retour à la maison | chapter 7

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-Je te remercie encore de m'avoir raccompagné, John, dis-je en souriant. Tu n'avais pas à faire ça, tu sais.

J'étais dans la grosse Chevrolet de John, sur le siège passager, qui s'était arrêtée juste devant ma maison. Mon petit ami se pencha vers moi pour m'embrasser le coin des lèvres, la main posée sur mon épaule. Il se détacha de moi, et, au moment où je m'apprêtais à ouvrir la portière pour sortir, il me demanda:

-Tu es sûre que tu as perdu ta gueule de bois ?

-Je me suis bien reposée, c'est bon, soupirais-je en ne perdant rien à ma bonne humeur.

Il me laissa alors m'en aller, et je lui fis de grands signes de la main tout en rentrant chez moi.

Après m'être fait passé un savon ennuyant et moralisateur de la part de mes parents, je montais dans ma chambre et m'y enfermais en claquant la porte. Sur mon bureau gisait le mot, que j'avais reçu la semaine passée -en le voyant, mon coeur se serra. Je n'y avais plus pensé, depuis la fameuse fête de Dan et Shelley.

Je soupirais et le rangeais à l'intérieur d'un tiroir.

John l'envoyait déjà un message.

John Re-bonjour ma princesse ;)

Je me pinçais les lèvres. Est-ce que j'étais prête à commencer une nouvelle relation ?

Je lui répondis très simplement:

Moi à 13:25
Ça peut aller.

Il prit de mes nouvelles, s'enquit de la dispute avec mes parents, avec une gentillesse inouïe que je lui connaissais bien. En plein dans l'une de nos discussion, l'écran de mon portable changea ; j'avais un appel entrant de cette chère Maddie. Je me contentais de l'ignorer, et fit comme si de rien était -mais, bien vite, elle me laissa un message, que j'écoutais.
Bonjour, j'espère que tu vas bien, commençait sa voix familière. Je ne sais pas ce qui t'as pris, hier. Enfin, peut être que c'est de ma faute... Je veux juste que tu me parles. Pourquoi est-ce que tu m'as tapé ? (Elle semblait perdue) Bon, et bien je te laisse. Rappelle moi si tu peux.

J'effaçais le message aussitôt. J'étais peut être en tord, après tout, mais mon nouvel amour propre ne me permettait pas de flancher. Je m'en voulus un instant, avant de me rappeller le visage glorieux qu'elle avait eût, en sortant de la maison avec Gabriel.

John Qu'est ce qu'il se passe ? :)

Moi à 13:37
Rien du tout. On peut se voir, demain ?

Le lendemain, j'étais dans le salon de la jolie petite maison de John, au plafond bas et aux murs colorés et agrémentés d'oeuvres d'art abstraites.
-Celle là, c'est Maman qui l'a peinte, m'expliqua t-il, un air passionné sur le visage.
J'avais découvert une facette très intéressante, chez lui, et j'en étais ravie. Il n'était pas si niais et béat que ce qu'il faisait paraître. Instinctivement, nos doigts s'étaient entremêlés, lorsqu'il me faisait la visite.
-C'est très joli, souris-je en contemplant le magnifique tableau, où se mélangeaient des couleurs vives, pastelles ou sombres.
-Elle adore peindre. Il y'en a un autre, dans la cuisine.
Je hochais la tête, et nous quittâmes le salon pour aller dans sa petite chambre, aménagée et décorée avec goût, dans des teints clairs qui illuminaient la pièce.
-Ta mère est là ? Demandai-je en fermant la porte. J'aurais bien aimé lui parler. J'aime bien peindre, également. Je fais de l'abstrait, je me sers de mes souvenirs, et applique sur le tableau les couleurs, les formes et les contours qui m'ont marqué, lors de ces moments.
Je me rappellais alors le tableau que j'avais peint, en référence au passage où Nate m'avait battu. C'était une explosion de tâches rouges, bleues, noires et grises, sur un fond vide et pesant. Il s'agissait de l'une de mes oeuvres préférée, mais je préférais ne pas en parler devanr John, et tirer un trait sur mon passé.
-J'aimerais beaucoup que tu me les montre.
Je haussais les épaules et fis un signe de la tête, lui signifiant que je voulais bien.
-Comment tu peindrais notre rencontre ? Me glissa t-il malicieusement.
Je réfléchis, et conclus:
-Les couleurs des néons; rouge, fuschia, vert. Et beaucoup de noir, car il faisait nuit. Je pense que ce serait magnifique.
Je remarquais alors qu'il me regardait avec une admiration non dissimulée. Je sentis le rouge me monter aux joues. Je n'avais pas encore parlé à quelqu'un de mes peintures, et je devins assez perturbée, ce que j'essayais de cacher. John me dit, très honnêtement :
-Je croyais que tu étais l'une de ces filles superficielles, mais je me suis bien trompé.
Il me sourit et m'embrassa passionnément, m'attirant doucement vers lui. Oui. J'étais prête à sortir avec lui.

[ARRETÉE] Normal LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant