16 - Tensions

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Huit jours. C'est le temps qu'il avait fallu à Hermione avant de reprendre connaissance. Elle avait hurlé, alertant Ginny et Severus, qui avaient aussitôt déboulé dans sa chambre, fous d'inquiétude. Ce dernier s'était vu remplacer durant la convalescence de sa femme, la directrice jugeant qu'il ne serait pas apte à faire convenablement cours à ses élèves tant qu'elle n'irait pas mieux. La Weasley était également restée à l'Impasse du Tisseur, voulant elle aussi veiller sur sa meilleure amie. Son ancien professeur ne l'aurait admis pour rien au monde, mais cela le rassurait. Ainsi, ils alternaient leur surveillance au chevet de la lionne, l'autre pouvant en profiter pour se reposer.


Ginny avait saisi les épaules de sa meilleure amie et l'avait légèrement secouée, afin de l'aider à reprendre pied avec la réalité. Severus, lui, était resté au pied du lit, tendu à l'extrême. Et là, sous leurs regards surpris, elle avait ouvert les yeux. Elle s'était aussitôt accrochée à la rouquine, pleurant toutes les larmes de son corps.


Au travers de quelques exercices que la brune avait fini par expédier tant cela l'ennuyait, ils avaient pu établir qu'elle n'avait aucune séquelle sur le plan mental, qu'elle avait conservé toutes ses facultés. Physiquement, elle pouvait bouger, mais elle n'avait pas encore la force de se lever, alors il faudrait attendre avant de pouvoir statuer de son état. Harry était revenu l'interroger, voulant savoir si elle se souvenait du visage de ses agresseurs. Elle avait certifié que non. Alors il avait été convenu que personne ne lui dirait rien avant que les trois hommes ne soient arrêtés. Mieux valait limiter le traumatisme qu'elle avait déjà...



Comme tous les jours, elle était avec Ginny, qui se faisait un devoir de veiller sur elle et de la divertir. Comme tous les jours, elles discutaient de tout et de rien, puis se plongeaient dans la lecture de différents livres et des lettres que leurs amis leur envoyaient afin de s'enquérir de l'état de la jeune femme. Et, comme tous les jours, aucun signe du propriétaire des lieux.


Hermione soupira, agacée de le voir, depuis deux semaines, briller par son absence. Elle ne s'attendait pas à un débordement d'affection de sa part, ce n'était pas du tout son genre et elle le savait mieux que personne, mais elle aurait espéré le voir, lui parler, le toucher... Même si c'était pour qu'ils n'échangent que des banalités.


"Il vient tous les jours, pendant que tu dors", lui révéla la Weasley, ayant compris à quoi son amie pensait en regardant désespérément la porte de sa chambre. "Sinon, il ne sort quasiment jamais de son laboratoire, sauf parfois pour manger. Mais c'est rare".


"Je ne comprends pas ce qui lui arrive", soupira la lionne. "C'est comme s'il me reprochait de m'être fait attaquer..."


"Je ne crois pas que ce soit ça, tu sais..."


Oui, elle le savait, même si son esprit aimait semer le doute en elle si par malheur elle y réfléchissait trop. Il culpabilisait sans doute, soit parce que c'était le sort qu'il avait créé qui avait été à l'origine de ses blessures, soit parce qu'il n'avait pas été présent quand elle avait été en danger de mort. Ou les deux... Cependant, ça n'excusait pas tout.


Alors qu'elle ouvrait la bouche pour répondre, la porte de sa chambre s'ouvrit. Il était là. Il s'était immobilisé quand leurs regards s'étaient rencontrés et son visage avait pâli. Mais, contrairement à ce qu'elle craignait, il ne tourna pas les talons. Il s'approcha après avoir détourné les yeux et déposa quelques potions sur sa table de chevet.

Through Your SoulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant