23- Nos anges

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Le Grand-duc qui tapotait avec son bec, depuis quelques minutes, contre la fenêtre de la chambre ne semblait pas d'une grande patience, aussi Victoria se dépêcha de coucher Maïa dans son landau et d'ouvrir au volatile. Celui-ci se rua dans la chambre d'hôpital, manquant de renverser le vase remplit de roses blanches que Victoria avait demandé la veille à Lucy, avant de venir déposer sur le lit un petit papier. Victoria jura en le repoussant en dehors de la fenêtre ce qui ne parut pas plaire au hibou qui la réprimanda d'un coup de bec.

-Oiseau de malheur ! Grinça-t-elle entre ses dents.

Elle s'avança vers son lit tout en pliant une de ses robes avant de retenir un hoquet de surprise en apercevant la couleur du parchemin qui venait de lui être déposé. Rouge. Le parchemin était rouge et elle savait exactement quelle famille était représentait avec cette couleur ; La prestigieuse et noble famille des Parkes, le nom de jeune fille de sa mère. Il fallait t'y attendre ma vieille, soufflât-elle, ils ont dû voir que tu avais accouché dans les journaux et ont voulu te rappeler que le sang qui coulait dans les veines de tes filles est aussi celui des Parkes. Savoir cela ne rendait pas pour autant la venue de cette lettre plus agréable. D'un geste brusque elle arracha le sot orné d'une gravure constituée de trois mains portant un fils entre leurs doigts crochus, symbole de la noble famille, avant de déplier le papier avec hargne. Ne pouvaient-ils pas la laisser en paix ?

Victoria,

Mes sœurs, vos tantes Lachésis et Clotho, ainsi que moi, venons d'apprendre par l'intermédiaire du journal, La Gazette, que vous veniez d'accoucher de trois filles. Filles de Regulus Arcturus Black, j'ose espérer. Nous ne vous félicitons pas car nous nous doutons que cette missive que nous avons la bonté de vous envoyer finira surement dans un feu de cheminé au mieux, et encore je n'oserais même pas imaginer le « au pire ». Votre père ne vous enverra pas de lettre car il est encore bien trop malade pour ça.

En vous souhaitant une bonne journée et en espérant tout de même pouvoir un jour apercevoir notre descendance,

Atropos Willeur, Lachésis Parkes et Clotho Delcourt.

PS : Vega, Lucida et Maïa ? Vraiment ? Je crois que vous n'auriez pas pu faire pire faute de mauvais gout.

Tremblante de rage Victoria lança la lettre contre le mur qui se tenait en face d'elle. Comment osaient-elles ? L'humilier de cette façon ! Et sa mère qui croyait la berner en lui disant que son père était malade « une maladie incurable venant des moldus » lui avait-elle dit il y a un an. Mais Victoria n'était pas dupe, c'était sa mère qui avait dû empoisonner son mari. Surement avec l'aide de ses sœurs. Pourquoi ? Elle n'en avait aucune idée...peut-être seulement pour le plaisir de voir souffrir celui à qui elle avait été forcée d'épouser. Ces vieilles harpies pouvaient encore attendre avant de voir leur chère descendance.

Des grognements de bébés la sortirent de sa fureur. Les trois petites s'agitaient sur le dos dans leurs petits landaus blancs. Victoria se mit à rire, les trois petites ressemblaient à des petites larves se remuant sur elles-mêmes.

TOC. TOC. TOC.

Les petits coups portés à la porte de sa chambre l'arrachèrent à sa contemplation et elle alla ouvrir un grand sourire étirant ses lèvres. Narcissa se tenait devant la porte, un bouquet dans une main, un sac dans l'autre. Victoria eu un petit pincement au cœur en voyant son amie ; Narcissa avait fait une fausse couche en début d'année et elles n'avaient jamais eu l'occasion d'en parler.

-Victoria ! Comment vas-tu ? S'écria sa visiteuse, la prenant dans ses bras, faisant virevolter des pétales de fleurs autour d'elle par ses grands gestes. Victoria sourit.

ta dákrya mas épnixanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant