Chapitre 30

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22 février 2018 : 22h30 :

(Point de vue Apolline)

Ce soir, nous fêtons la sortie de l'album "Rien à branler" de Jérémie, qui sort à minuit. Il sort aussi le clip de "Carton rouge", un son qui se trouve dans l'album, demain vers 18h. D'ailleurs, ils ont clippé d'autres sons, et je les ai d'ailleurs aidé, pour certaines scénographies. Le collectif, les personnes ayant travaillé sur le projet, ainsi que Noémia, Marine, Jade et des amis du groupe sont là. Avec lez filles, nous sommes devenues assez proches toutes les quatre. Nous organisons souvent des sorties rien qu'entre filles, ça permet de changer entre les soirées tous ensemble et les soirées où elles ne peuvent parfois pas venir. Actuellement, nous sommes dans notre appartement, donc légèrement à l'étroit. Les bouteilles sont de sortie, et l'appartement est rempli par la fumée des cigarettes et des joints que les gens fument à l'intérieur. J'ai bu que quelques verres, rien de bien méchant. J'ai surtout fumé pas mal de cigarettes. Je suis d'ailleurs sur le balcon, en train de fumer la dernière du paquet que j'ai avec moi depuis le début de la soirée. J'ai parlé avec un peu tout le monde, et ils sont tous très fiers de Jérémie, et je le suis aussi beaucoup. Nous passons certaines de nos soirées tous les deux, accompagné de quelques joints, et réapprenons à nous connaître. Ces soirées sont rares, mais elles permettent de nous rapprocher petit à petit. Même s'il y a moins de gêne qu'avant entre nous, nous restons quand même très distants lorsque nous sommes avec les gars, ou lorsque nous savons qu'ils ne sont pas très loin. Peut-être un reflexe, j'en sais trop rien. Je fais toujours des crises de panique, et j'ai toujours du mal à gérer mes émotions. Une fois, Sacha a même voulu m'emmener à l'hôpital tellement mon état l'inquiétait. Il avait même prévenu mon frère, qui était arrivé en quelques minutes dans notre appartement. Je les en ai dissuadés, avec l'aide de Lucas, heureusement qu'il était là ce jour-là. Mon projet avance plutôt bien, doucement mais sûrement, avec l'aide de Sacha et Yro. Revenons à nos moutons, je suis vite rejoins par Lulu, un verre en main. Nous nous sourions mutuellement, et ne coupons pas le silence qui est apaisant. C'est d'ailleurs pour ça que nous sommes sur le balcon.

23h50

Je suis toujours sur le balcon. P'tit Lu est déjà rentré depuis une bonne heure, je pense. J'ai aussi eu la visite de Théo, qui m'a ramené un verre d'alcool, ainsi qu'un paquet de cigarette, il m'en devait un. Jade aussi est venue me voir, il y a une dizaine de minutes, puisqu'elle s'inquiétait de ne pas me voir à l'intérieur. Je lui ai juste répondu que j'avais besoin d'être au calme. D'ailleurs, en parlant de Jade, elle et Sacha ont enfin officialisé leur couple, ils sont beaucoup trop mignon tous les deux. Yro et Marine s'entendent toujours aussi bien, et prennent plus leur temps. Ils sont timides tous les deux, alors ça risque de prendre encore quelques semaines avant d'avoir une annonce de leur part. Les gars ont déjà fait des paris. Il fait assez bon ce soir, il n'y a pas énormément de vent. J'allume une énième cigarette, puis entends la baie vitrée s'ouvrir. La personne se place à côté de moi, et pose ses mains sur la rambarde. Je le reconnais tout de suite, c'est Jérémie.

Jérémie : Mon album sort bientôt, j'ai vraiment hâte que tu l'écoutes. Enfin, que vous l'écoutez tous. Dit-il en souriant, en me jetant un coup d'œil.

Moi : J'ai hâte aussi, et avec ce que j'ai pu entendre vite fait, il a l'air d'être lourd. Dis-je en le regardant, avant de lui passer ma cigarette qu'il accepte.

Il inspire la fumée, je suis envoutée par ses gestes. Il regarde la ville, pendant que je le détaille. Jérémie doit sûrement sentir mes yeux brûler son corps, je le regarde intensément. Il tourne enfin la tête vers moi. Je ne sais pas si c'est à cause l'alcool que j'ai dans le sang, mais je n'arrive pas à détacher mes yeux des siens, ce qui le déstabilise. Il a l'air d'avoir pas mal bu, plus que moi, ça c'est sûr. Il me rend ma cigarette, avant de prendre la parole, gêné.

Jérémie : Bon, ça te dit de rentrer ? Dit-il en évitant mon regard.

Moi : Avec plaisir. Dis-je d'une voix douce, en souriant.

