Pour une barre protéinée [Oikawa x OC]

Partie 1

Tout aurait bien pu se passer. L'année avait bien commencé. Elle n'avait pas de problèmes en cours, pas de problèmes personnels, pas de problèmes sentimentaux ou amicaux. Tout se passait bien jusqu'à ce qu'elle le croise. Lui. Ce garçon arrogant, fier et droit. Elle ne l'avait jamais aimée. Dès l'instant où son regard avait croisé le sien lors de la cérémonie d'entrée en début d'année. Elle le détestait. Il représentait tout ce qu'elle méprisait le plus dans ce monde. De par sa personnalité fausse et surjouée. C'était un comédien hors pair, elle ne pouvait le nier. C'était d'ailleurs ce qui l'avait poussé à le garder éloigné d'elle à l'extrême. Il était trop bon acteur. Il attirait les filles comme un bonbon sucré attire la gourmandise et il en jouait. C'était écœurant. Était-ce de la jalousie ? Elle ne savait pas. Elle avait souvent entendu dire que lorsqu'on détestait quelqu'un ardemment cela signifiait que l'on désirait au plus profond de notre subconscient être comme cette personne. C'était ridicule. Il avait des qualités certes, mais aussi les pires défauts du monde. Jamais elle ne voulait être comme lui. Après tout elle n'avait rien à lui envier. Elle n'était pas parfaite mais sa vie lui convenait amplement. Elle n'était pas belle mais pas moche non plus. Elle n'était pas la meilleure de la classe mais pas non plus la dernière. Elle n'était pas populaire mais avait tout de même quelques amis. Elle avait une vie simple mais qui lui convenait, et mieux, elle n'avait pas besoin de se faire passer pour ce qu'elle n'était pas.

C'était une journée normale qui s'annonçait. Elle allait rentrer dans le lycée comme tous les matins. Elle avait atteint les grilles et s'apprêtait les dépasser. Puis elle l'avait vu. Du coin de l'œil, elle avait pu observer une nouvelle scène à vomir. Face à lui, une jeune lycéenne courbée et rouge de gêne. Une déclaration d'amour comme une autre. Elle entendit le jeune homme décliner la demande et la jeune fille lâcher un sanglot. Elle avait déjà vu ça des dizaines de fois. Ce type sans cœur qui séduisait à tout va mais qui ne faisait que reculer lorsque l'une de ses nombreuses admiratrices se déclarait le cœur battant. C'était un joueur. Elle lui adressa un regard en biais aussi méprisant qu'à son habitude et tourna les talons. Elle n'aimait pas voir ça. Elle n'aimait le voir lui.

Elle se rendit dans sa salle de classe et s'installa à sa table dans le silence le plus total. Elle était la première arrivée, ses amis ne tarderaient pas. Elle commença à sortir ses affaires de son sac puis ouvrit son manuel d'histoire. Elle était en avance et allait réviser quelques minutes. Quelques minutes courtes qui furent interrompues par des camarades de classe bruyantes entrant dans la pièce.

- Mako s'est faite rejetée par Oikawa-senpai tout à l'heure. C'était tellement évident, il ne pourrait jamais s'intéresser à une fille comme elle.

La jeune fille releva les yeux de son bouquin quelques secondes pour regarder sa camarade blonde aux yeux chocolat. Une petite bourgeoise hautaine et irrespectueuse. Un membre à part entière du fan club d'Oikawa Tooru, la leader. Et cette fille était dans sa classe. Elle croisa son regard un instant puis baissa les yeux reportant son attention sur son bouquin d'histoire. C'était la dernière personne à qui elle voulait parler pour commencer la journée, et pourtant.

- Elina, qu'est-ce que tu lis ?

Elle leva de nouveau les yeux vers sa camarade qui ne l'avait pas lâché du regard. Elle souhaitait maintenant que le reste de la classe arrive pour couper court à ce début de conversation.

- Le cours d'histoire, on a un test cet après-midi je te rappelle Yumi.

- Comment peux-tu aimer étudier autant, c'est ennuyant à mourir.

- Je n'aime pas étudier, je n'ai pas le choix.

Tout le monde n'avait pas la chance d'avoir les pistons de papa et maman en sortant du lycée. Yumi venait d'une famille riche et puissante, elle n'aurait aucun problème pour trouver une université, ce n'était pas le cas d'Elina. Elle venait de la classe moyenne et devait travailler pour réussir.