Forever and Ever - Elijah Mikaelson - TVD/TO - FINI

Un dernier adieu

Manosque, France.

Assis devant son piano, Elijah, simplement vêtu, portant un jean surmonté d'une chemise bleue. Il joue un air qui flotte, un air doux, calme, apaisant. Il semble bien loin de sa vie d'avant, où il devait combattre des ennemis, combattre son côté obscur, combattre indéfiniment tout ce qui se mettait en travers de son chemin mettant en péril son bonheur déjà bien fragile. Il semble si paisible dans cet environnement. Son visage ne semble pas tordu par les tracas du quotidien qu'il subissait il y a quelque temps.

Dehors l'orage gronde, les torrents d'eau se déversent sur les passants qui tournent furtivement la tête afin de voir ce qui se passe dans ce restaurant où la musique filtre au travers de la baie vitrée. D'ailleurs c'est de là qu'elle le regarde, la pluie ruisselant sur son visage ne laisse aucune trace des larmes qui se mêlent à l'eau tombée du ciel. Tordant ses doigts, elle lutte pour ne pas entrer en contact avec lui, ne pas l'approcher et pourtant, elle ne rêve que de cela depuis des semaines. Son cœur se serre de le voir ici, elle est empli de sentiments contradictoires, ses souvenirs qui l'assaillent, cet amour, si violent, si destructeur qui la consume toujours. Elle ne cesse de le regarder depuis cette rue, au milieu de ces inconnus, qui s'arrêtent quelques secondes, curieux, alors qu'elle est là depuis des heures.

Ses vêtements trempés par la pluie lui collent à la peau, mais qu'importe, le froid elle ne le ressent pas, la pluie non plus. Elijah sentant ce regard sur lui tourna la tête en sa direction, trop tard, elle n'est plus là. Adossée contre le mur, elle retient sa respiration, une fois de plus il avait sentit sa présence, son regard persistant sur lui. Les larmes ne cessaient de couler tellement la douleur de le voir ici, inconnu, lui faisait du mal. Elle avait l'impression qu'on lui arrachait le cœur, tellement violemment qu'elle avait du mal à respirer. Elle serra sa poitrine, la douleur devenant de plus en plus insupportable. Son mari lui manquait tellement. Elle avait de plus en plus de mal à se faire à cette résolution qui était de ne pas s'approcher de lui, d'autant plus que le danger était réel, mais elle ne pouvait faire autrement, elle avait besoin de le voir, de savoir ce qu'il faisait, elle ne pouvait pas faire autrement. Elle tomba à terre sous le poids de cette détresse qui ne faisait qu'augmenter au fil du temps. Prenant sa tête entre ses mains, elle hurla toute cette douleur qu'elle retenait au plus profond d'elle, se fichant du regard des passants surpris de la voir dans cette posture sous ce temps qui n'était pas clément.

Elijah leva les yeux de son piano en entendant ce cri de détresse. Il fut perturbé quelques instants, ne comprenant pas pour quelle raison ce cri le hantait. Sortant du restaurant, il la vit, là, prostrée. S'approchant d'elle, il posa sa main sur son épaule, attirant son attention. Quand elle leva les yeux vers lui, son cœur se mit à battre la chamade, ses larmes ne voulaient cesser de couler. Sa détresse prit une ampleur plus grande quand elle rencontra ce regard si distant de cet homme qui était le centre de sa vie. Il entendit les battements de son cœur s'affoler quand elle posa le regard sur lui, il ne comprit cependant pas le trouble apparent dans son regard quand elle rencontra le sien. Tous les deux se regardaient, chacun attendant de l'autre quelque chose, Kenna espérait, par cette rencontre faire remonter des souvenirs enfouis à la surface, sans succès, il semblait désespérément inconnu, il ne la reconnaissait pas, ne semblait même pas réagir en sa présence, son cœur gardant ce battement régulier, visiblement elle lui faisait ni chaud ni froid ce qui la perturba un peu plus. Elle se rendit compte qu'elle l'avait perdu pour de bon, elle avait perdu son mari, son meilleur ami, son confident. A ce moment précis, elle crut mourir. Elijah voyait bien que quelque chose n'allait pas, elle baissa les yeux fuyant son regard. Il passa son bras autour d'elle, l'aidant à se relever, l'invitant à entrer dans le restaurant, elle n'avait pas la force de protester, elle le suivit. Il l'installa à une table au fond de la salle dans un coin. Prenant place devant elle, il la regarda un instant.