la nouvelle | chapter 11

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Je me refusais à croire ce qu'il venait de m'arriver. Ce ne pouvait pas être Nate. Nate était en Californie, en train d'enchainer soirées en soirées, en compagnie de ses amis alcoolo.
Une sensation nouvelle me baignait, m'envahissait, m'oppressait, lorsque je rentrais chez moi; comme un mélange de peur, de fureur, d'amour passionel et de désir de vengeance. A vrai dire, je n'aurais su dire si cela me plaisait ou non, mais j'avais envie de faire quelque chose. D'inverser les rôles, une bonne fois pour toute, de montrer à Nate (si c'était bien lui) que j'avais changé. Car la grosse Sloan n'existait plus, à présent, et j'en étais convaincue.
Je saluais brièvement mes parents, qui eux, cuisinaient tranquillement dans la moderne et spacieuse cuisine, verres de rouge dans les mains. Ma mère me lança, tandis que je m'apprêtais à franchir le seuil pour me rendre dans ma chambre:
-Tu ne nous aides pas, ma chérie ?
Ses jolies boucles brunes sautillèrent avec élégance sur ses épaules fines. Je répondis, beaucoup plus sèchement que prévu :
-Je ne mange pas, ce soir.
Je coupais court à notre conversation, et grimpais les escaliers, puis m'enfermais dans mon sanctuaire, qui sentait délicieusement bon la bougie parfumée à la verveine. Je me jetais de tout mon poids sur le grand lit, et m'écrasais sur les cousins décoratifs. Étonnement, je ne parvins pas à pleurer, j'avais juste envie de crier comme une perdue. Je sentais que mon hurlement allait s'entendre jusqu'au Texas, et je me tus. Mes poings se crispèrent, ma mâchoire également et je ne bougeai plus. Je me sentais terriblement mal, comme jamais auparavant.

___

-Quel horrible homme...
J'entendais, par bribes, les paroles de ma mère, qui me parvenaient du salon. Je venais de me réveiller d'un sommeil sans rêves, dont je ne parvenais pas encore totalement à émerger. J'ouvris lentement les yeux -ma vision fut d'abord floue, puis se stabilisa.
-Il a battu son enfant jusqu'à la mort. Quel salaud.
Je me redressais aussitôt ; piquée au vif, sans que je ne comprenne pourquoi immédiatement. Mon esprit se remit à fonctionner correctement, et je compris. Ma mère parlait-elle du père de Shelley ? Un vertige me prit, et je plaquais une main sur la tempe pour que mes pensées, embrouillées, reprennent un cour normal.
-Il s'est enfui.
Ses derniers mots restèrent bloqué dans ma mémoire, et je me levais d'un bond, puis descendait quatre à quatre les escaliers. Lorsque j'apparus dans le salon à la décoration plutôt simple, ma mère regardait la télé, par dessus son roman policier, et mon père était confortablement assis dans un fauteuil vintage de couleur kaki.
Ils me lancèrent un bref coup d'oeil, et je me précipitais pour les rejoindre.
À la télé, la présentatrice visiblement refaite du nez chroniquait sur le meurtrier: Harry Crowkley.
Une image fut diffusée, et la ressemblance avec Shelley me frappa -les mêmes yeux de biche, le même air blasé, le même visage anguleux. Je collais ma main sur la bouche, tout en lisant les sous-titres "un prisonnier dangereux s'est échappé de prison", totalement horrifiée. Ce ne pouvait pas être possible.
-Quel monstre, grinça maman, la mâchoire plus serrée que jamais.
Un avis de recherche commença avec une musique angoissante, et je demeurais muette.
-Tu es sûre de ne pas vouloir manger quelque chose, ma puce ?
-N-non. Ça ira.
Mon portable se mit à sonner.

__

Hey guys ! ;) J'espère que vous allez bien.
Est-ce que ce chapitre vous a plu ? On rentre dans le feu de l'action. Laissez un commentaire si vous êtes des lecteurs actifs !
Allez lire le livre BE FREE de barbeapapa20, il y a bientôt mille vues !
Allez, bye bye.

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