Il me rend mon sourire, pendant que j'écrase mon mégot. Nous rentrons donc, et je discute un peu avec mon frère, avant les douze coups de minuit. Le silence est complet dans l'appartement, et les premières notes de l'introduction de l'album commence à résonner. Pendant toute l'écoute des sons, je lui jette plusieurs coups d'œil, et lui sourit lorsqu'il croise mon regard. 

3h30

Quasiment tout le monde est reparti, il reste que la bande de fin de soirée, comme d'habitude. Yro et Sacha sont partis chez leur copine respective, alors les autres dorment à l'appartement. Presque tout le monde est déjà endormi. Mon frère et Noémia sont dans la chambre d'Yro, Sully et Théo sont dans celle que je partage avec Sacha ; il faut d'ailleurs que je réfléchisse où dormir maintenant, même si Jade m'a dit que ça ne l'a dérangeait pas ; et les Lucas dorment dans le salon, ça ne les dérangeait pas. Je suis dans la chambre de Jérémie, assise à son bureau en train de travailler en pyjama. Il est dans son lit, en train de dormir profondément. C'était une bonne soirée dans l'ensemble, l'album de Jérémie est génial, je pense que c'est mon préféré. En plus de ça, il a quand même fait un feat avec Vald qui est, je trouve, un rappeur incroyable au niveau de ses textes et de ses punchlines. Cela doit faire environ une trentaine de minutes que je bosse, en lui jetant quelques coups d'œil de temps en temps pour le surveiller. On a d'ailleurs eu beaucoup de mal à le coucher. Il a beaucoup bu ce soir, énormément comparé à d'habitude, alors que c'était quand même une soirée importante pour lui. Il enchainait les verres, les shots, et les joints, plutôt bien chargés. Mais pourtant il était comme d'habitude, il riait avec tout le monde. Il avait d'ailleurs mis son fameux bob et ses lunettes pour l'occasion, il se protégeait avec sa carapace. Avec le groupe, il se permet d'être un peu plus lui-même, et depuis qu'il m'a avoué avoir cette façade, j'ai l'impression qu'il se permet de l'être totalement avec moi. Je suis d'ailleurs très flattée, mais je ne comprends pas pourquoi avec moi et pas un des gars, qu'il connaît depuis plus longtemps. Je remarque que son sommeil commence à être assez agité. Je me tourne alors vers lui, il ouvre les yeux, et me sourit d'un air fatigué. Il s'assoit en tailleur en se frottant les yeux. Soudain, il se précipite vers la porte et sort de la chambre. Je le suis et le vois entrer dans la salle de bain. Il va enfin décuver de tout l'alcool qu'il a bu. Je le rejoins après avoir pris un verre d'eau dans la cuisine. Je lui prépare un médicament, et lui caresse le dos en le rassurant pendant qu'il vomit dans les toilettes. Je dégage ses cheveux et les attache. Il commence à trembler, à suer. Il a l'air si fébrile. Je fais alors des mouvements doux, et calme pour ne pas le brusquer. Il s'assoit au sol, ferme les yeux et mets sa tête en arrière contre le mur. Il récupère sa respiration avec difficultés. Je lui tends le verre d'eau avec le médicament, qu'il avale après m'avoir soufflé un remerciement. Il reprend son corps en main, et je l'aide à se relever. Il me dit vouloir prendre une douche, alors je le laisse seul quelques instants en partant chercher des vêtements propres. Je le laisse prendre sa douche, en l'attendant dans sa chambre. Il revient changé, les cheveux lavés. Il a de grandes cernes sous les yeux, il est complètement crevé. Il s'installe directement dans son lit, mais ne s'allonge pas pour autant.

Jérémie : Tu ne viens pas dormir ? Me demande-t-il d'un petite voix, presque cassée, en ne comprenant pas pourquoi je reste sur ma pauvre chaise.

Moi : Et bien, non, je...

Jérémie : Dors avec moi, s'il te plaît. Dit-il de la même voix, en me coupant.

Je lui souris, et me lève pour aller jusque son lit. Une fois près de lui, il prends ma main pour m'insister à m'allonger à côté de lui. Il se rapproche très près de moi, met ses mains autour de ma taille et cache sa tête dans mon cou. Mes joues sont sûrement rouges de gêne, avec un sourire niais au visage. Je pose une main dans ses cheveux et l'autre dans son dos, en le caressant légèrement. Il se détend de plus en plus, mais reprend la parole, totalement à bout de force.

Jérémie : Merci beaucoup, Apo'.

Il plonge dans un profond sommeil, sans avoir le temps de lui répondre. Je souris alors à ses mots, avant de faire de même. 

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-On a roulé- | Lorenzo [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant