𝐀𝐫𝐫𝐨𝐰 𝐨𝐟 𝐅𝐚𝐭𝐞 ~ Les Hyphens [ENHYPEN]

𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝟔𝟑. 𝔏𝔞 𝔠𝔬𝔲𝔳𝔢𝔯𝔱𝔲𝔯𝔢 𝔯𝔬𝔲𝔤𝔢

(NOTE : présence de mots vulgaires)

(NOTE 2 : ce chapitre contient beaucoup d'informations donc lisez attentivement pour ne pas vous perdre lol byebye)

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La douce et chaude surface sur laquelle son visage était posé éveilla Sunghoon. Le jeune homme laissa échapper un soupir incontrôlé. La lumière l'enveloppait comme un duvet, il en profita pendant quelques minutes avant de se relever en un bond, affolé. Il resta bloqué sur sa peau, en sondant chaque parcelle sans vraiment savoir où regarder en premier. Pourquoi le soleil ne le brûlait-il pas ? C'était bien son rôle, non ?

Il se mit à fouiller les alentours des yeux. « Mais je suis où, putain ? ». Comment s'était-il retrouvé dans une forêt, endormi sur une couverture inconnue et surtout sans les autres garçons ?

Voyant qu'il n'y avait personne avec lui et étant trop troublé pour utiliser sa voix, il alla s'asseoir sur le rocher sur lequel était posée une couverture rouge. Il l'examina un instant. Il ne se priva pas non plus de toucher sa matière veloutée, jusqu'à ce qu'il tombe sur une petite étiquette blanche à l'un de ses coins, sur laquelle on pouvait lire : 'Puissions-nous nous rencontrer un jour, mon fils.'

Le noiraud fronça les sourcils. Ce n'était pas vraiment le genre de chose qu'on marquait sur des étiquettes... à part si ça avait été fabriqué pour quelqu'un, pour une occasion spéciale.

Il soupira en pensant que sa mère à lui était une tisseuse, une fabricante de vêtements artisanaux. Quand il était encore enfant, Park Heeya lui avait confectionné des gants et une sacoche qu'il n'avait jamais quitté à l'orphelinat. Enfin, depuis qu'il ne sortait plus, il l'avait cachée dans un tiroir près de son lit. « C'est la seule chose qu'il me reste d'elle... », se dit-il, le cœur serré, « ... et il fallait que je l'abandonne pour toujours. »

Il plia minutieusement la couverture. Il remarqua au passage que ses vêtements avaient changé : son uniforme était remplacé par un pull ocre, un pantalon bleu clair et des Converse noires. « Et en plus de ça, je me métamorphose... », songea-t-il, sans pour autant en être dérangé. En effet, ces habits étaient plus confortables et... satisfaisants. Il s'y sentait comme chez lui, et bizarrement, ce n'était pas la même sensation que de se sentir chez lui dans son ancien corps d'humain.

Il reposa la couverture rouge sur le rocher et tapota dessus. « Puisse cet enfant retrouver sa mère un jour ». Il baissa les yeux sous les phosphènes radieux de la nature.

Pour une fois, utiliser les mots soignés que Heeseung lui avait enseignés lui faisait du bien. Il avait une soudaine envie d'être serviable, indulgent et amical – sans faire semblant. Et évidemment, c'était tout sauf le bon moment pour ressentir ça.

En toute sincère honnêteté, ses comportements de gamin le froissait. Il avait repoussé l'amour, brisé des amitiés, envoûté l'insolence...

Mais tout ça paraissait si loin et... s'excuser des années après, c'est tellement gênant...

Le noiraud décida de marcher pour penser à autre chose. Il prit la couverture avec lui, quelque peu gêné de la laisser au milieu de nulle part. Mais en montant une petite colline, il trébucha malencontreusement dessus et elle se déplia dans toute sa longueur. Il serra les dents, ferma les yeux et n'eut pas la foi de la replier. Il continua son chemin, grippant d'un poing sévère le large bout de tissu rouge rampant derrière lui.

Quelque chose n'allait pas : il se trouvait très vachement beaucoup sur les nerfs. D'habitude il était en capacité de faire taire ses émotions mais là, c'était une autre histoire.