Prologue

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— Bonne chance Hinami, fais attention à toi, dit Toka en serrant Hinami contre son cœur.

— Tu n'as rien oublié ? S'inquiéta Ken.

— Arrête, le rabroua son épouse, lâchant Hinami, c'est la millième fois que tu le demandes. Ne l'angoisse pas pour rien !

(NDA: J'ai décidé de ne pas utiliser le mot "stress". Jamais. Pour la bonne raison que c'est un infâme anglicisme, et surtout, parce que rien que dire "stresser" est "stressant". Alors qu'à la place, le mot "angoisse" donne un petit côté relevé, bien dramatique... Je m'égare. Soutenez ma lutte contre le "stress" sous toutes ses formes !)

Hinami sourit de voir son grand frère se faire joyeusement disputer. Ils étaient tous là pour assister à son départ : sa grande sœur Toka et son grand frère Ken — qui avait bien du mal à tenir dans ses bras la petite Ichika qui se débattait, Yomo, son Shu-fleur, Nishiki, Banjo et son équipe, et même Misa et Naki — bien qu'elle ne comprît pas vraiment pourquoi ces deux derniers étaient venus. Il y avait aussi le meilleur ami de Ken, Hideyoshi. Par contre, ce cher Ayato brillait par son absence, et elle ne put s'empêcher d'avoir un pincement au cœur en le remarquant. Il le savait, pourtant, que c'était aujourd'hui...

— Tu vas me manquer, chère demoiselle, regretta Shu. Ta présence apporte une touche de poésie qui...

— Ouais, ouais, arrête tes beaux discours, tu veux ? Le coupa Nishiki. C'est pas la fin du monde.

— Pourtant, crut bon de relever Banjo, tu as les larmes aux yeux, Nishiki ?

— LA FERME ! Beugla-il.

Hinami eut un petit rire.

— Tu vas nous manquer, ma grande, lui dit Yomo.

— Étudie bien, lui recommanda Ken, n'oublie JAMAIS de rendre un devoir au professeur de sociologie : c'est un fou, pense à te brosser les dents tous les soirs et... Aïeuh !

— Ken, gronda Toka, qui venait de lui taper sur la tête, tu paniques tout seul.

— Mais... Geignit Ken.

— Pas de mais ! Notre Hinami est une grande et belle jeune femme à présent, qui est parfaitement capable de se débrouiller toute seule !

— Un peu trop jolie, même, grogna Yomo en la détaillant. Ça va lui attirer des problèmes.

Un bruit retentissant les fit tous sursauter. C'était le klaxon de la voiture d'Akira.

— Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? S'impatientait la grande blonde.

— Pardon, pardon ! S'excusa Hinami.

Elle courut récupérer sa valise sur le perron pour l'apporter près de la voiture ; Amon l'aida à la charger dans le coffre.

— Mais c'est hyper lourd ! Se plaignit-il. Qu'est-ce que tu as mis dedans, des altères ?

— AMON ! Aboya Akira de sa plus belle voix d'(ex-)agente supérieure du CCG. ON NE POSE PAS DE QUESTION SUR LE SAC D'UNE DEMOISELLE ! ET ON NE FAIT PAS DE REMARQUE SUR LE POIDS !

— Mais je... tenta-il de se justifier.

— Tais-toi, on perd du temps, asséna elle. Grimpe, Hinami, on part tout de suite, sinon ces boulets vont te retenir ici pendant des années.

L'infortuné Amon, bouche close à cause de la tyrannie, se baissa pour entrer en voiture — décidément, le toit était trop bas pour sa haute stature — tandis qu'Hinami sautait à l'intérieur avec légèreté.

La portière se ferma, et sous les regards attendris, inquiets, humides, pleins de larmes, faussement blasés, vraiment blasés, ou fiers, selon les propriétaires des yeux, elle quitta la maison des Kaneki.

Après les événements de l'année passée, la victoire du CCG allié aux ghouls contre le Dragon, l'élaboration d'une nourriture alternative pour les ghouls et leur intégration officielle à la société humaine, Hinami, qui avait successivement été membre de l'Antique, de l'équipe de Kaneki, de l'arbre Aogiri et des Chèvres Noires, avait décidé de devenir enfin une jeune femme comme les autres, et pour cela, avait décidé d'entrer au lycée Kyomi, celui où avait étudié Toka. Son objectif était ensuite l'université Kamii. Elle n'avait bien sûr pas choisi au hasard l'université où avaient étudié Nishiki, Kaneki, Hideyoshi et Toka. Elle avait même vraiment hâte de découvrir ces bâtiments où ils avaient étudiés, et elle imaginait rencontrer le fameux professeur dont Toka s'était si souvent plainte...

L'appartement d'Akira n'était pas très loin de Kamii, et elle avait accepté de la prendre en pension le temps de ses études. Amon avait été réquisitionné pour son déménagement.

Hinami rêvassait, la joue appuyée contre la vitre. En fait, elle était très rarement montée dans des voitures auparavant. Ce n'était pas un moyen de transport très répandu dans l'Aogiri. Et quand elle avait habité avec Toka, elle était toujours restée dans l'appartement — qu'est-ce qu'elle avait pu s'ennuyer !

— Regarde à gauche, l'appela Akira. On voit les bâtiments de Kamii.

Elle sourit. L'époque où elle était un monstre exclu de la société était révolue maintenant. Elle était maintenant une jeune fille comme les autres, ou presque. Elle allait enfin connaître l'école, dont elle avait rêvé toute sa vie. Elle se promit d'exploiter au maximum cette chance que la vie lui donnait, de pouvoir vivre.

"Kamii, me voilà !"

{Tokyo Ghoul :[AyaHina]} : retrouvailles au lycéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant