je me disais avant son arrivée. Nous sommes des parasites, qui pullulent et qui ne cessent de détruire tout ce qui les entoure. Je le pense toujours mais Lui a fait émergé un autre constat. Nous ne sommes pas les seuls à être des parasites. Lui était un magnifique parasite, d'une beauté pure et au doux goût du fantastique. 
Peut-être est-ce mon âme de lectrice passionnée qui parle ou bien mon goût pour la Terre du Milieu mais Il est un être féeriquement effroyable. Il ne vit que pour détruire lui aussi. Il se moque de ce qu'il fait. On ne sait rien de lui, juste qu'Il est là et que nous n'allions plus l'être très longtemps.
D'une certaine manière, l'apocalypse a toujours été un fantasme humain et ce depuis le début des religions. Je ne prononcerai pas pour toutes mais dans la Bible, l'apocalypse prend place comme dans la religion nordique, celle des Vikings avec le Ragnarok. Pure fantasme qui s'est répandu jusqu'au XXI siècle. Eh oui, les coco, The Walking Dead, la 5ème vague ou bien The Rain pour nos petits fans de Netflix sont bel et bien une réalisation d'un fantasme apocalyptique. Grande fan que je suis, je peux bien vous dire: Non en réalité c'est si pas cool. Franchement on est mieux dans son canapé, dans le salon de la maison familiale. Même l'épidémie était mieux que ça. D'ailleurs, en parlant d'elle, il semblerait qu'elle se soit stoppée depuis le Commencement. C'est pas plus mal. Flemme de vivre avec le masque en plus de ça.
Lui c'est comme vivre le même cauchemar, perpétuellement. Finalement, le mot « cauchemar » ne convient même pas. Dans mon vocabulaire, je ne pense pas trouver un adjectif qui le décrit parfaitement. Je reviendrai sur ça plus tard, je dois faire un saut dans un dictionnaire.
Pour en revenir à nos moutons, ou plutôt à Lui, nous avions senti son arrivée juste à temps, l'une d'entre nous a mis longtemps à retirer le dernier rideau. J'ai retenu mon souffle. Une mini seconde, je crus croiser son sombre regard, noir comme son âme, comme la nôtre, comme la mort. Sa tête était énorme, aussi grosse que le devant d'un avion et son corps aussi long qu'un train à 3 wagons. Il était doté de deux grandes ailes et d'une queue. Je demande comment cette créature ne nous est pas apparu plus tôt. Comment a-t-elle pu se cacher sur Terre? Venait-il tout droit d'Erebor ? Malheureusement pour vous mais heureusement pour moi, il n'était pas aussi classe que Smaug, cracheur de feu, fléau de nation naine. Imaginez vous si c'était le cas, je me retrouverai à fangirler sur mon bourreau. Non, merci mais je suis pas encore sous le syndrome de Stockholm. Peut-être le ferais-je. Pour ainsi dire, à part survivre ou mourir, je peux me permettre de m'amuser un peu avec ma vie apocalyptique.

Sombre silence Où les histoires vivent. Découvrez maintenant