Chapitre 27

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10h30

Cela fait déjà une heure qu'Apolline et moi parlons, enfin nous disons surtout n'importe quoi à cause de ce que nous fumons. Surtout elle, qui n'a pas encore l'habitude. Nous avons déjà partagé deux joints, et je suis en train d'en rouler un troisième. Apolline rit pour un rien, et ça me fait plaisir de la voir rire. Elle m'a d'ailleurs piqué mon bob, qu'elle porte sur sa tête. C'est dingue, tout ce qu'elle porte lui va bien. Nous nous allongeons sur le dos, côte à côte, et regardons le plafond, pendant que nous partageons le joint que j'ai fini de rouler.

Apolline : Un jour, tu pourras me prendre avec toi quand tu pars faire un tour en moto comme t'as fait ? J'adorerai faire ça ! Dit-il en prenant le joint que je lui tends.

Moi : Oui, si tu veux. Dis-je calmement, en recrachant la fumée.

Je ne lui dis pas, mais ça me ferai plaisir aussi qu'elle m'accompagne.

Apolline : Génial ! Dit-elle en souriant comme une gamine.

Elle se lève, un peu trop vite d'ailleurs, puisqu'elle retombe sur le lit, totalement morte de rire. Elle me fait marrer, ça se voit à des kilomètres qu'elle a fumé. Je suis encore totalement lucide de ce que je fais, il m'en faut plus pour être dans son état. On est qu'en début de journée, j'aurai pas dû lui accepter de fumer aussi tôt. Elle se dirige tant bien que mal vers son téléphone et l'enceinte qui sont sur le bureau, et change la musique. Elle met "En fumette", de mon premier album, qui correspond plutôt bien à la situation. Elle revient vers moi, et me supplie de danser avec elle. J'accepte, et nous voilà en train de danser au milieu de ma chambre, en riant. Elle connaît les paroles par cœur. La chanson passée, elle met de la musique du groupe, ce qui nous calme. Nous nous rallongeons, et terminons de fumer le joint que nous avons commencé.

Moi : Pourquoi il faut que l'on soit défoncé pour réussir à se parler ?

Apolline : J'en sais trop rien, tu m'intimide beaucoup. Et... j'arrive pas à te cerner, alors j'ai peur.

Moi : C'est pareil de mon côté.

Je tourne ma tête vers elle, elle me regardais déjà. Nous regardons à nouveau le plafond.

Apolline : Enfaite, tu m'as toujours impressionné, même en étant plus jeune. Tu te caches derrière une carapace indestructible. Alors j'ai fait la même chose, pour pas que tu réussisses à me comprendre.

Moi : T'as d'ailleurs réussi, et ça m'agace énormément. Dis-je en tournant de nouveau la tête vers elle.

Elle regarde toujours le plafond, et sourit avant de répondre.

Apolline : J'espère que je vais me souvenir de ce que je vais te dire, mais j'aimerai beaucoup apprendre à te connaître, en tant que Jérémie. Et j'aimerai aussi beaucoup brisé cette gêne qu'il y a entre nous.

Ce qu'elle me dit me touche en plein cœur.

Moi : Oui, j'aimerai beaucoup aussi.

Nous nous regardons en souriant comme deux idiots, ce qu'on est sûrement. Soudain, elle s'approche de moi et pose sa tête sur mon épaule. Son geste me déstabilise un peu, puis je pose délicatement ma main sur sa taille. 

Apolline : Au fait, les gars vont passer ce matin pour venir te voir. Je leur ai dit que tu étais revenu quand je suis partie me doucher.

Moi : Tu sais qu'ils vont remarquer que t'es pas dans ton état normal ? Dis-je en riant légèrement.

Apolline : Je sais, mais je vais essayer d'être normale. Dit-elle, elle aussi en riant un peu. On s'en refait un ? Dit-elle en levant la tête vers moi.

-On a roulé- | Lorenzo [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant