Chapitre 2 : Bagarre et Retenue

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– Bah, ce sera moi...vu que... je suis ton père.

Aria regarda étrangement l'homme qui lui faisait face, avant d'éclater de rire. Elle rentra en trombe au poste, ce qui alerta le capitaine qui sortit de son bureau.
– Que se passe-t-il encore ? Grogna-t-il.
– Vous croyez quand même pas que vous me ferez croire que ça, c'est mon père ? Dit-elle en désignant John, qui afficha une moue indignée.
– John Stone est bien votre père et vous devrez temporairement vivre avec lui, que cela vous plaise ou non, contra Henry.
– Dans ce cas, il va y avoir un problème, parce que moi j'ai pas une tête à vivre avec un gars qui ne s'est pas bougé le derrière pendant 16 ans, répliqua la jeune fille.
– C'est ta mère qui l'a demandée ! Intervint John qui commençait à perdre patience.
– Prouvez-le, dit Aria, une étincelle de défi dans le regard.
John sortit la lettre de sa poche et il la tendit à l'adolescente. Elle lut les quelques lignes écrites par sa mère et leva lentement sa tête vers le brun. Elle ne dit rien pendant quelques secondes, ayant du mal à accepter ce qu'elle venait de lire et encore plus de devoir vivre avec cet homme dont elle ne savait rien.
– Très bien, mais seulement jusqu'à qu'on retrouve ma mère, avisa la brunette.

Après encore quelques minutes à négocier et à remplir toutes sortes de documents, Aria et John se mirent en route pour l'appartement de celui-ci. L’adolescente le trouvait plutôt cool, mais elle ne put s'empêcher de lancer, « C’est moche » lorsqu'il lui posa la question, lui faisant lever les yeux au ciel.
– Au moins, t'as un endroit où vivre, répliqua-t-il. Tu vas dans quel lycée ?
– Puckwood High, répondit-elle, tout en inspectant les lieux.
L'homme sourit car c'était dans ce lycée qu'il avait passé ses meilleures années.
– Pourquoi tu souris comme un débile ? Demanda Aria.
– Hé ! C'est pas une façon de parler à son père, gamine, réprimanda le grand brun.
– Oh, désolée, Johnny, s'excusa-t-elle faussement.
– Ne m'appelle pas comme ça ! S'énerva-t-il.
– Alors ne m'appelle pas gamine ! Rétorqua la brune.
– Bon, de toute évidence, tu ne m'aimes pas, conclut-il en soupirant.

– Je vais dans « ma chambre » dit l’adolescente en mimant les guillemets.
Elle monta les escaliers pour aller dans une pièce de taille moyenne avec un lit simple, une commode accordée à celui-ci, un bureau et une armoire. Il y avait une assez grande fenêtre qui donnait sur un immense arbre à la grosse branche tendue vers cette dernière et les murs étaient recouverts d'une peinture beige. Elle commença à défaire les affaires de sa valise, elle plaça ses vêtements dans l'armoire et ses autres objets de part et d'autre de la chambre.

La jeune brunette vit ensuite une photo dans le fond et elle la prit en main. Les larmes lui montèrent aux yeux alors qu'elle effleurait la photographie du bout des doigts. C'était une photo d'elle, âgée de 4 ans, de la peinture plein les doigts, riant aux éclats dans les bras de sa mère qui avait de la peinture bleue sur le nez. Deux larmes roulèrent sur ses joues alors qu'elle s'enfonçait un peu plus dans les couvertures de son lit sur lequel elle s'était assise. Instantanément, elle s'en voulut de pleurer. Elle ne devait pas être faible. Elle fût soudain prise d'une colère sans nom contre ceux qui lui avaient arrachés sa mère. L'eau salée dévalant ses joues était un mélange de sa tristesse et sa colère.
John ouvrit doucement la porte et c'est ainsi qu'il la trouva.
– Aria ? Appela-t-il.
Elle essuya rapidement son visage, mais c'était trop tard, il l'avait vu.
– Tu sais, si tu veux en parler... Je suis là et... tenta-t-il.
–  J'ai pas besoin de ta pitié, coupa-t-elle froidement.
Il soupira et avant de sortir, il ajouta :
– Si t'as besoin, tu sais où me trouver.
Et il ferma la porte puis il descendit dans le salon et s'affala dans son fauteuil. Son téléphone sonna donc il décrocha après avoir un peu râlé.

– Allô ? Dit la voix.
– Salut James, dit-il mollement.
– Comment tu vas ? T'as pas l'air bien, commenta son interlocuteur.
– Disons qu'avec la gamine ça s'est pas super bien passé, répondit son ami.
– Oh... Tu sais quoi ? Venez demain après-midi à la maison, proposa James.
– Ouais... Je suis pas sûr, dit le grand brun, réticent.
– Mais si t’inquiètes pas, comme ça, elle rencontrera Emily et Ted, et moi, je pourrais la rencontrer en vrai, contra l'homme aux cheveux ébouriffés.
– Comment ça « en vrai » ? Questionna le Stone.
– Bah la seule fois où je l'ai vu, c'est parce qu'elle criait dans le hall du poste donc..., dit son ami.
– Très bien, on viendra demain, soupira John.
– À demain mon pote, dit James.
– Ouais, bye, dit-il.
Il raccrocha et alla se coucher, sans pouvoir dormir, l'esprit encore trop embrumé.

𝑁𝑒 𝑚'𝑎𝑝𝑝𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑝𝑎𝑠 𝑔𝑎𝑚𝑖𝑛𝑒 ! - Aria Dansereau- Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant