une simple histoire de jalousie | chapter 2

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Je précise que ce qui est écrit en italique est un souvenir, une sorte de flash-back. Bisous et bonne lecture !

Mon coeur battait à tout rompre, semblant sur le point d'exploser. Je ne réalisais pas ce que je faisais, ni ce que je venais de voir -Nate dans les bras d'une autre fille, blonde, grande et fine, à l'allure de mannequin. Il était à présent en face de moi; cheveux hirsutes, traits tirés, et air moqueur.
Nous étions à Los Angeles, dans un motel minable, j'avais seize ans. Il m'avait amené ici, sourire aux lèvres, me jurant que nous nous amuserions. J'avais fui de chez mes parents sans un seul mot, uniquement portée par l'amourEffectivement, nous avions zigzagué de fêtes en fêtes. J'avais bien ri, jusqu'à ce que je le vois "s'amuser" avec une autre fille.
Des larmes glacées coulaient, de mes yeux jusqu'au contour de mon menton, sans que je ne parvienne à les contrôler. Tout mes membres semblaient trembler, et mes jambes étaient à deux doigts de se dérober sous moi. Ma bouche s'ouvrait, sans que je ne parvienne à dire quoi que ce soit. J'étais tétanisée.
Soudainement, et sans que je ne comprenne pourquoi, Nate se mit à rire. Un rire comme diabolique, comme malsain. Puis il se retourna d'un geste habile, menaçant de s'en aller. Je le rattrapais par le poignet, et serrais celui-ci de toutes mes forces. Puis il se détourna, et dans un geste puissant, brutal et violent, me donna un coup de poing, me faisant tomber au sol. Je criais son nom, en même temps que de hurler de douleur. Lui maugréait, dans sa barbe, des paroles incompréhensibles.
-Nate ! Parvins-je à dire, à bout de souffle.
Il ne répondit pas, mais m'asséna le coup fatal. Celui qui avait détruit mon coeur, qui m'avait fait mourir de l'intérieur. Celui qui m'avait rendue plus belle, plus froide, plus méchante. Celui qui m'avait soufflé que l'amour n'existait pas -ou du moins, plus pour moi.

Puis il s'était en allé, sans laisser de traces. Il avait laissé suffoquer en silence, sans aucune aide. J'avais rassemblé toutes mes forces restantes pour rentrer à New York, avait vidé des tubes entiers de fond de teint pour camoufler les traces de combat, puis avait maigri -mais pas sainement. J'avais fondu comme neige au soleil, mon humanité également. Je m'étais promis de ne plus faire confiance aux mecs, de briser leurs coeurs comme de vulgaires crayons de papier et d'être inaccessible.

Nate m'avait dit plusieurs fois qu'il m'aimait -lorsque nous nous embrassions, lorsque nous dessinions des coeurs grâce à la buée, sur les vitres du bus nous menant à Los Angeles, ou même lorsque nous dansions. A présent, c'était à moi de mentir. C'était à moi de devenir une garce.

[ARRETÉE] Normal LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant